Santiago Prieto, Gaspard Bouye, Thomas Latendresse, Omid Yeganeh, WashingtonDC
Correspondante à Washington pour les chaînes de télévision TF1 et LCI, Catherine de Canecaude a un passé de reporter de guerre. Durant sa carrière, elle a obtenu plusieurs prix, notamment le Prix Albert Londres en 1998, pour le reportage “ Chronique d’une tempête annoncée ”. Cette journaliste au franc parler a accepté d’être cette fois la personne interviewée…
“L’émotion [ne doit pas être] l’alpha et l’oméga de la réflexion par rapport à ce qui se passe dans les zones de conflits.”
Selon Catherine de Canecaude, le plus difficile pour les journalistes est d’apprendre à maîtriser l’émotion, omniprésente en zone de conflit. Il faut, en effet, veiller à ne pas se laisser influencer par ses propres émotions ou par l’émotion des personnes interviewées, qui peuvent éloigner de la réalité du terrain. En télévision notamment, l’image d’une personne très émue peut provoquer une empathie démesurée et influencer le jugement du téléspectateur, l’éloigner de la réalité. Ainsi, même un tortionnaire atroce, s’il se met à pleurer, peut inspirer de la sympathie chez les téléspectateurs.
Faire preuve d’émotions n’excuse aucun crime, aucune atrocité. Il faut rester le “plus neutre possible pour ne pas tomber dans le cliché, la caricature.” Elle n’hésite pas à comparer les journalistes aux médecins : ils ressentent évidemment beaucoup d’émotions, voire plus que d’autres personnes. Or, les journalistes, comme les médecins, apprennent à gérer leurs émotions pour pouvoir exercer leur métier avec autant de discernement que possible, dans l’intérêt de tous.
“Il faut savoir que sans [les fixeurs], on n’aurait pas, vous n’auriez pas,l’information que l’on peut vous restituer”
Catherine de Canecaude se démarque également par sa connaissance d’une dimension plus obscure, plus voilée du métier de journaliste : le rapport entre reporter et fixeur. Un fixeur – francisation de l’anglais “fixer” désignant “un individu prenant des dispositions pour d’autres personnes, en particulier de nature parfois un peu boarderline” – est un accompagnateur, un guide, pour ainsi dire, des journalistes étrangers dans une zone à risque. Originaire de la zone connaissant des troubles, le fixeur sert d’intermédiaire entre le journaliste et la population locale: il peut traduire, interpréter, orienter et faciliter les échanges. Son rôle est indispensable, mais il agit dans l’ombre, sans jamais bénéficier de notre reconnaissance, nous, les consommateurs d’actualités. Dans les zones tumultueuses, ravagées par l’instabilité politique, les tensions ethniques et la guerre, le travail de fixeur est indispensable pour obtenir de l’information. Cela s’est révélé particulièrement vrai lors des conflits récents au Moyen Orient : les sources primaires d’informations provenaient principalement des gouvernement et des militaires. Les journalistes, pour diversifier la couverture médiatique des crises, ont dû recourir aux fixeurs. Le magazine en ligne Vice, par exemple, réalisa un documentaire quelques années après la fin du régime de Saddam Hussein intitulé “This is what Winning Looks Like” une étude incisive des conséquences désastreuses d’une supposée victoire en Irak grâce à l’aide de fixeurs.
“J’ai toujours été très obsédée par le fait de ne pas mettre [les fixeurs] en danger,d’ajouter du danger à la situation que vivent déjà les gens dans leszones de conflit”
Il est toujours intéressant, lors de l’étude d’un sujet particulier, de croiser les regards. En ce qui concerne les fixeurs, le matériel médiatique le plus célèbre à leur sujet est un film datant de 1984 : The Killing Field (La Déchirure en français). Il s’agit d’un film dramatique sur le régime des Khmers rouges au Cambodge, s’appuyant sur les expériences de deux journalistes : le cambodgien Dith Pran et l’américain Sidney Schanberg.
L’œuvre est notamment réputée pour avoir mis en valeur le rôle vital des fixeurs. Au sujet de ce film et de sa propre relation avec les fixeurs, Catherine de Canecaude met en évidence la nécessité pour les journalistes de pratiquer une forme d’autocensure, afin de ne pas mettre en danger ces précieux guides pour les journalistes.
