Faces Cachées #entretien avec catherine jentile de caunecaude

Journalistes et Fixeurs : une relation peu connue

Santiago Prieto, Gaspard Bouye, Thomas Latendresse, Omid Yeganeh, Washington DC

Correspondante  à  Washington  pour  les  chaînes  de  télévision  TF1  et  LCI,  Catherine  de Canecaude  a  un  passé  de  reporter  de  guerre.  Durant  sa  carrière,  elle  a  obtenu  plusieurs  prix,  notamment le  Prix  Albert  Londres  en  1998,  pour le  reportage “ Chronique  d’une  tempête  annoncée ”.  Cette journaliste au franc parler a accepté d’être cette fois la personne interviewée…

“L’émotion [ne doit pas être] l’alpha et l’oméga de la réflexion par rapport à ce qui se passe dans les zones de conflits.”

Selon  Catherine  de Canecaude,  le  plus  difficile pour  les  journalistes  est d’apprendre  à  maîtriser l’émotion,  omniprésente  en zone  de  conflit.  Il  faut,  en effet,  veiller  à  ne  pas  se laisser  influencer  par  ses propres émotions  ou  par l’émotion  des  personnes interviewées,  qui  peuvent éloigner  de  la  réalité  du terrain.  En télévision notamment,  l’image  d’une personne  très  émue  peut provoquer  une  empathie démesurée  et  influencer  le jugement  du  téléspectateur, l’éloigner  de  la  réalité.  Ainsi, même  un  tortionnaire  atroce, s’il  se  met  à  pleurer,  peut inspirer  de  la  sympathie  chez les téléspectateurs. 

Faire  preuve  d’émotions n’excuse  aucun  crime, aucune  atrocité.  Il  faut  rester le  “plus  neutre  possible  pour ne  pas  tomber  dans  le  cliché, la  caricature.”  Elle  n’hésite pas  à  comparer  les journalistes  aux  médecins  : ils  ressentent  évidemment beaucoup  d’émotions,  voire plus  que  d’autres  personnes. Or,  les  journalistes,  comme les  médecins,  apprennent  à gérer  leurs  émotions  pour pouvoir  exercer  leur  métier avec  autant  de  discernement que  possible,  dans  l’intérêt  de tous.

“Il faut savoir que sans [les fixeurs], on n’aurait pas, vous n’auriez pas, l’information que l’on peut vous restituer”  

Catherine de Canecaude se démarque également par sa connaissance d’une dimension plus obscure, plus voilée du métier de journaliste : le rapport entre reporter et fixeur. Un fixeur – francisation de l’anglais “fixer” désignant “un individu prenant des dispositions pour d’autres personnes, en particulier de nature parfois un peu boarderline” – est un accompagnateur, un guide, pour ainsi dire, des journalistes étrangers dans une zone à risque.
Originaire de la zone connaissant des troubles, le fixeur sert d’intermédiaire entre le journaliste et la population locale: il peut traduire, interpréter, orienter et faciliter les échanges. Son rôle est indispensable, mais il agit dans l’ombre, sans
jamais bénéficier de notre reconnaissance, nous, les consommateurs d’actualités.
Dans les zones tumultueuses, ravagées par l’instabilité politique, les tensions ethniques et la guerre, le travail de fixeur est indispensable pour obtenir de l’information. Cela s’est révélé particulièrement vrai lors des conflits récents au Moyen Orient : les sources primaires d’informations provenaient principalement des gouvernement et des militaires. Les journalistes, pour diversifier la couverture médiatique des crises, ont dû recourir aux fixeurs.
Le magazine en ligne Vice, par exemple, réalisa un documentaire quelques années après la fin du régime de Saddam Hussein intitulé “This is what Winning Looks Like” une étude incisive des conséquences désastreuses d’une supposée victoire en Irak grâce à l’aide de fixeurs.

“J’ai toujours été très obsédée par le fait de ne pas mettre [les fixeurs] en danger, d’ajouter du danger à la situation que vivent déjà les gens dans les zones de conflit”  

       Il est toujours intéressant,  lors  de  l’étude d’un  sujet  particulier,  de croiser  les  regards.  En  ce  qui concerne  les  fixeurs,  le matériel  médiatique  le  plus célèbre  à  leur  sujet  est  un film  datant  de  1984  : The Killing  Field  (La   Déchirure en  français).  Il  s’agit  d’un film  dramatique  sur  le  régime des  Khmers  rouges  au Cambodge, s’appuyant  sur les  expériences  de  deux journalistes  :  le  cambodgien Dith  Pran  et  l’américain Sidney Schanberg. 

L’œuvre  est  notamment réputée  pour  avoir  mis  en valeur  le  rôle  vital  des fixeurs.  Au  sujet  de  ce  film  et de  sa  propre  relation  avec  les fixeurs,  Catherine  de Canecaude  met  en  évidence la  nécessité  pour  les journalistes  de  pratiquer  une forme  d’autocensure,  afin  de ne  pas  mettre  en  danger  ces précieux  guides  pour  les journalistes.

“J e  ne  peux  pas  diffuser […]  tout  ce  qui  peut  mettre  en danger  la  vie  des  gens,  […] surtout  dans  les  zones  de conflit.”  Madame  de Canecaude  ajoute  qu’  “[il  ne faut]  jamais  donner  des indications  sur  l’endroit  où  se trouve  quelqu’un  qui  peut  être recherché  par  ses  ennemis.  Il s’agit  de  ne  pas  mettre  la  vie des  gens  en  danger,  leur garantir  l’anonymat  si, effectivement,  c’est  la condition de leur survie.” 

Un  lien  de  confiance absolue  s’établit  entre  fixeurs et  journalistes.  Le  risque  de violence,  voire  de  mort, justifie  les  précautions  prises par  les  reporters  pour protéger  les  fixeurs  :  “[Il  faut faire]  très  attention  à  ne  pas dire  ou  ils  se  trouvent,  tout faire  pour  conserver  leur anonymat  quand  c’est  une des  conditions  de  leur survie.” 

“Il ne faut jamais oublier les fixeurs; ce sont des gens géniaux et anonymes qui risquent souvent davantage leur vie que nous [journalistes], parce qu’eux, ils restent sur place une fois que nous, on rentre tranquillement chez nous en sécurité”

La  représentation de  cette  relation  anonyme dans  le  film The  Killing  Field serait,  d’après  Catherine  de Canecaude,  universelle  dans le  monde  du  reportage.  Notre journaliste  résume  ainsi  le rôle  des  fixeurs:  “Ce  sont  des freelances ,  en  fait,  qui  parlent anglais  ou  français  et  puis, évidemment,  la  langue  de leur  pays,  et  qui  nous  servent un  peu  de  pilote,  nous  font les  traductions,  nous organisent  les  rendez-vous qu’on  veut  avoir  avec telle  ou telle personne, etc.”

La  journaliste  française juge  que  “ce  sont  des  gens fragiles  quand  on  part”,  parce que,  estime-t-elle,  si  les choses  tournent  mal,  les fixeurs  sont  les  plus  exposés aux  risques.  C’est  cette situation  qui  est  représentée dans La Déchirure .

Les  journalistes demeurent,  selon  elle, éminemment  reconnaissants envers  leurs  guides  :  “À partir  du  moment  où  on  ne parle  pas  couramment  la langue  locale  et  qu’on  ne connaît  pas  tous  les  gens auxquels  on  doit  s’adresser, ils  sont  nos  yeux  et  nos oreilles.  À  un  certain moment,  ils  deviennent  très vite  des  amis  chers  et  […]  il faut  toujours  rester  en  contact avec  eux  pour  savoir comment ça se passe.” 

Les  fixeurs  jouent  un  rôle fondamental  dans  l’accès  à l’information  en  Occident  et pourtant,  ils  demeurent  dans l’anonymat.  Il  existe  peu  de métiers  ayant  tant d’importance  et  bénéficiant de  si  peu  de  reconnaissance; les  journalistes  compensent par  leur  bienveillance,  leur gratitude,  ainsi  qu’en maintenant  des  liens  forts  et en  assurant  la  sécurité  des fixeurs. 

“Faire comprendre l’Amérique de Trump, un beau défi journalistique

Catherine de Canecaude  a  tenu  à  préciser que,  même  en  temps  de stabilité  relative,  la  réalité politique  pose  également  des défis  aux  journalistes.  Aux Etats-Unis,  l’élection  du président  Donald  Trump  a causé  un  bouleversement  des relations  entres  les  médias  et la Maison Blanche.

Son  comportement  avec les  journalistes  se  distingue de  celui  de  ses  prédécesseurs :  “Il  est  inapprochable.’’ Madame  de  Canecaude affirme  qu’elle  n’a  jamais vécu  auparavant  de  telles conditions  d’exercice  de  son métier  de  journaliste.  Elle retrouve  ici  la  solidarité qu’elle  a  connue  en  zone  de conflit.  Les  journalistes  se partagent  images  et informations,  leur  cohésion  et la  solidarité  primant  sur  la concurrence entre les médias. 

Ce  qui  intéresse actuellement  Catherine  de Canecaude,  c’est  d’être  sur  le terrain  et  de  faire  comprendre l’Amérique  de  Trump.  Si  elle n’exerce  plus  son  métier  dans des  zones  de  conflit, l’actualité  américaine  se révèle  presque  aussi exigeante. 