“J e ne peux pas diffuser […] tout ce qui peut mettre en danger la vie des gens, […] surtout dans les zones de conflit.” Madame de Canecaude ajoute qu’ “[il ne faut] jamais donner des indications sur l’endroit où se trouve quelqu’un qui peut être recherché par ses ennemis. Il s’agit de ne pas mettre la vie des gens en danger, leur garantir l’anonymat si, effectivement, c’est la condition de leur survie.”
Un lien de confiance absolue s’établit entre fixeurs et journalistes. Le risque de violence, voire de mort, justifie les précautions prises par les reporters pour protéger les fixeurs : “[Il faut faire] très attention à ne pas dire ou ils se trouvent, tout faire pour conserver leur anonymat quand c’est une des conditions de leur survie.”
“Il ne faut jamais oublier les fixeurs; ce sont des gens géniaux et anonymes qui risquent souvent davantage leur vie que nous [journalistes], parce qu’eux, ils restent sur place une fois que nous, on rentre tranquillement chez nous en sécurité”
La représentation de cette relation anonyme dans le film The Killing Field serait, d’après Catherine de Canecaude, universelle dans le monde du reportage. Notre journaliste résume ainsi le rôle des fixeurs: “Ce sont des freelances , en fait, qui parlent anglais ou français et puis, évidemment, la langue de leur pays, et qui nous servent un peu de pilote, nous font les traductions, nous organisent les rendez-vous qu’on veut avoir avec telle ou telle personne, etc.”
La journaliste française juge que “ce sont des gens fragiles quand on part”, parce que, estime-t-elle, si les choses tournent mal, les fixeurs sont les plus exposés aux risques. C’est cette situation qui est représentée dans La Déchirure .
Les journalistes demeurent, selon elle, éminemment reconnaissants envers leurs guides : “À partir du moment où on ne parle pas couramment la langue locale et qu’on ne connaît pas tous les gens auxquels on doit s’adresser, ils sont nos yeux et nos oreilles. À un certain moment, ils deviennent très vite des amis chers et […] il faut toujours rester en contact avec eux pour savoir comment ça se passe.”
Les fixeurs jouent un rôle fondamental dans l’accès à l’information en Occident et pourtant, ils demeurent dans l’anonymat. Il existe peu de métiers ayant tant d’importance et bénéficiant de si peu de reconnaissance; les journalistes compensent par leur bienveillance, leur gratitude, ainsi qu’en maintenant des liens forts et en assurant la sécurité des fixeurs.
“Faire comprendre l’Amérique de Trump, un beau défi journalistique”
Catherine de Canecaude a tenu à préciser que, même en temps de stabilité relative, la réalité politique pose également des défis aux journalistes. Aux Etats-Unis, l’élection du président Donald Trump a causé un bouleversement des relations entres les médias et la Maison Blanche.
Son comportement avec les journalistes se distingue de celui de ses prédécesseurs : “Il est inapprochable.’’ Madame de Canecaude affirme qu’elle n’a jamais vécu auparavant de telles conditions d’exercice de son métier de journaliste. Elle retrouve ici la solidarité qu’elle a connue en zone de conflit. Les journalistes se partagent images et informations, leur cohésion et la solidarité primant sur la concurrence entre les médias.
Ce qui intéresse actuellement Catherine de Canecaude, c’est d’être sur le terrain et de faire comprendre l’Amérique de Trump. Si elle n’exerce plus son métier dans des zones de conflit, l’actualité américaine se révèle presque aussi exigeante.
Avec la crise du Covid-19 qui a entraîné la fermeture des entreprises considérées ‘non-essentielles’, Catherine de Canecaude a choisi de traiter le sujet du risque de malnutrition auquel sont exposés douze millions d’enfants aux Etats-Unis qui recevaient leur unique repas à l’école. Aujourd’hui fermées, ces écoles continuent à assumer ce rôle en distribuant des repas aux familles démunies.
Ce reportage s’inscrit dans la mission que la journaliste s’est attribuée : révéler des aspects méconnus de la société américaine, notamment les vastes inégalités économiques. Elle doit aller à la rencontre d’associations et de familles affectées par la crise sanitaire pour couvrir cette actualité.
Catherine de Canecaude n’est plus en zone de guerre, ni même en région d’instabilité politique, mais la situation actuelle comporte des risques et son sens de responsabilité envers son équipe et son dévouement à son métier restent constants, indépendamment des circonstances.
Nous avons eu l’occasion au mois d’avril, en plein confinement, de rencontrer Stéphanie Le Bars, journaliste au Monde. Après des stages dans la presse quotidienne régionale et à Paris Match, elle a brièvement travaillé pour le magazine L’Étudiant, avant de débuter au Monde sur les questions d’éducation, puis de devenir correspondante en Israël pendant cinq ans. A son retour, en 2007, elle est chargée des questions de religion et de laïcité. Dans son blog, ‘’ Digne de foi’ ’, elle proposait « des mises en perspective et des analyses sur les sujets liés aux religions et aux courants de pensée, leur impact sur les sociétés et leurs enjeux politiques». Plus tard, en 2014, la journaliste quitte la rubrique religions et laïcité pour devenir correspondante du Monde à Washington DC. Elle prévoit de revenir en France en 2021, pour faire tout autre chose car elle pense qu’il est essentiel de se renouveler ! À suivre …
‘’J’ai eu cette ambition un peu folle de vouloir entrer au Monde »
Stéphanie Le Bars mesure sa chance d’avoir pu intégrer ce qu’elle considère comme ‘’le meilleur journal français’’, un quotidien de référence, le plus indépendant des pouvoirs politiques, en comparaison avec Le Figaro, classé à droite et Libération, à gauche. Afin d’écrire ses articles, elle va à la recherche d’informations auprès d’institutions ou d’organisations diverses, de spécialistes, d’universitaires mais va aussi à la rencontre des personnes qui peuvent témoigner. Puis, elle transmet ce qu’elle a vu, entendu et vécu en citant bien sûr ses sources. ‘’L’idéal est toujours d’aller à la source de l’information’’. Notre journaliste définit sa profession comme un service d’utilité publique. “On est là pour aider les lecteurs à mieux comprendre le monde ainsi qu’à mieux se forger une opinion personnelle”, ce qui est indispensable dans une démocratie.
Guidée par la curiosité et l’envie de découvrir l’autre
Dès le plus jeune âge, Stéphanie le Bars s’est construit une culture générale, un atout pour poursuivre sa carrière de journaliste. Elle nous explique que la culture générale, “ ne s’improvise pas quand on commence ses études’’. C’est “quelque chose que l’on cultive depuis tout petit, avec sa curiosité, selon ses capacités et son environnement. C’est un état d’esprit qui se cultive tous les jours’’. Curieuse de nature, avide de rencontres et de découvertes, la journaliste a trouvé le métier qui a répondu à ses attentes. Suivre des élèves de 3ème en voyage scolaire à Auschwitz en plein hiver, assister au départ des colons israéliens de la bande de Gaza, rencontrer des communautés évangéliques, musulmanes, ou juives en France, couvrir un “gun show’’ aux Etats-Unis sont autant de réalités vécues par Stéphanie Le Bars dans le cadre de son métier de journaliste. La rencontre avec des personnes et des milieux improbables demeure aujourd’hui encore l’un des attraits de sa profession. En l’exerçant, elle a réalisé que les gens aiment parler d’eux, aiment se raconter, dire ce qu’ils pensent : “C’est assez frappant comme découverte de l’humanité’’, nous confie-t-elle. L’autre aspect du métier qu’elle a choisi et qui passionne Stéphanie Le Bars est le plaisir d’écrire – rien d’étonnant quand on choisit la presse écrite ! Elle trouve dans ce travail de synthèse, de mise en forme qui doit être la plus agréable possible à lire, une grande source de satisfaction.
Un métier à risques…
Dans l’exercice de son métier, Stéphanie Le Bars a eu la peur de sa vie en Israël. Elle nous livre cette histoire touchante. “J’étais correspondante en Israël et dans les territoires palestiniens, au début des années 2000, lors de la deuxième Intifada, une époque de fortes tensions entre Israël et la Palestine. A cette période, Israël a décidé de construire un mur de séparation afin d’éviter des attentats. Je me suis rendue dans un village palestinien, où Israël construisait ce mur, lors d’une manifestation. À un moment, les soldats israéliens ont commencé à tirer. Heureusement ce jour, il n’y a eu aucun mort.” Cet événement a profondément marqué la journaliste: “c’est une expérience qui reste très forte : on fait juste son métier et puis cela peut prendre des proportions totalement inattendues”.