        Avec la crise du Covid-19  qui  a  entraîné  la fermeture  des  entreprises considérées ‘non-essentielles’,  Catherine de  Canecaude  a  choisi de traiter  le  sujet  du  risque  de malnutrition  auquel  sont exposés  douze  millions d’enfants  aux  Etats-Unis  qui recevaient  leur  unique  repas  à l’école. Aujourd’hui  fermées, ces  écoles  continuent  à assumer  ce  rôle  en  distribuant des  repas  aux  familles démunies. 

Ce  reportage s’inscrit dans  la  mission  que  la journaliste  s’est  attribuée  : révéler  des  aspects  méconnus de  la  société  américaine, notamment  les  vastes inégalités  économiques.  Elle doit  aller  à  la  rencontre d’associations  et  de  familles affectées  par  la  crise  sanitaire pour couvrir cette actualité. 

Catherine  de  Canecaude n’est  plus  en  zone  de  guerre, ni  même  en  région d’instabilité  politique,  mais  la situation  actuelle  comporte des  risques  et  son  sens  de responsabilité  envers son équipe  et  son  dévouement  à son  métier  restent  constants, indépendamment  des circonstances. 

Entretien avec stephanie Le Bars, journal le monde

Visioconférence du 17 avril 2020

Nous avons eu l’occasion au mois d’avril, en plein confinement, de rencontrer Stéphanie Le Bars, journaliste au Monde.
Après des stages dans la presse quotidienne régionale et à Paris Match, elle a brièvement travaillé pour le magazine L’Étudiant, avant de débuter au Monde sur les questions d’éducation, puis de devenir correspondante en Israël pendant cinq ans.
A son retour, en 2007, elle est chargée des questions de religion et de laïcité. Dans son blog, ‘’ Digne de foi’ ’, elle proposait « des mises en perspective et des analyses sur les sujets liés aux religions et aux courants de pensée, leur impact sur les sociétés et leurs enjeux politiques».
Plus tard, en 2014, la journaliste quitte la rubrique religions et laïcité pour devenir correspondante du Monde à Washington DC. Elle prévoit de revenir en France en 2021, pour faire tout autre chose car elle pense qu’il est essentiel de se renouveler ! À suivre …

‘’J’ai eu cette ambition un peu folle de vouloir entrer au Monde »

Stéphanie Le Bars mesure sa chance d’avoir pu intégrer ce qu’elle considère comme ‘’le meilleur journal français’’, un quotidien de référence, le plus indépendant des pouvoirs politiques, en comparaison avec Le Figaro, classé à droite et Libération, à gauche.
Afin d’écrire ses articles, elle va à la recherche d’informations auprès d’institutions ou d’organisations diverses, de spécialistes, d’universitaires mais va aussi à la rencontre des personnes qui peuvent témoigner. Puis, elle transmet ce qu’elle a vu, entendu et vécu en citant bien sûr ses sources. ‘’L’idéal est toujours d’aller à la source de l’information’’. Notre journaliste définit sa profession comme un service d’utilité publique. “On est là pour aider les lecteurs à mieux
comprendre le monde ainsi qu’à mieux se forger une opinion personnelle”, ce qui est indispensable dans une démocratie.

Guidée par la curiosité et l’envie de découvrir l’autre

Dès le plus jeune âge, Stéphanie le Bars s’est construit une culture générale, un atout pour poursuivre sa carrière de
journaliste. Elle nous explique que la culture générale, “ ne s’improvise pas quand on commence ses études’’. C’est “quelque chose que l’on cultive depuis tout petit, avec sa curiosité, selon ses capacités et son environnement. C’est un
état d’esprit qui se cultive tous les jours’’. Curieuse de nature, avide de rencontres et de découvertes, la journaliste a trouvé le métier qui a répondu à ses attentes.
Suivre des élèves de 3ème en voyage scolaire à Auschwitz en plein hiver, assister au départ des colons israéliens de la
bande de Gaza, rencontrer des communautés évangéliques, musulmanes, ou juives en France, couvrir un “gun show’’ aux Etats-Unis sont autant de réalités vécues par Stéphanie Le Bars dans le cadre de son métier de journaliste. La rencontre avec des personnes et des milieux improbables demeure aujourd’hui encore l’un des attraits de sa profession. En l’exerçant, elle a réalisé que les gens aiment parler d’eux, aiment se raconter, dire ce qu’ils pensent :
“C’est assez frappant comme découverte de l’humanité’’, nous confie-t-elle. L’autre aspect du métier qu’elle a choisi et qui passionne Stéphanie Le Bars est le plaisir d’écrire – rien d’étonnant quand on choisit la presse écrite ! Elle trouve dans ce travail de synthèse, de mise en forme qui doit être la plus agréable possible à lire, une grande source de satisfaction.

Un métier à risques…

Dans l’exercice de son métier, Stéphanie Le Bars a eu la peur de sa vie en Israël. Elle nous livre cette histoire touchante. “J’étais correspondante en Israël et dans les territoires palestiniens, au début des années 2000, lors de la deuxième Intifada, une époque de fortes tensions entre Israël et la Palestine. A cette période, Israël a décidé de construire un mur de séparation afin d’éviter des attentats. Je me suis rendue dans un village palestinien, où Israël
construisait ce mur, lors d’une manifestation. À un moment, les soldats israéliens ont commencé à tirer. Heureusement ce jour, il n’y a eu aucun mort.” Cet événement a profondément marqué la journaliste: “c’est une expérience qui reste très forte : on fait juste son métier et puis cela peut prendre des proportions totalement inattendues”.

Spécialiste des religions

Comme nous l’avons indiqué auparavant, notre journaliste est très curieuse et aime se diversifier. Son passage de plusieurs années à la rubrique consacrée aux questions religieuses lui a permis d’enrichir sa culture dans plusieurs religions. “L’idée n’était pas de raconter les religions du point de vue de leurs croyances mais de rapporter l’impact social qu’elles ont sur la société française et dans les relations géopolitiques”.
Dans les années 2000, la religion musulmane est devenue un sujet de société tout autant que religieux notamment avec les débats sur le port du voile, la place de l’islam dans la République et son rapport à la laïcité. “ En France, la religion (re)devenait un fait social et politique important”.

Avez-vous beaucoup voyagé dans le cadre de votre métier?

Au cours de sa carrière, Stéphanie Le Bars a eu l’occasion de découvrir divers pays. C’est notamment en tant que responsable de la rubrique religions qu’elle a le plus voyagé … en suivant le pape dans ses déplacements. “A chaque
fois que le pape voyage, Le Monde envoie un journaliste, et pendant sept ans, le journaliste en question c’était moi!’’ Elle a ainsi eu l’occasion de découvrir divers pays, en Afrique et en Europe, notamment. Au-delà des du message purement religieux, le pape a souvent une parole politique, ce qui intéresse un journal comme Le Monde.

Les informations sont-elles toujours bonnes à dire?

On ne peut pas tout dire, des lois interdisent par exemple de dire du mal de quelqu’un sans preuve, sous peine d’être poursuivi pour diffamation. Toute incitation à la haine envers une population ou une religion particulière, est également punie par la loi. Cependant, dès que l’information est vérifiée, qu’elle est réelle et qu’elle présente un intérêt pour le bien commun, il ne faut pas hésiter à la publier, en dépit des dommages qu’elle peut causer à une partie ou une personne. Ne pas diffuser des informations pour protéger des intérêts particuliers est contraire à la démocratie.
‘’Toute information vérifiée est bonne à dire’’. Quant aux images choquantes, la journaliste pense qu’il est parfois nécessaire de les publier pour éveiller les consciences. Elle pense simplement “qu’il faut prévenir le lecteur ou l’auditeur avant de les publier. Pour que chacun puisse choisir de les voir ou pas’’. ◼

Remerciements

Madame Stéphanie Le Bars,
Nous aimerions, par le biais de cet article, exprimer nos vifs remerciements à toute personne contribuant de près ou de loin à l’élaboration de cet humble travail.
Nous tenons à vous remercier vivement pour avoir accepté notre entretien et pour avoir pris le temps de répondre à toutes nos questions.
Un merci bien particulier adressé également à Mme Viens-Kolb, notre professeure de géopolitique, pour ses remarques, ses directives, et l’intérêt qu’elle porte à ses étudiants. Nous tenons à lui exprimer nos sincères remerciements pour son suivi et ses orientations tout au long de l’année.
Aussi, nous présentons notre reconnaissance à Mme Gouyette, notre professeure documentaliste, qui nous a conseillé et soutenu pour réaliser ce portrait.
Que tous ceux qui ont contribué à mener à bien cette interview, trouvent ici l’expression de notre parfaite considération.

AFP’s Sebastian Smith: 

House Correspondent or International Ambassador?

M. FRAIJI, A. WHEATON-SCHOPP, A. BRULE, Washington DC

On  the  15th  of  April  2020,  we  had  the  opportunity  to  interview  Sebastian  Smith, a  white  house  correspondent  for  AFP.  This  encounter  allowed  us  to  learn  more about  Mr.Smith  and  the  inner-workings  of  his  job,  especially  during  this pandemic.  Always  looking  for  something  fresh,  Mr.Smith  has  lived  in  more  than 6  countries  around  the  world  covering  a  variety  of  subjects.  To  better  understand his  character,  he  brings  up  key  notions  that  are  particularly  important  to  him, including  the  role  of  journalism,  his  fundamental  values,  as  well  as  his  internal motivation to search for new information.