Spécialiste des religions
Comme nous l’avons indiqué auparavant, notre journaliste est très curieuse et aime se diversifier. Son passage de plusieurs années à la rubrique consacrée aux questions religieuses lui a permis d’enrichir sa culture dans plusieurs religions. “L’idée n’était pas de raconter les religions du point de vue de leurs croyances mais de rapporter l’impact social qu’elles ont sur la société française et dans les relations géopolitiques”. Dans les années 2000, la religion musulmane est devenue un sujet de société tout autant que religieux notamment avec les débats sur le port du voile, la place de l’islam dans la République et son rapport à la laïcité. “ En France, la religion (re)devenait un fait social et politique important”.
Avez-vous beaucoup voyagé dans le cadre de votre métier?
Au cours de sa carrière, Stéphanie Le Bars a eu l’occasion de découvrir divers pays. C’est notamment en tant que responsable de la rubrique religions qu’elle a le plus voyagé … en suivant le pape dans ses déplacements. “A chaque fois que le pape voyage, Le Monde envoie un journaliste, et pendant sept ans, le journaliste en question c’était moi!’’ Elle a ainsi eu l’occasion de découvrir divers pays, en Afrique et en Europe, notamment. Au-delà des du message purement religieux, le pape a souvent une parole politique, ce qui intéresse un journal comme Le Monde.
Les informations sont-elles toujours bonnes à dire?
On ne peut pas tout dire, des lois interdisent par exemple de dire du mal de quelqu’un sans preuve, sous peine d’être poursuivi pour diffamation. Toute incitation à la haine envers une population ou une religion particulière, est également punie par la loi. Cependant, dès que l’information est vérifiée, qu’elle est réelle et qu’elle présente un intérêt pour le bien commun, il ne faut pas hésiter à la publier, en dépit des dommages qu’elle peut causer à une partie ou une personne. Ne pas diffuser des informations pour protéger des intérêts particuliers est contraire à la démocratie. ‘’Toute information vérifiée est bonne à dire’’. Quant aux images choquantes, la journaliste pense qu’il est parfois nécessaire de les publier pour éveiller les consciences. Elle pense simplement “qu’il faut prévenir le lecteur ou l’auditeur avant de les publier. Pour que chacun puisse choisir de les voir ou pas’’. ◼
Remerciements
Madame Stéphanie Le Bars, Nous aimerions, par le biais de cet article, exprimer nos vifs remerciements à toute personne contribuant de près ou de loin à l’élaboration de cet humble travail. Nous tenons à vous remercier vivement pour avoir accepté notre entretien et pour avoir pris le temps de répondre à toutes nos questions. Un merci bien particulier adressé également à Mme Viens-Kolb, notre professeure de géopolitique, pour ses remarques, ses directives, et l’intérêt qu’elle porte à ses étudiants. Nous tenons à lui exprimer nos sincères remerciements pour son suivi et ses orientations tout au long de l’année. Aussi, nous présentons notre reconnaissance à Mme Gouyette, notre professeure documentaliste, qui nous a conseillé et soutenu pour réaliser ce portrait. Que tous ceux qui ont contribué à mener à bien cette interview, trouvent ici l’expression de notre parfaite considération.
M. FRAIJI, A. WHEATON-SCHOPP, A. BRULE, Washington DC
On the 15th of April 2020, we had the opportunity to interview Sebastian Smith, a white house correspondent for AFP. This encounter allowed us to learn more about Mr.Smith and the inner-workings of his job, especially during this pandemic. Always looking for something fresh, Mr.Smith has lived in more than 6 countries around the world covering a variety of subjects. To better understand his character, he brings up key notions that are particularly important to him, including the role of journalism, his fundamental values, as well as his internal motivation to search for new information.
Interview with Sebastian Smith, May 8th, 2020
With an american father and german mother, he was born in Spain and will go on to perfectly embody a truly Multicultural journalist.