Interview with Sebastian Smith, May 8th, 2020


With  an  american father  and  german  mother, he  was  born  in  Spain  and will  go  on  to  perfectly embody  a  truly Multicultural journalist.

Immediately  after graduating  college  in  Great Britain  where  he  hadn’t even  studied  journalism,  he worked  for  several  small American  newspapers  in the  DMV  area.  He  learned everything  directly  in  the field,  especially  during  a seven-month  unpaid position  at  a  small newspaper  in  Washington. “It  was  a  bit  of  a coincidence  but  I  loved  it from  day  one  and  after that  I  dedicated  myself  to it” (our translation).

  Through  his  efforts,  he learns  to  love  learning  and develops  a  liking  for  his profession.  Demonstrating perseverance,  Mr.Smith tells  us  that  he  wrote  to newspapers  of  each  of  the 50  states  to  find  his  first jobs,  having  been  refused each  time.  He  added  that today,  there  is  fierce competition  for  these positions  and  that  this  way of  entering  the  profession is  difficult,  especially  due to  the  disappearance  of small  newspapers.  Now  a father,  he  lives  in Washington  DC  where  he is  a  White  House correspondent  for  AFP.

He’s  been  working there for  a  long  time,  admitting one  four-year  “freelance” break  in  which  he  wrote several  books.  Thanks  to AFP  and  its  expertise,  he continued  his  work  in many  countries,  such  as Brazil,  the  United  States, England,  Georgia,  Russia and France. 

THE THRILL OF DISCOVERY

From  covering  the Chechen-Russian  conflict, to  indegenous  tribes  in  the deep  forests  of  the Amazon,  to  the  political atmosphere  in  the  White house,  Sebastian  Smith notes  the  incredible “ variety ”  that  AFP  has allowed  him  to  explore  in the  journalistic  world. Naturally,  this  explains  his difficulty  to  choose  one specific  topic  or experience  that  he  is  most fond  of.  By  nostalgically recounting  some  of  his marking  encounters,  he finally  stumbles  upon  a perfect  answer :  “What  I like  the  most  is  when something  feels  new, when  you’re  discovering something” He  goes  on  to convey  the  added  sense  of importance  he  feels  when discovering  something  for the  first  time: “That  type of  work  is  extraordinary” It  was  then  that  we  truly understood  the  passion  that came  with  such  a profession,  his  eyes lit  up as  he  finally  put  into  words what  drove  him  as  a journalist:  the  thrill  of discovery.  Contrasting  this, he  lands  back  on  earth  to express  how “not  all journalism  is fascinating” ,  and  how lucky  he  feels  to  be  in  his position  at  AFP  with  all the  boring  bureaucratic journalism that exists. 

A DAY IN SEBASTIAN SMITH LIFE AND THE IMPACT OF COVID-19

Because  the  interview took  place  on  15  April 2020,  and  Covid-19  was  an immense  part  of  all  of  our lives,  we  were  particularly interested  in  knowing  the impact  of  the  pandemic  on his  work  at  AFP.  Mr.  Smith walked  us  through  a typical  day  as  a  White House  correspondent.

Every  day,  he  goes  early  to the  White  House  entrance and  spends  his  whole  day at  the  workstation  assigned to  them.  Sometimes  he’ll encounter  President Trump’s  assistants  who inform  him  of  his communications.

Additionally,  almost  every day,  he  and  a  small  group of  about  twenty  journalists are  called  to  attend  an event  (press  conference, announcement, photoshoot).  Normally,  the president  would  sign  a document,  make  a  little speech,  and  then  ask  other people  involved  to  speak. What  is  fascinating  to Mr.Smith  is  that  unlike other  presidents,  Donald Trump  turns  this  moment into  an  entire  press conference  that  can  take anywhere  from  20  minutes to  an  hour.  After  this, journalists  have  the opportunity  to  ask  him questions,  and  it  can  take anywhere  from  20  seconds to  20  minutes.  At this point,  Donald  Trump  can say  anything,  and  you never  know  what  to  expect because  he  deals  with several  different  unrelated topics.  He  answers  all  the questions  and  sometimes can  make  a  decision  in front  of  the  journalists, something  that  tends  to scare  his  assistants.  Yet, Mr.Smith’s  search  for information  does  not  end there,  in  the  middle  of  the presidential  campaign,  Mr. Smith  follows  the president  and  sometimes travels  with  him  to  attend his  “rallies”.  In  his  job,  he has  the  important responsibility  of  choosing which  information  will  be communicated.  Thus,  the journalist  sorts  information upon  acquiring  it.  Mr. Smith  argues  that  this  is  a part  of  the  job:  to  know what  is  new  and  important and  that  it  is  about  gaining experience  and  knowledge so  that  we  can  put  things  in context.  For  example, during  long,  important events,  like  a  press conference,  there  are  often 100  people  watching  at  the same  time,  all  with different  interests.  He  said it  is  teamwork,  but  later  the editors  would  sort  it  again.

Mr  Smith  shows  us  an example  of  this  during  the interview,  as  he  reads  a tweet  from  Donald  Trump, then  deciding  that  it  is  not interesting  to  write  about.

Today, because of COVID-19,  his  routine  has completely  changed.  For safety  and  health  reasons, as  well  as  social distancing,  AFP  has decided  not  to  send correspondents  to  the White  House  anymore.

The  journalist  now  has  the benefit  of  avoiding  direct interaction  with  the president,  yet  still surveilles  Twitter  for regular  updates  from  the president.  He  adds  that  due to  this  pandemic,  the information  being communicated  is monotone  and  that  other subjects,  such  as  the American  presidential elections, are left out. 

THE UNITED NATIONS, EXCEPT MORE FUN

In  such        an information-ridden  world, we  were  extremely interested  in  knowing  what Sebastian  Smith’s  take  was on  the  true  role  of Journalism.  We  started  by asking  him  how  he  viewed his  role  in  society,  and  how it’s  highlighted  in  times like  these.  Immediately, the  American  reporter turned  to  his  roots,  where  it all  began  for  him.  He describes  his  first  jobs  with enthusiasm  and  points  to the  fundamental  values that  he  was  taught  there  by older  colleagues.  “ One  of those  fundamental  values that  I’ve  always  retained was  that  the  journalist  is not  meant  to  be  the personality  in  the  story” This  particular  lesson’s conclusion  was  attractive to  him,  the  relative anonymity  that  journalism offered  and  the  selflessness that  came  with  it.  He opposes  this  idea  with present-day  mainstream media  such  as  MSNBC  or FOX  by  adding:  “ A  lot  of journalism  now  is  kinda like  a  business,  and  the product  that  they  are selling  is  an  opinion” .  He genuinely  thinks “this  is the  opposite  of  what journalism  is  meant  to be.  The  role  of journalism  is  to  relay  the information  by  asking questions”, not  selling news  by  sensationalizing  it for  the  mass.  We  wanted  to know  more  about  his  own organization’s  mission  as  a news  entity,  and  how  it positioned  itself  in  the landscape.  AFP,  like  many other  european  news agencies,  started  as  a state-funded  agency  which served  french  newspapers, and  french  people  only. However,  around  30  years ago,  and  during  the entirety  of  his  career, things  have  been  changing at  an  unprecedented  rate. While  AFP  is  still  based  in Paris,  and  is  very  popular in  France,  it  has  become  an extremely  international organization,  and  recently more  so  than  french  he adds.  It  currently  publishes in  6  Languages  for  readers around  the  world:  Spanish, French,  English,  Arabic, German  and  Portuguese. He  goes  on  to  highlight: “ If  you  go  into  any  AFP office  around  the  world, and  there’s  one  in  almost every  country  in  the world,  you  will  very  often find  someone  speaking French,  someone speaking  English, someone  speaking  the local  language,  and possibly  someone speaking  Spanish  and writing  in  all  these languages.  It’s  super international,  like  the United  Nations,  except more  fun” It’s  mission  has since  become  to  provide neutral  news  from  all  over the  world,  to  people  all over  the  world,  by international  newspapers. This  mission  differs  from the  mission  of  publishers for  “Le  Monde”  for example,  as  these  news agencies  write  specifically for  their  readers,  who  are often  easily  identifiable  as french  people  with  a particular  socio-economic background. There  are none  of  these  guides  at AFP,  it’s  quite  pure  in that sense”.

THANKS  

English being Mr.Smith’s preferred language, we decided to carry out the interview in both languages, French and English. As a result, we have translated this article in both languages to the best of our ability to suit our readers. This article would not have been made possible without the help of our teacher as well as our high-school’s librarians, not to mention the cooperation of Mr.Smith. We greatly appreciate his time and thank him for his detailed and engaging answers that guided our study. 

Sebastian Smith : Correspondant à la Maison Blanche pour l’AFP ou Ambassadeur International ?

M. FRAIJI, A. WHEATON-SCHOPP, A. BRULE, Washington DC

Le  15  avril  2020,  nous  avons  eu  l’opportunité  d’interviewer  M.  Smith,  correspondant  de  l’AFP  à  la Maison  Blanche.  A  cette  occasion  il  s’est  présenté  et  nous  a  expliqué  en  quoi  consistait  son  métier, notamment  pendant  la  pandémie  que  l’on  vit  en  ce  moment.  Toujours  à  la  recherche  du  nouveau,  M. Smith,  grâce  à  son  poste,  a  vécu  dans  plus  de  6  pays,  et  nous  invite  à  découvrir  son  parcours impressionnant.  Il  a  évoqué  plusieurs  notions  particulièrement  importantes  pour  mieux  le  comprendre; comme  celle  du  rôle  du  journalisme,  ses  valeurs  fondamentales  mais  aussi  de  sa  motivation  à  se procurer des informations. 

Entretien avec Sebastian Smith, le 8 mai 2020

Sebastian  Smith  est journaliste  depuis  26  ans, de  père  américain  et  de mère  anglaise  il  est  né  en Espagne  et  dès  la  fin  de  ses études  en  Grande Bretagne,  il  a  travaillé  pour plusieurs  petits  journaux americains.  Il  n’avait pourtant  pas  étudié  le journalisme  à  l’université. Il  a  tout  appris  directement sur  le  terrain,  notamment lors  d’un  emploi  non rémunéré  durant  7  mois dans  un  petit  journal  près de  Washington. “C’est  un peu  par  hasard  mais  j’ai aimé  depuis  le  premier jour  et  après  ça  je  m’y suis  consacré”. Par  le biai  de  ses  efforts,  il apprend  sans  cesse  et  se passionne  de  plus  en  plus pour  cette  profession. Faisant  preuve  de persévérance,  M.Smith nous  dit  qu’il  a  écrit  aux journaux  de  chacun  des  50 états  pour  trouver  ses premiers  postes,  s’étant  fait refusé  à  chaque  fois.  Il ajoute  qu’aujourd’hui,  il existe  une  compétition féroce  pour  ces  postes  et qu’il  est  désormais beaucoup  plus  difficile  de rentrer  dans  le  métier  de cette  manière-là, particulièrement  en  raison de  la  disparition  des petits  journaux. Aujourd’hui  père  de famille,  il  vit  à  Washington DC  où  il  occupe  le  poste de  correspondant  à  la Maison  blanche  pour l’AFP.  Cela  fait  longtemps qu’il  y  travaille,  avec  une période unique  de  quatre  ans  de “freelance”  durant  laquelle il  rédige  plusieurs  livres. Grace  à  l’AFP  et  ses compétences,  il  a  exercé son  métier  dans  de nombreux  pays,  comme  le Brésil,  les  Etats-Unis, l’Angleterre,  la  Géorgie,  la Russie et la France.

Le fruit de la découverte

Du  conflit en Tchétchénie,  aux  tribus indigènes  de  la  forêt amazonienne,  Sebastian Smith  a  beaucoup  voyagé. Aujourd’hui,  en  contact quotidien  avec  la  vie politique  de  la  Maison Blanche,  il  souligne l’incroyable  “variété”  du monde  journalistique  que l’AFP  lui  a permis  de découvrir.  Cela  explique son  dilemme  lorsqu’il  doit choisir  une  expérience  ou un  sujet  spécifique  préféré.

En  racontant  avec nostalgie  certaines  de  ses rencontres  marquantes  il parvient  enfin  à  une réponse  parfaite “Ce  que je  préfère  c’est  lorsque quelque  chose  me  paraît nouveau,  comme  si  je découvrais  quelque chose… Ce  type  de  travail est  extraordinaire” .  C’est à  ce  moment  là  que  nous comprenons  vraiment  la passion  dont  est  animé Sebastian  Smith,  Son visage  s’est  illuminé lorsqu’il  exprime  ce  qui  le pousse  en  tant  que journaliste  ;  l’exitation  de la  découverte.  Cependant, il  précise  que  tout  n’est  pas fascinant  et  qu’il  se  sent très  chanceux  d’occuper  sa place  à  l’AFP,  alors  que beaucoup  de  journalistes ont  un  travail bureaucratique  plus ennuyeux.

Un jour dans la vie de Sebastian Smith et l’impact du Covid-19

Etant  donné  que  l’on  a mené  l’interview  le  15 avril  2020,  nous  voulions savoir  comment  la pandémie  a  impacté  son travail  à  l’AFP.  Ensuite,  M. Smith  nous  a  raconté  une journée  typique  en  tant  que correspondant  à  la  Maison Blanche.  Chaque  jour,  il  se rend  tôt  à  la  Maison Blanche  et  passe  toute  sa journée  dans  les bureaux  réservés  aux journalistes.  Il  y  croise parfois  des  assistants  du président  Trump  qui l’informent  des communications  de celui-ci.  De  plus,  presque tous  les  jours,  il  fait  partie du  petit  groupe  d’une vingtaine  de  journalistes qui  assiste  aux  événements dans  le  bureau  ovale (conférence  de  presse, annonces,  photos).

Normalement,  le  président signe  et  fait  un  petit discours,  puis  il  demande  à d’autres  personnes impliquées  de  se prononcer.  Ce  qui  est fascinant  pour  Sebastian Smith  c’est  que  ça  n’a jamais  été  ainsi  avec  les autres  présidents,  Donald Trump  peut  convertir  ce moment  en  conférence  de presse  qui  peut  prendre  une heure.  Après  cela  les journalistes  ont  l’occasion de  lui  poser  des  questions et  cela  peut  durer  de  20 secondes  à  20  minutes.  À ce  moment  la,  Donald Trump  peut  dire “n’importe  quoi” , c’est-à-dire  qu’on  ne  sait jamais  à  quoi  s’attendre  car il  peut  avoir  envie d’aborder  les  sujets  les plus  variés.  Il  répond  à toutes  les  questions  et parfois,  peut  prendre  une décision  devant  les journalistes,  ce  qui  a tendance  à  effrayer  ses assistants.  Mais  le  rôle  de Sebastian  Smith  ne  s’arrête pas  là.  En  période  de campagne  présidentielle,  il suit  le  président  et  voyage même  parfois  avec  lui  pour assister  à  ses  “rallyes”, c’est-à-dire  ses  meetings politiques . En  tant  que journaliste,  sa responsabilité  est importante  parce  que  c’est lui  qui  choisit  comment traiter  une  information.  Par exemple,          lors d’événements  longs  et compliqués,  comme  une conférence  de  presse,  on peut  trouver  100  personnes qui  regardent  en  même temps,  toutes  avec  des intérêts  différents.

Effectivement ,  en  fonction du  journaliste  que  vous êtes  et  du  média  pour lequel  vous  travaillez,  un même  événement  n’aura pas  le  même  intérêt  pour tous  les  journalistes présents. Sebastian  Smith précise  que  c’est néanmoins  un  discours d’équipe,  et,  plus  tard,  les rédacteurs  trieront  à nouveau.  À  ce  moment  de l’interview,  Sebastian Smith  lit  un  tweet  de Donald  Trump,  mais décide  que  celui-ci  n’est pas  intéressant  à  traiter.

Aujourd’hui,  dû  au COVID-19,  sa  routine  a changé.  Pour  des  raisons de  sécurité  sanitaire  face  à l’obligation  de distanciation  sociale, l’AFP  a  décidé  de  ne  plus envoyer  ses  journalistes  à la  Maison  Blanche.  Cette interaction  directe  avec  le président  manque  au journaliste  mais  il  est désormais  un  fervent utilisateur  de  Twitter  et  suit tous  les  messages  de Donald  Trump  en  temps réel,  du  matin  au  soir.  Il pense  aussi  qu’en  raison  de la  pandémie,  les informations  à communiquer  sont  moins variées  et  que  l’on  laisse de  côté  d’autres  sujets, comme  les  élections présidentielles américaines.

Les Nations-Unies, en plus amusant

Dans  un  monde caractérisé  par  l’abondance d’informations,  nous  étions très  intéressés  par  l’avis  de Sebastian  Smith  sur  le  vrai rôle  du  journalisme.  Nous avons  commencé  par  lui demander  comment  il voyait  son  rôle  dans  la société,  et  comment celui-ci  était  mis  en  valeur dans  la  situation  actuelle.

Immédiatement,  le journaliste  américain  est revenu  sur  ses  pas,  à  ses origines  où  tout  à commencé  pour  lui.  Il décrit  ses  premiers  emplois avec  enthousiasme  et souligne  les  valeurs fondamentales  qui  lui  ont été  transmises  par  ses collègues  “ Une  des valeurs  fondamentales que  j’ai  retenues  depuis mes  débuts  est  que  “The journalist  should  not  be part  of  the  story” .  Cette leçon  morale  lui  plaisait, ainsi  que  l’anonymat relatif  que  le  journalisme offre  et  l’altruisme  qui l’accompagne.  Il  oppose cette  idée  aux  médias grand  public  d’aujourd’hui tels  que  MSNBC  ou  FOX en  ajoutant  “Beaucoup  de journaux  sont  aujourd’hui des  entreprises,  et  le produit  qu’ils  vendent  est une  opinion”.  Il  pense sincèrement;  “ c’est l’opposé  de  ce  que  le journalisme  est  censé être.  Le  rôle  du journalisme  est  de relayer  l’information  en posant  des  questions ”,  ne pas  les  vendre  en  les exagérant  pour  la  foule.