Immediately after graduating college in Great Britain where he hadn’t even studied journalism, he worked for several small American newspapers in the DMV area. He learned everything directly in the field, especially during a seven-month unpaid position at a small newspaper in Washington. “It was a bit of a coincidence but I loved it from day one and after that I dedicated myself to it” (our translation).
Through his efforts, he learns to love learning and develops a liking for his profession. Demonstrating perseverance, Mr.Smith tells us that he wrote to newspapers of each of the 50 states to find his first jobs, having been refused each time. He added that today, there is fierce competition for these positions and that this way of entering the profession is difficult, especially due to the disappearance of small newspapers. Now a father, he lives in Washington DC where he is a White House correspondent for AFP.
He’s been working there for a long time, admitting one four-year “freelance” break in which he wrote several books. Thanks to AFP and its expertise, he continued his work in many countries, such as Brazil, the United States, England, Georgia, Russia and France.
THE THRILL OF DISCOVERY
From covering the Chechen-Russian conflict, to indegenous tribes in the deep forests of the Amazon, to the political atmosphere in the White house, Sebastian Smith notes the incredible “ variety ” that AFP has allowed him to explore in the journalistic world. Naturally, this explains his difficulty to choose one specific topic or experience that he is most fond of. By nostalgically recounting some of his marking encounters, he finally stumbles upon a perfect answer : “What I like the most is when something feels new, when you’re discovering something” He goes on to convey the added sense of importance he feels when discovering something for the first time: “That type of work is extraordinary” It was then that we truly understood the passion that came with such a profession, his eyes lit up as he finally put into words what drove him as a journalist: the thrill of discovery. Contrasting this, he lands back on earth to express how “not all journalism is fascinating” , and how lucky he feels to be in his position at AFP with all the boring bureaucratic journalism that exists.
A DAY INSEBASTIAN SMITHLIFE AND THEIMPACT OF COVID-19
Because the interview took place on 15 April 2020, and Covid-19 was an immense part of all of our lives, we were particularly interested in knowing the impact of the pandemic on his work at AFP. Mr. Smith walked us through a typical day as a White House correspondent.
Every day, he goes early to the White House entrance and spends his whole day at the workstation assigned to them. Sometimes he’ll encounter President Trump’s assistants who inform him of his communications.
Additionally, almost every day, he and a small group of about twenty journalists are called to attend an event (press conference, announcement, photoshoot). Normally, the president would sign a document, make a little speech, and then ask other people involved to speak. What is fascinating to Mr.Smith is that unlike other presidents, Donald Trump turns this moment into an entire press conference that can take anywhere from 20 minutes to an hour. After this, journalists have the opportunity to ask him questions, and it can take anywhere from 20 seconds to 20 minutes. At this point, Donald Trump can say anything, and you never know what to expect because he deals with several different unrelated topics. He answers all the questions and sometimes can make a decision in front of the journalists, something that tends to scare his assistants. Yet, Mr.Smith’s search for information does not end there, in the middle of the presidential campaign, Mr. Smith follows the president and sometimes travels with him to attend his “rallies”. In his job, he has the important responsibility of choosing which information will be communicated. Thus, the journalist sorts information upon acquiring it. Mr. Smith argues that this is a part of the job: to know what is new and important and that it is about gaining experience and knowledge so that we can put things in context. For example, during long, important events, like a press conference, there are often 100 people watching at the same time, all with different interests. He said it is teamwork, but later the editors would sort it again.
Mr Smith shows us an example of this during the interview, as he reads a tweet from Donald Trump, then deciding that it is not interesting to write about.
Today, because of COVID-19, his routine has completely changed. For safety and health reasons, as well as social distancing, AFP has decided not to send correspondents to the White House anymore.
The journalist now has the benefit of avoiding direct interaction with the president, yet still surveilles Twitter for regular updates from the president. He adds that due to this pandemic, the information being communicated is monotone and that other subjects, such as the American presidential elections, are left out.