Nous  voulions  en  savoir plus  sur  la  mission  de  sa propre  organisation  en  tant qu’agence  de  presse  et  sur sa  position.  L’AFP,  Agence France  Presse,  comme plusieurs  autres  agences européennes,  était  à l’origine  financée  par l’Etat  pour  servir  les journaux  français seulement.  Cependant, depuis  environ  30  ans, cela  à  changé  de  façon importante.  Même  si  l’AFP a  son  siège  social  à  Paris  et reste  très  populaire  en France,  l’agence  est devenue  particulièrement internationale.  D’après  lui, elle  est  désormais  plus internationale  qu’elle  n’est française.  En  effet,  elle publie  dans  six  langues pour  des  lecteurs  partout dans  le  monde;  Espagnol, Francais,  Anglais,  Arabe, Allemand  et  Portuguais. Il précise; “si  vous  allez dans  n’importe  quel bureau  de  l’AFP,  et  il  y en  a  dans  presque  tous les  pays  du  monde,  vous trouverez  très  souvent quelqu’un  qui  parle Francais,  quelqu’un  qui parle  Anglais  et quelqu’un  qui  parle  la langue  locale,  parfois quelqu’un  parlant Espagnol,  écrivant  dans toutes  ces  langues.  C’est très  international,  comme les  Nations  Unies,  mais en  plus  amusant.” .  Sa mission  a  évolué  et aujourd’hui  elle communique  toujours  des informations,  de  façon neutre,  mais  sur  n’importe quel  endroit  du  globe  aux médias  internationaux.

Cette  mission  est  différente de  la  mission  des  éditeurs de  journaux  nationaux comme  “Le  Monde”,  car ceux-ci  écrivent uniquement  pour  leurs lecteurs,  comme  ici  ceux qui  se  reconnaissent comme  des  français  ayant des         opinions socio-économiques spécifiques.  “ Il  n’y  a aucune  de  ces  lignes directrices  à  l’AFP,  dans un  sens,  c’est  assez transparent ”. 

Remerciements

La  langue  maternelle de  M.  Smith  étant  l’anglais nous  avons  choisi  de mener  l’interview  dans  les deux  langues,  francais  et anglais.  Nous  avons  tenu  à adapter  cet  article  à  tous les  lecteurs  et  l’avons traduit  en  français  de  notre mieux.  Cet  article  n’aurait pas  pu  être  réalisé  sans l’aide  de  notre  professeure et  des professeures-documentalistes  du  lycée  ainsi  que  M.Smith,  que  nous remercions  pour  le  temps qu’il  nous  a  accordé  et l’intérêt  qu’il  a  porté  à  nos questions.

Monsieur Francesco Fontemaggi: Correspondant diplomatique

Washington DC

Propos recueillis le 15 avril 2020

 

Le 15 avril 2020, nous avons interviewé M.Francesco Fontemaggi, correspondant au département d’état de l’AFP, sur son parcours de journaliste et sur l’actualité. L’entretien a été constructif. Il nous a apporté des réponses aux questions que nous nous posions sur le métier de journaliste. Il s’est  montré   professionnel, attaché à son travail et à l’éthique qui correspond à sa formation de journaliste.

 

“Rencontrer des personnes dans des situations aussi différentes”

Son  intérêt  pour  le journalisme  est  venu  de  sa famille.  Sa  mère, journaliste  italienne,  a commencé  sa  carrière  à Rome  avant  de  s’installer  à Paris  puis  en  Égypte. Vivant  avec  elle,  il découvre  jeune  la  mobilité internationale.  En  classe de  Seconde,alors  qu’il  vit en  Égypte,  il  comprend qu’il  veut  reprendre  le flambeau.  Après  son  bac,  il entre  à  Sciences-Po  puis dans  une  école  de journalisme.

Au  premier  abord même  s’il  nous  apparaît discret  et  réservé,  il  nous explique  qu’il  aime  le contact  humain.  Il  se définit  lui  même  comme quelqu’un  de  curieux  et attiré  par  l’actualité.  Il affectionne  en  particulier “être  sur  le  terrain”.  M. Fontemaggi  précise  que l’intérêt  de  ce  métier  est  de “rencontrer  des  personnes dans  des  situations  aussi différentes”.  Il  sait  que dans  une  vie  ordinaire  il n’aurait  très  certainement pas  été  amené  à  les rencontrer. Cela le fascine.

 

“Etre journaliste :c’est changer de métier tous les 3 à 5 ans”

Son  expérience professionnelle  est  très longue  et  variée:  six  ans  en Afrique; d’abord au Rwanda  dix  ans  après  le génocide,  au  Congo  puis au  Kenya  et  au  Gabon.  Il s’ensuit  neuf  ans  à Paris, d’abord  à  la  rubrique économie  internationale  au moment  de  la  crise  de  la dette  et  de  l’euro  au  début des  années  2010,  puis  chef adjoint  du  service  chargé de  suivre  les  attentats  de 2015.  La  violence  de l’actualité  fait  basculer  son intérêt  sur  les  attentats.  Il dit  d’ailleurs  qu’  “ ils  font partie  des  événements  les plus  marquants”  de  sa carrière.  En  tant  que journaliste  à  l’AFP,  M. Fontemaggi  a  le  sentiment d’avoir  un  parcours  varié  à la  fois  grâce  à  sa  mobilité et  ses  différents  emplois.  Il prend  le  temps  de  définir sa  profession. “Etre journaliste  dans  un  média comme  l’AFP,  c’est changer  de  métier  tous  les 3 à 5 ans”. 

 

Politique américaine et Covid-19

Nous  poursuivons l’interview  en l’interrogeant  sur  le  poste qu’il  occupe depuis  trois ans.  À  Washington,  M.Fontemaggi est correspondant diplomatique  accrédité  au département  d’État.  Cela lui  permet  de  suivre  la politique  étrangère  du Président  américain Donald  Trump  ;  sujet  qui le passionne.

En  effet  ,  il  s’intéresse au  système  politique américain  bien  différent  du modèle  français. Il découvre  ici  la  liberté d’expression  à  “ l’américaine”.  Ce  premier amendement  inclus  dans  la Déclaration  des  Droits  des Etats-Unis,  lui  permet  de se  questionner  ,  lors  de  ses Tweets ,  sur  la  fermeture des  frontières,  le  système de  santé  ou  encore  le fonctionnement  des institutions  américaines dans  une  actualité exceptionnelle.

En  tant  que  journaliste responsable,  il  profite  de ce  moment  privilégié  qu’il nous  accorde,  pour  nous expliquer  que  le  Covid  19 ne  bouleverse  pas  son activité.  Comme  tout  bon journaliste,  il  continue  à vérifier  ses  sources.  Ses briefings  sont  maintenus mais  ils  se  déroulent désormais  par  téléphone.  A l’inverse  des  journalistes sur  le  terrain  ou  de l’audiovisuel,  il  est beaucoup  plus  protégé. Pourtant,  cela  ne  simplifie pas son travail.

Fake news

En grand professionnel  ,  ce correspondant  prend  le temps  de  nous  expliquer  le Fact  checking. Il  rappelle qu’avec l’apparition  des médias sociaux,  il  est  plus que  nécessaire  de  vérifier et  croiser  ses  sources  avant de  les  publier.  C’est essentiel  car  il  engage  sa responsabilité  de  rédacteur de  dépêches  c’est-à  –  dire de  journaliste  qui  informe les  journaux  abonnés  à l’AFP.  Ces  derniers  vont ensuite  diffuser  ses informations.  Il  se  doit,  par conséquent,  d’être  attentif et  précis  dans  ses dépêches.  Il  dit  d’ailleurs quand  on  l’interroge  “  je n’aime  pas  l’expression d’objectivité  ,je  préfère parler  de  factuel”.  Il insiste  sur  le  fait  que  le journaliste  d’agence  ne doit  jamais  exprimer  son opinion  lorsqu’il  informe. Il  est  un  transmetteur  de nouvelles.  L’analyse  et l’enquête  doivent  être méthodiques  de  la  part  du journaliste,  s’appuyer  sur des  experts  et  des  analystes pour  permettre  aux  lecteurs de  se  faire  une  opinion.

Cependant,  durant l’interview,  il  nous  fait part de  son  sentiment  par rapport  à  la  politique  du président  Trump. Il  nous explique  que,  même  quand le  Président  prend  des décisions  justifiées,  sa communication  est tellement  confuse  et  les divisions  politiques tellement  exacerbées,  les critiques  fusent  ou  les décisions  ne  sont  pas comprises. 

Journaliste: lanceur d’alerte  

O n  peut  conclure  en disant  que  Mr  Fontemaggi possède  un  rôle  très important  en  tant  que lanceur  d’alerte  rapportant le  plus  fidèlement  possible l’actualité.  A  notre  époque, où  les  fake  news  ainsi  que les  théories  du  complot  se répandent  tous  les  jours,  ce 4eme  pouvoir  devient  de plus  en  plus  pertinent  et utile à la société.

 

Remerciements 

Nous  tenons  à  remercier  Mr  Fontemaggi  d’avoir  accepté  de  nous  rejoindre  dans  cette conversation  très  intéressante  portant  sur  le  métier  fabuleux  de  journaliste.  Il  nous  a  permis d’éclaircir  nos  interrogations  sur  cette  profession  en  répondant  chaleureusement  sans  avoir censuré aucune de nos questions. 

 

Richard Latendresse : un journaliste international en confinement

 

Hannah  Hall,  LilyClaire Bolan-Campbell,  Charlotte  Bastien,  et  Elias  Paris,  Washington DC 

Portrait d’un journaliste 

Richard Latendresse lors de la visioconférence du 16 avril 2020

Nous  lisons  leurs  articles  tous  les  jours,  leur  parole  nous  ouvre  sur  le  monde  et  nous  informe  sur tout  ce  qu’il  s’y  passe,  pour  le  meilleur  et  pour  le  pire.  Pourtant,  nous  ne  savons  rien  d’eux.  Qui  sont  les journalistes ? Ils ont le devoir d’être impartiaux … et si on leur demandait leur avis, pour une fois ?

 

La vie d’un journaliste en temps de confinement

Pour Richard Latendresse, suivre l’actualité à toute heure est une seconde nature, une véritable vocation qui s’est développée avec l’expérience et le temps et qui fait partie de lui, y compris d’un point de vue non professionnel. Il
commence sa journée par la lecture des informations du jour. Il appelle des collègues au sein de l’administration
Trump et des collègues qui travaillent sur les dossiers du moment. Vers midi, il se déplace vers la Maison Blanche. Il y reste jusqu’à 20h. Récemment, avec le bouleversement que crée la pandémie du coronavirus, la Maison Blanche a limité le nombre de journalistes à 1 5 par jour, au lieu de 30 à 40 habituellement. Les journalistes organisent donc une rotation et travaillent à travers leur réseau de communication, ainsi que des studios installés chez eux pour faire les bulletins d’information. Cette situation est contre nature pour Richard Latendresse et ses “vieux réflexes de journaliste de terrain”. Par ailleurs, il nous dévoile un autre effet du confinement – quelque peu surprenant – Trump, ayant perdu sa tribune habituelle, faute de pouvoir rassembler ses supporters, se tourne davantage vers les journalistes comme moyen de se faire entendre.

Ce n’est pas le premier retournement de situation dont Richard Latendresse est témoin : journaliste à la Maison Blanche depuis la fin de l’administration Bush, il a vécu de nombreux changements, notamment entre les administrations Obama et Trump. En particulier sous l’administration actuelle, les questions des journalistes sont souvent entendues comme des attaques, et sont ainsi souvent évitées ou font l’objet de réponses vagues, à la différence d’Obama, qui parlait à la presse moins souvent, mais apportait des réponses plus complètes.
Pendant le mandat de Trump, les journalistes se rassemblent autour de son hélicoptère, certes presque tous les jours, mais dans le bruit et le chaos ! Il nous décrit son cabinet comme celui “d’un seul homme, tout tourne autour de lui”.

Une carrière internationale

Richard Latendresse a couvert plusieurs événements en-dehors des Etats-Unis et du Canada, comme le renversement du régime Saddam Hussein, le conflit en Afghanistan, ou encore les tensions sociales et politiques en Haïti (dont il obtint un retour positif de la part de la communauté Haïtienne après le tremblement de terre) et la guerre civile en Yougoslavie (Bosnie-Herzégovine , Serbie, Croatie, Slovénie, Monténégro, Macédoine).

Mr. Latendresse nous a livré son point de vue en tant que journaliste canadien témoin du conflit dans la région des  Balkans dans les années 1990. D’après lui, le conflit peut être caractérisé de guerre civile du fait de la violence exercée contre les civils, lors de cette guerre dont l’horreur ne s’est pas limitée à l’annexion des territoires. Il y a eu une véritable transformation politique et militaire dans le territoire durant la guerre car la Yougoslavie a “[écrasé] les
pulsions nationalistes” pendant plusieurs années jusqu’au commencement de la guerre civile. Cependant, quand le pays a éclaté, les populations se sont divisées (ex: armée Yougoslave contrôlée par le côté Serbe et l’expulsion de populations ethniques par les Croates) et le conflit s’est exacerbé. Il avait alors constaté la radicalisation musulmane  de la population bosniaque dans les Balkans qui n’était pas encore prise en compte par l’OTAN dans les années 1990 et qui s’est amplifiée avec le temps, l’influence et le financement du Moyen-Orient dans les années suivantes.

Les Fake News, un fléau international

E n tant que journaliste international qui couvre notamment la scène politique américaine et la Maison Blanche, Richard Latendresse doit faire face aux rumeurs et aux fake news qui circulent dans les médias. C’est pour cela qu’il filtre toutes ces informations afin d’en vérifier la fiabilité. Il cible les sources d’information qui sont crédibles, celles qui le sont un peu moins et celles qui méritent plus de recherches, afin de les distinguer les unes des autres.
Son premier réflexe est alors de consulter les plus grands médias comme, par exemple le New York Times ou ABC
News comme repères pour croiser ses sources.

Professionnellement, Richard Latendresse a appris à cerner ces sources d’informations et les compare régulièrement
pour repérer des informations ou des irrégularités dans l’information. En ce qui concerne les médias sociaux, Richard Latendresse ne les considère pas comme des sources crédibles d’information en raison de la multiplication de fausses informations en permanence sur ces plateformes. Il résume ainsi l’évolution de l’information : premièrement avec le journalisme de presse écrite; ensuite avec l’arrivée des chaînes d’information câblées qui avaient “semé le trouble dans l’information” à cause de la nature du métier de commentateur de l’actualité qui exprime une information qui est rarement neutre et qui renvoie la plupart du temps à la spéculation ou l’opinion,
accordant donc beaucoup d’espace et d’importance aux opinions qui sont basées sur des “impulsions et rien de concret”. Cependant avec l’arrivée des médias sociaux ‘’le fléau des fléaux’’ selon lui, cette spéculation s’est multipliée et la circulation de fausses informations est devenue plus importante.

Cette manipulation prend plusieurs formes et concerne plusieurs acteurs qui peuvent être de simples individus ou
même des pays ou des organes nationaux de propagande. La naissance des médias sociaux et leur omniprésence dans le monde d’aujourd’hui représente un bouleversement dans la manière dont les journalistes traitent leurs informations.
Son conseil ? Il faut être prudent avec les réseaux sociaux. Seul Twitter trouve grâce à ses yeux et il reconnaît son utilité pour les journalistes, c’est même devenu un outil indispensable.

Une passion communicative

“On me paie pour faire ce que j’aurais fait gratuitement, c’est à dire lire, écrire, interroger, me questionner, découvrir… et cela peut se trouver dans tous les domaines” conclut Richard Latendresse, tellement passionné par son métier qu’il est devenu comme une seconde nature.
Intarissable sur notre monde actuel, la politique et la diplomatie, les médias et l’information, le message fondamental qu’il souhaite nous adresser, en tant qu’élèves, repose sur l’importance de l’éducation et de rester informé :

“L’apprentissage fait partie de qui vous êtes comme individu, comme femme et comme homme, pour le restant de votre vie.”

 

Ce portrait a été réalisé à partir d’une interview menée dans le cadre de l’étude de l’information et des médias. Nous voulons remercier nos professeurs Magali Viens Kolb, enseignante de la spécialité Histoire/Géographie – géopolitique – sciences politiques et Amélie Gouyette, professeure documentaliste, et surtout Monsieur Latendresse, pour cette opportunité fascinante.

ENTRETIEN AVEC PAULINE SIMONET , correspondante de France24 à Washington

Propos recueillis par Ramata Keita, Rokia Konate, Mathilde Owusu-Ansah, Washington D.C

« SI JE N’AVAIS PAS ÉTÉ JOURNALISTE, JE NE SERAIS PAS CAPABLE D’ÉCOUTER »

 

Durant l’interview, elle nous a fait part de son parcours de journaliste ainsi que ses réflexions personnelles sur l’actualité. Lors de cette rencontre, Mme Simonet était ouverte, vive et articulée dans ses réponses. De questions en réponses, un climat de confiance s’est installé et nous avons pu discuter dans un environnement confortable.

 

En toute confidentialité, Mme Simonet affirme avoir choisi le journalisme dans le but de connaître et chercher la vérité.
L’événement déclencheur de sa passion s’est déroulé au Congo, après avoir assisté à l’éruption volcanique du Nyiragongo où elle était la seule journaliste française sur place.
“Cette expérience marquante m’a fait prendre conscience du métier que je voulais exercer”.

Rapporté par Ramata Keïta

 

LE DIFFICILE MÉTIER DE REPORTER

Ouverture d’esprit et objectivité sont les caractéristiques de tout journaliste habile en face de n’importe quelle circonstance. Remplie de détermination, Pauline Simonet parcourt le monde afin de comprendre comment certains
individus virent dans l’extrême droite ou ont des convictions différentes de la plupart des individus. En exerçant sa fonction, le filtre est l’unique issue qui fait en sorte d’avoir le recul, et par conséquent les émotions sont sous contrôle. Avec cette méthode, elle a pu écouter et interviewer stoïquement celui qui a tué un nombre important des membres de sa famille pendant le génocide du Rwanda. Cette interview est également l’une des expériences la
plus marquante de sa carrière de journaliste, car par déduction, elle s’est rendue compte qu’elle était en face du meurtrier de sa famille. Pendant cet instant exceptionnel, elle eut les réponses aux questions qu’elle n’osait pas poser à sa mère ou à sa famille touchée par le génocide.

Rapporté par Rokia Konaté et Ramata Keïta

 

L’EFFET DU JOURNALISTE SUR LE MONDE

En 2002, pendant qu’elle était correspondante à RFI au Rwanda, Mme Simonet a fait un reportage sur les témoignages des femmes d’Afrique noire qui émigrent vers l’Europe. Ces histoires sont celles que des milliers de femmes ont vécu, mais qui sont rarement représentées dans les médias. Le journalisme est supposé nous confronter à notre ignorance ou biais, mais aussi à nous informer sur l’actualité mondiale. Cela ne se produit pas si on n’est pas prêt à être inconfortable ou à sortir de notre zone de confort.