THE UNITED NATIONS, EXCEPT MORE FUN
In such an information-ridden world, we were extremely interested in knowing what Sebastian Smith’s take was on the true role of Journalism. We started by asking him how he viewed his role in society, and how it’s highlighted in times like these. Immediately, the American reporter turned to his roots, where it all began for him. He describes his first jobs with enthusiasm and points to the fundamental values that he was taught there by older colleagues. “ One of those fundamental values that I’ve always retained was that the journalist is not meant to be the personality in the story” This particular lesson’s conclusion was attractive to him, the relative anonymity that journalism offered and the selflessness that came with it. He opposes this idea with present-day mainstream media such as MSNBC or FOX by adding: “ A lot of journalism now is kinda like a business, and the product that they are selling is an opinion” . He genuinely thinks “this is the opposite of what journalism is meant to be. The role of journalism is to relay the information by asking questions”, not selling news by sensationalizing it for the mass. We wanted to know more about his own organization’s mission as a news entity, and how it positioned itself in the landscape. AFP, like many other european news agencies, started as a state-funded agency which served french newspapers, and french people only. However, around 30 years ago, and during the entirety of his career, things have been changing at an unprecedented rate. While AFP is still based in Paris, and is very popular in France, it has become an extremely international organization, and recently more so than french he adds. It currently publishes in 6 Languages for readers around the world: Spanish, French, English, Arabic, German and Portuguese. He goes on to highlight: “ If you go into any AFP office around the world, and there’s one in almost every country in the world, you will very often find someone speakingFrench, someone speaking English, someone speaking the local language, and possibly someone speaking Spanish and writing in all these languages. It’s super international, like the United Nations, except more fun” It’s mission has since become to provide neutral news from all over the world, to people all over the world, by international newspapers. This mission differs from the mission of publishers for “Le Monde” for example, as these news agencies write specifically for their readers, who are often easily identifiable as french people with a particular socio-economic background. “ There are none of these guides at AFP, it’s quite pure in that sense”.
THANKS
English being Mr.Smith’s preferred language, we decided to carry out the interview in both languages, French and English. As a result, we have translated this article in both languages to the best of our ability to suit our readers. This article would not have been made possible without the help of our teacher as well as our high-school’s librarians, not to mention the cooperation of Mr.Smith. We greatly appreciate his time and thank him for his detailed and engaging answers that guided our study.
Sebastian Smith : Correspondant à la Maison Blanche pour l’AFP ou Ambassadeur International ?
M. FRAIJI, A. WHEATON-SCHOPP, A. BRULE, Washington DC
Le 15 avril 2020, nous avons eu l’opportunité d’interviewer M. Smith, correspondant de l’AFP à la Maison Blanche. A cette occasion il s’est présenté et nous a expliqué en quoi consistait son métier, notamment pendant la pandémie que l’on vit en ce moment. Toujours à la recherche du nouveau, M. Smith, grâce à son poste, a vécu dans plus de 6 pays, et nous invite à découvrir son parcours impressionnant. Il a évoqué plusieurs notions particulièrement importantes pour mieux le comprendre; comme celle du rôle du journalisme, ses valeurs fondamentales mais aussi de sa motivation à se procurer des informations.
Entretien avec Sebastian Smith, le 8 mai 2020
Sebastian Smith est journaliste depuis 26 ans, de père américain et de mère anglaise il est né en Espagne et dès la fin de ses études en Grande Bretagne, il a travaillé pour plusieurs petits journaux americains. Il n’avait pourtant pas étudié le journalisme à l’université. Il a tout appris directement sur le terrain, notamment lors d’un emploi non rémunéré durant 7 mois dans un petit journal près de Washington. “C’est un peu par hasard mais j’ai aimé depuis le premier jour et après ça je m’y suis consacré”. Par le biai de ses efforts, il apprend sans cesse et se passionne de plus en plus pour cette profession. Faisant preuve de persévérance, M.Smith nous dit qu’il a écrit aux journaux de chacun des 50 états pour trouver ses premiers postes, s’étant fait refusé à chaque fois. Il ajoute qu’aujourd’hui, il existe une compétition féroce pour ces postes et qu’il est désormais beaucoup plus difficile de rentrer dans le métier de cette manière-là, particulièrement en raison de la disparition des petits journaux. Aujourd’hui père de famille, il vit à Washington DC où il occupe le poste de correspondant à la Maison blanche pour l’AFP. Cela fait longtemps qu’il y travaille, avec une période unique de quatre ans de “freelance” durant laquelle il rédige plusieurs livres. Grace à l’AFP et ses compétences, il a exercé son métier dans de nombreux pays, comme le Brésil, les Etats-Unis, l’Angleterre, la Géorgie, la Russie et la France.