Lors de l’interview, Madame Simonet nous a expliqué que son travail a changé le regard qu’elle porte sur le monde : « Lorsque j’étais au Rwanda pour parler des victimes et des rescapés de génocide, parfois, c’est dur, et dans
l’empathie, on a envie d’écouter. Parfois, il y a des reportages où on ne partage pas forcément les mêmes avis. J’ai dû faire des reportages avec des gens de l’extrême droite, des gens racistes et c’est ce qui change la perspective du monde et le regard que tu portes sur les gens. On passe un moment à comprendre des gens qui ont une vision du monde complètement différente». Nous pouvons dire que pour travailler dans le journalisme, il faut être ouvert aux autres perspectives pour reporter et informer le public.

Rapporté par Mathilde Owusu-Ansah et Ramata Keïta

 

LE RÔLE DU JOURNALISME DANS UNE PANDÉMIE

En pleine pandémie de COVID-19, le métier de journaliste est celui qui permet de relater les faits comme les chiffres

du nombre de personnes contaminées. Elle a des conséquences majeures qui débouchent sur une crise sociale. Néanmoins ce métier est tel un instrument de la démocratie.

Il se trouve en difficulté, notamment avec la
disparition de la petite presse. Aujourd’hui, nous observons une crise de la démocratie et par ricochet, un déficit de la liberté d’expression attribuable à une interdiction : on ne peut plus tenir des rassemblements de plus de 10 personnes. D’où la raison de faire appel à la vigilance pour conserver la presse. Ce dernier est indispensable pour couvrir la crise et protéger la démocratie. C’est un lanceur d’alerte. Cette pandémie risque de faire reculer la démocratie partout dans le monde, et encore plus dans les endroits oú elle est en danger, notamment en Afrique. Les journalistes sont des lanceurs d’alerte qui doivent nous en informer car les Africains souhaitent se démocratiser. Ils veulent obtenir un accès à la liberté d’expression.

La corruption est l’un des maux de la politique. Elle s’ accompagne d’une tension ethnique et économique parfois. Tous ont contribué au génocide rwandais de 1994.
Ce quatrième pouvoir a décidément une lourde responsabilité. Il nous tient informé sur des sujets variés et nous rappelle les valeurs citoyennes. Certains paient le prix du sang pour nous tenir informer.
Charge à nous d’être vigilant!

Rapporté par Rokia Konaté

Washington, le 19 mai 2020

 


La crise sanitaire du Covid-19 # Enquête en Amérique #

Réalisation de la classe de 1re HGGSP, Valparaiso

 

L’enquête Covid 19 a été réalisée en ligne, dans la première quinzaine de juin 2020, auprès d’un échantillon de 546 élèves, âgés de 16 à 18 ans, scolarisés principalement dans les lycées français du réseau AEFE en Amérique (Washington, Mexico, Guadalajara, Bogota, Brasília, Santiago et Valparaiso), mais aussi en France dans la région Grand Est (Strasbourg), durement éprouvée par la crise sanitaire, dont elle fut le premier foyer épidémique en métropole.

Dans cette période tout à fait exceptionnelle de pandémie mondiale, qui a brutalement bouleversé les modes de vie habituels, quel rapport les jeunes entretiennent-ils avec l’information ? Comment ont-ils vécus (ou vivent-ils encore) leur confinement et l’expérience de la classe à distance ? Comment appréhendent-ils la sortie de crise et le monde de demain ? Voici quelques questions auxquelles l’enquête a tenté de répondre.

 

 

          A. La crise sanitaire et l’information

 

1. Quels médias utilisez vous pour vous tenir informé(e) de la crise sanitaire?

 

2. Avec quelle fréquence consultez-vous l’information sur la crise sanitaire?

 

  1. Concernant l’information délivrée sur la pandémie, faites-vous confiance aux informations du gouvernement?

 

  1. Concernant l’information délivrée sur la pandémie, faites-vous confiance aux informations des élus ou responsables locaux (Maire de la ville…)?

 

  1. Concernant l’information délivrée sur la pandémie, faites-vous confiance aux informations fournies par les scientifiques et professionnels de santé?

 

  1. Concernant l’information délivrée sur la pandémie, faites-vous confiance aux informations des médias (TV, radio, journaux)?

 

  1. Concernant l’information délivrée sur la pandémie, faites-vous confiance aux informations trouvées sur Internet?

 

  1. Concernant l’information délivrée sur la pandémie, faites-vous confiance aux informations fournies par les réseaux sociaux?

 

  1. Pensez-vous avoir eu les symptômes du virus ?

 

               B. La vie en confinement

 

10.De quoi avez-vous peur ?

 

11. Comment êtes-vous affecté(e) par la crise sanitaire? : Affecté(e) par le manque de liberté

 

  1. Comment êtes-vous affecté(e) par la crise sanitaire? : Affecté(e) par la privation de vie sociale (voir sa famille, ses amis…)

  1. Comment êtes-vous affecté(e) par la crise sanitaire? : Affecté(e) physiquement (manque d’activité, prise de poids…)

  1. Comment êtes-vous affecté(e) par la crise sanitaire? : Affecté(e) par des troubles du sommeil

  1. Comment êtes-vous affecté(e) par la crise sanitaire? : Affecté(e) par des états d’anxiété, des états dépressifs…

  1. Quels sont les effets de la classe à distance sur votre travail scolaire?

 

  1. Quels sont les effets de la classe à distance sur votre travail scolaire ?

 

                C. La sortie de crise

 

  1. Concernant la sortie de crise et la fin des restrictions :

 

  1. Que va changer la crise dans votre vie ?

                        D. Sociographie

  1. Genre :

  1. Age :

 

  1. Pays de résidence :

Enquête réalisée sur EUSurvey (Commission européenne) du 25 mai au 15 juin 2020

 

Les résultats de l’enquête pour le Chili

 

POLLMANN Santiago, DEBEUF Bernard, LAZO Agustin 

A. La crise sanitaire et l’information

 

 

 

 

 

 

 

 

 

B. La vie en confinement

 

 

 

 

 

 

C. La sortie de crise

 

 

 

La escuelita de los Llanos

Colegio Francia, Caracas,

 

L’école a été construite en 2003, à Bruzual, dans l’Etat de Apure, à deux heures de distance

de la ville la plus proche, à l’initiative d’enseignants du lycée français de Caracas

 

Pour visionner la vidéo, cliquer sur la photo

 

C’est une petite école au milieu d’un hato
Où se rencontrent les enfants des plaines.
Un lieu de connaissance, de musique, de vie,
Dans cette nature féconde,
Malgré l’usure des eaux,
L’accablement de la chaleur,
La beauté et la rugosité des bêtes,
C’est le cœur du Venezuela qui bat.
Et j’ai été fier d’en surprendre la profondeur et la subtilité
Dans les regards.
Le mien,
Les leurs.
Et le Colegio Francia comme un trait d’union entre nos vies.
Chritophe Boulet

Brexit, l’épilogue

Louis G.K. Ferrand, Bogotá 

 

A l’image d’un feuilleton, nous essayerons de rendre plus clair le processus de scission du Royaume-Uni de l’Union Européenne. Les événements antérieurs au 10 décembre 2018 ont déjà été évoqués dans les articles précédents.

 

 10 décembre 2018 : Un sable mouvant parlementaire pour Theresa May

 

L’accord du divorce pour lequel la première ministre anglaise avait tant bataillé avec l’Union Européenne ces 2 dernières années, n’est pas soumis à Westminster ce 10 décembre malgré l’annonce préalable. Ce changement de date est compris comme une volonté de gagner du temps et de pouvoir assurer à Theresa May la ratification de cet accord par le parlement, ce qui n’était pas certain pour le gouvernement, le 10 décembre.

En effet, cet accord est considéré trop laxiste pour les hard-Brexiters et trop extrémiste pour les pro-Européens. Comme, il n’y a pas de réel groupe parlementaire majoritaire approuvant totalement les politiques futures inclues dans l’accord de scission du Royaume-Uni, le gouvernement ne peut s’assurer une majorité lui permettant de le faire ratifier. Les principaux points de tensions concernent la définition des futurs liens du Royaume avec l’Union sur le plan économique ou diplomatique ainsi que la problématique de la frontière entre les deux Irlandes. Sujet essentiel et non négociable pour les unionistes irlandais qui sont totalement opposés au rétablissement d’une frontière physique, mais également pour les députés de l’UKIP (profondément eurosceptique) qui eux souhaitent ce rétablissement de frontière. Les deux bords de l’opposition se rejoignent contre cet accord.

L’accord de retrait devait à l’origine prévoir, si validé par le Parlement pour cette date, un temps de manœuvre de quatre mois pour le gouvernement afin qu’il puisse régler les différents problèmes d’ajustement qui adviendraient alors pour l’économie britannique lors du divorce. Ceci ne fut donc pas possible.

 

12 décembre 2018 : Theresa May fait face aux plus fortes critiques de ses opposants Conservateurs

 

Theresa May est issue du parti des Conservateurs. Le 12 décembre, ce même parti organise un vote interne de défiance vis-à-vis de la première ministre, le but étant pour ses opposants de l’éjecter du parti et ainsi de montrer leur désaccord avec les politiques menées par le gouvernement. Pour Theresa May, c’est évidemment un avertissement de taille de la part des conservateurs les plus hostiles à l’accord sur le Brexit.

Les points de tensions qui provoquent cette crise sont principalement en rapport avec la question de la frontière Irlandaise et le « Back stop » promu par Theresa May. Il s’agit d’une sorte de filet économique permettant d’instaurer une zone économique exclusive entre les deux territoires Irlandais. Cette frontière entre les deux Irlandes est un sujet de crispations majeures entre le gouvernement et les opposants conservateurs car elle est voulue par ce groupe conservateur à l’égale de celle des années 80. Ce qui reviendrait à une situation très propice à des échauffements, point important de la défense du gouvernement pour l’instauration de ce « back stop ».

Le vote de défiance organisé par le propre camp de Theresa May n’aboutira pas car les députés britanniques conservateurs vont finalement majoritairement renouveler leur confiance en la personne de Theresa May à 200 voix contre 117. Considéré au début de la crise comme une marque forte de l’affaiblissement du gouvernement en place et de la première ministre, cette attaque frontale va paradoxalement consolider la position de Theresa May et la conforter dans ces visions. En remportant ce scrutin, Theresa May se voit accorder une position garantie pour une période d’un an pendant laquelle elle est intouchable.

                             Manifestation contre les accords promut par Theresa May le soir du vote

13 décembre 2018 : les 27 pays membres de l’Union Européenne s’opposent à la redéfinition d’un accord

 

La première ministre est contrainte par Westminster de retourner à Bruxelles pour redéfinir l’accord dans l’espoir d’obtenir des clauses plus favorables à la constitution d’une majorité « pour ». Mais elle s’est vu opposée à un front commun des 27 pays membres du Conseil européen pour qui cela n’était possible. Les directives européennes évoquent une possible clarification des positions sur le compliqué « Back stop » mais une réouverture des négociations serait impossible.

Les débats au sein du parlement britannique sur le Brexit ne reprendront qu’au début de l’année 2019 car repoussés par le gouvernement. Theresa May annonce également que pour la date du 21 janvier se tiendrait une ratification hypothétique des accords par les parlementaires.

Pendant toute la période des fêtes associée à un vide parlementaire, les positions s’affirment dans les différents camps en vue de la réouverture des discussions prévues début janvier 2019. L’hypothèse du « no-deal » se profile sérieusement et les différents états membres se préparent à une rupture brutale des relations entre le Royaume et l’Union prévue le 29 mars 2019, à minuit.

Mais c’est aussi pendant cette période que de nombreux autres scénarios sont envisagés comme la tenue d’un second référendum.

                                             Manifestations pro-européennes le 1er Janvier 2019

8 et 9 janvier 2019 : la réouverture des débats synonyme d’un étau qui se resserre autour de Theresa May

 

Avec le retour des députés britanniques sur les bancs de la Chambre des communes, la position de Theresa May et de son accord n’a jamais été aussi intenable. L’accord que Theresa May avait négocié avec l’Union Européenne en novembre ne fédère aucune majorité sympathique au Parlement malgré ses tentatives de séduction répétées. L’enjeu est de taille pour la première ministre ! En obtenant cette majorité, elle se verrait alors assurée par la même occasion d’une majorité au Parlement.

La fragilité de la position de Theresa May est pour les différents observateurs, le reflet de l’hypothèse la plus probable c’est-à-dire un divorce sans accord. Le 9 janvier, les parlementaires britanniques vont dans cette vague de pessimisme envers le gouvernement, renforcer leur autorité par deux amendements. Le premier, une fois ratifié oblige le gouvernement à présenter un plan B dans les trois jours suivants une non validation de l’accord de divorce. De bien mauvais présage pour une hypothétique ratification de l’accord le 15 janvier.

Un second amendement voit également le jour, sur une loi de finance qui sera adoptée par des élus conservateurs et travaillistes. Il prévoit quant à lui, que les mesures fiscales prises par le département du Trésor conséquemment au Brexit devront être soumises au vote préalable du Parlement.  Le gouvernement doit se plier à la volonté des parlementaires.

Les parlementaires vont donc avant même le vote de l’accord, assurer une marge de manœuvre à Westminster dans le cas d’un refus. Pour ainsi dire le résultat du vote ne fait plus aucun doute et qu’il sera négatif pour le gouvernement.

 

15 janvier 2019 : Les accords pour un Brexit « soft » sont fortement rejetés

 

A l’origine prévu pour le 21 janvier, le vote vis-à-vis des accords de scission du Royaume Uni de l’Union est avancé d’une semaine et se déroule le 15 du même mois. Probablement, le gouvernement voyant le peu de chance d’une validation parlementaire de l’accord décida d’avancer le jour du vote pour ainsi gagner du temps sur la période « d’après » jusqu’au divorce officiel. Le résultat du vote qui avait déjà été anticipé crée pourtant un fort choc par son résultat et accentue l’incertitude sur le sort du Brexit à trois mois de la date butoir du divorce. La forte opposition, 432 voix contre et 202 pour, pour l’accord promu par Theresa May montre que la problématique du Brexit est l’une des crises les plus singulières qu’a traversé le Royaume-Uni moderne.

Le vote qui a lieu à 20h45 va révéler que même dans la coalisation gouvernementale, de nombreux députés vont rejoindre l’opposition par un vote « NO ».

L’explication à une telle opposition serait qu’en essayant de créer un accord le plus équilibré possible entre les opinions des deux camps, Theresa May ait promu un accord en demi-teinte ne satisfaisant aucune majorité parlementaire, même bien au contraire. On remarque que dans la crise que traverse le Royaume Uni, les deux camps formés en 2016 aux visions radicalement opposées, vont se rejoindre le jour du vote. Les deux bords les plus extrêmes de cette crise vont voter pour la même chose, soit « NO ». En effet, les pro-Européens ne veulent pas de séparation et pour les « hard-Brexiters », les accords sont bien trop europhiles. Finalement, la frange la plus modérée qui vota pour l’accord de Theresa May ne compte pas assez d’adhérents pour peser dans la balance.

Comme prévu par l’amendement du 9 janvier dernier, le gouvernement se doit de présenter un « plan B » sous trois jours. Pour ce faire, Theresa May retournera à Bruxelles pour demander une réouverture des négociations, lesquelles seront refusées par le conseil Européen.

En réaction à la défaite de Theresa May lors de ce vote, une motion de censure est déposée dans le respect du parlementarisme britannique par un député travailliste du nom de Jeremy Corbyn et qui doit être débattue le 16 Janvier soit le lendemain. Cette motion de censure pousserait Theresa May à la démission si celle-ci est validée par une majorité au parlement britannique.

 

16 janvier 2019 : Theresa May est réconfortée dans son rôle de Première Ministre

 

La motion de censure n’aboutit pas malgré le peu de popularité de Theresa May. Pour la plupart des députés, de nouvelles élections ne feraient que fragiliser la position britannique face aux européens et Theresa May est la personne la plus apte à terminer les négociations commencées en 2016. Cette motion est rejetée par 325 parlementaires contre 306.

                         Theresa May le 16 janvier 2019 recevant de nouveau la confiance du parlement

Le « plan B » nécessaire au respect de l’amendement du 9 janvier 2019 n’est pas proposé dans les délais prévus mais Theresa May annonce l’ouverture de réunions entre le gouvernement et les principaux mouvements d’oppositions afin de déterminer la future position du gouvernement britannique et la liberté de manœuvre dont Theresa May dispose. Face à l’incertitude générale, les membres européens se préparent à un « NO DEAL ».

 

29 janvier 2019 : La reprise mitigée du processus de divorce par les parlementaires britanniques

 

Le gouvernement de Theresa May ne proposant pas d’alternative à l’accord non ratifié, les députés de Westminster tentent de reprendre la main sur des accords entérinés en novembre dernier. La chambre des communes adopte donc deux amendements qui pour le premier, exclut par principe une sortie de l’Union Européenne sans accord mené notamment par un groupe parlementaire de députés travaillistes et le second stipulant qu’aucun accord ne sera ratifié si le « back stop » tant problématique n’y figure pas. Il s’agit là de la preuve concrète du positionnement favorable de Westminster sur le retour d’une frontière solide entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande.

Theresa May s’oppose au second amendement. Elle énonce sa volonté de réouvrir les négociations avec l’union européenne et précise qu’elle est profondément contre la volonté du Parlement de revenir sur le « back stop » entre les deux Irlandes.

La position Européenne est plus radicale sur ce point car aucun des 27 membres n’a envisagé d’aller dans le sens des Britanniques. Pour les représentants de l’Union, le rétablissement d’une frontière physique entre les deux régions d’Irlande serait très préjudiciable au calme social actuel, promu avec l’espace Schengen. Il y a une semaine à Chypre, Le président français énonçait sa volonté de ne pas rouvrir les négociations et de présenter un front européen uni et ferme.

 

Des futurs possibles pour le Brexit

 

Pour éviter un divorce brutal le jour de la date butoir, les parlements européen et britannique doivent valider avant le 29 mars 2019 un accord de sortie et une déclaration politique qui encadreraient les futures négociations.

  Entre le 29 mars 2019 et le 31 décembre 2020, le Royaume-Uni entrerait alors dans une période de transition de deux ans afin d’envisager concrètement les futures relations économiques et diplomatiques entre le Royaume-Uni et l’Union Européenne.

– Si pour diverses raisons, aucun accord n’est signé avant le 29 mars, le scénario du « NO DEAL » deviendrait alors réel et le Royaume-Uni sera considéré comme un Etat tiers dès le 30 mars. Ses relations avec l’Union Européenne seraient égales aux relations que l’Union Européenne entretient aujourd’hui avec l’Australie par exemple.

 

 

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