Le fruit de la découverte
Du conflit en Tchétchénie, aux tribus indigènes de la forêt amazonienne, Sebastian Smith a beaucoup voyagé. Aujourd’hui, en contact quotidien avec la vie politique de la Maison Blanche, il souligne l’incroyable “variété” du monde journalistique que l’AFP lui a permis de découvrir. Cela explique son dilemme lorsqu’il doit choisir une expérience ou un sujet spécifique préféré.
En racontant avec nostalgie certaines de ses rencontres marquantes il parvient enfin à une réponse parfaite “Ce que je préfère c’est lorsque quelque chose me paraît nouveau, comme si je découvrais quelque chose…Ce type de travail est extraordinaire” . C’est à ce moment là que nous comprenons vraiment la passion dont est animé Sebastian Smith, Son visage s’est illuminé lorsqu’il exprime ce qui le pousse en tant que journaliste ; l’exitation de la découverte. Cependant, il précise que tout n’est pas fascinant et qu’il se sent très chanceux d’occuper sa place à l’AFP, alors que beaucoup de journalistes ont un travail bureaucratique plus ennuyeux.
Un jour dans la vie de Sebastian Smith et l’impact du Covid-19
Etant donné que l’on a mené l’interview le 15 avril 2020, nous voulions savoir comment la pandémie a impacté son travail à l’AFP. Ensuite, M. Smith nous a raconté une journée typique en tant que correspondant à la Maison Blanche. Chaque jour, il se rend tôt à la Maison Blanche et passe toute sa journée dans les bureaux réservés aux journalistes. Il y croise parfois des assistants du président Trump qui l’informent des communications de celui-ci. De plus, presque tous les jours, il fait partie du petit groupe d’une vingtaine de journalistes qui assiste aux événements dans le bureau ovale (conférence de presse, annonces, photos).
Normalement, le président signe et fait un petit discours, puis il demande à d’autres personnes impliquées de se prononcer. Ce qui est fascinant pour Sebastian Smith c’est que ça n’a jamais été ainsi avec les autres présidents, Donald Trump peut convertir ce moment en conférence de presse qui peut prendre une heure. Après cela les journalistes ont l’occasion de lui poser des questions et cela peut durer de 20 secondes à 20 minutes. À ce moment la, Donald Trump peut dire “n’importe quoi” , c’est-à-dire qu’on ne sait jamais à quoi s’attendre car il peut avoir envie d’aborder les sujets les plus variés. Il répond à toutes les questions et parfois, peut prendre une décision devant les journalistes, ce qui a tendance à effrayer ses assistants. Mais le rôle de Sebastian Smith ne s’arrête pas là. En période de campagne présidentielle, il suit le président et voyage même parfois avec lui pour assister à ses “rallyes”, c’est-à-dire ses meetings politiques . En tant que journaliste, sa responsabilité est importante parce que c’est lui qui choisit comment traiter une information. Par exemple, lors d’événements longs et compliqués, comme une conférence de presse, on peut trouver 100 personnes qui regardent en même temps, toutes avec des intérêts différents.
Effectivement , en fonction du journaliste que vous êtes et du média pour lequel vous travaillez, un même événement n’aura pas le même intérêt pour tous les journalistes présents. Sebastian Smith précise que c’est néanmoins un discours d’équipe, et, plus tard, les rédacteurs trieront à nouveau. À ce moment de l’interview, Sebastian Smith lit un tweet de Donald Trump, mais décide que celui-ci n’est pas intéressant à traiter.
Aujourd’hui, dû au COVID-19, sa routine a changé. Pour des raisons de sécurité sanitaire face à l’obligation de distanciation sociale, l’AFP a décidé de ne plus envoyer ses journalistes à la Maison Blanche. Cette interaction directe avec le président manque au journaliste mais il est désormais un fervent utilisateur de Twitter et suit tous les messages de Donald Trump en temps réel, du matin au soir. Il pense aussi qu’en raison de la pandémie, les informations à communiquer sont moins variées et que l’on laisse de côté d’autres sujets, comme les élections présidentielles américaines.
Les Nations-Unies, en plus amusant
Dans un monde caractérisé par l’abondance d’informations, nous étions très intéressés par l’avis de Sebastian Smith sur le vrai rôle du journalisme. Nous avons commencé par lui demander comment il voyait son rôle dans la société, et comment celui-ci était mis en valeur dans la situation actuelle.
Immédiatement, le journaliste américain est revenu sur ses pas, à ses origines où tout à commencé pour lui. Il décrit ses premiers emplois avec enthousiasme et souligne les valeurs fondamentales qui lui ont été transmises par ses collègues “ Une des valeurs fondamentales que j’ai retenues depuis mes débuts est que “The journalist should not be part of the story” . Cette leçon morale lui plaisait, ainsi que l’anonymat relatif que le journalisme offre et l’altruisme qui l’accompagne. Il oppose cette idée aux médias grand public d’aujourd’hui tels que MSNBC ou FOX en ajoutant “Beaucoup de journaux sont aujourd’hui des entreprises, et le produit qu’ils vendent est une opinion”. Il pense sincèrement; “ c’est l’opposé de ce que le journalisme est censé être. Le rôle du journalisme est de relayer l’information en posant des questions ”, ne pas les vendre en les exagérant pour la foule.
Nous voulions en savoir plus sur la mission de sa propre organisation en tant qu’agence de presse et sur sa position. L’AFP, Agence France Presse, comme plusieurs autres agences européennes, était à l’origine financée par l’Etat pour servir les journaux français seulement. Cependant, depuis environ 30 ans, cela à changé de façon importante. Même si l’AFP a son siège social à Paris et reste très populaire en France, l’agence est devenue particulièrement internationale. D’après lui, elle est désormais plus internationale qu’elle n’est française. En effet, elle publie dans six langues pour des lecteurs partout dans le monde; Espagnol, Francais, Anglais, Arabe, Allemand et Portuguais. Il précise; “si vous allez dans n’importe quel bureau de l’AFP, et il y en a dans presque tous les pays du monde, vous trouverez très souvent quelqu’un qui parle Francais, quelqu’un qui parle Anglais et quelqu’un qui parle la langue locale, parfois quelqu’un parlantEspagnol, écrivant dans toutes ces langues. C’est très international, comme les Nations Unies, mais en plus amusant.” . Sa mission a évolué et aujourd’hui elle communique toujours des informations, de façon neutre, mais sur n’importe quel endroit du globe aux médias internationaux.
Cette mission est différente de la mission des éditeurs de journaux nationaux comme “Le Monde”, car ceux-ci écrivent uniquement pour leurs lecteurs, comme ici ceux qui se reconnaissent comme des français ayant des opinions socio-économiques spécifiques. “ Il n’y a aucune de ces lignes directrices à l’AFP, dans un sens, c’est assez transparent ”.
Remerciements
La langue maternelle de M. Smith étant l’anglais nous avons choisi de mener l’interview dans les deux langues, francais et anglais. Nous avons tenu à adapter cet article à tous les lecteurs et l’avons traduit en français de notre mieux. Cet article n’aurait pas pu être réalisé sans l’aide de notre professeure et des professeures-documentalistes du lycée ainsi que M.Smith, que nous remercions pour le temps qu’il nous a accordé et l’intérêt qu’il a porté à nos questions.
Le 15 avril 2020, nous avons interviewé M.Francesco Fontemaggi, correspondant au département d’état de l’AFP, sur son parcours de journaliste et sur l’actualité. L’entretien a été constructif. Il nous a apporté des réponses aux questions que nous nous posions sur le métier de journaliste. Il s’est montré professionnel, attaché à son travail et à l’éthique qui correspond à sa formation de journaliste.
“Rencontrer des personnes dans des situations aussi différentes”
Son intérêt pour le journalisme est venu de sa famille. Sa mère, journaliste italienne, a commencé sa carrière à Rome avant de s’installer à Paris puis en Égypte. Vivant avec elle, il découvre jeune la mobilité internationale. En classe de Seconde,alors qu’il vit en Égypte, il comprend qu’il veut reprendre le flambeau. Après son bac, il entre à Sciences-Po puis dans une école de journalisme.
Au premier abord même s’il nous apparaît discret et réservé, il nous explique qu’il aime le contact humain. Il se définit lui même comme quelqu’un de curieux et attiré par l’actualité. Il affectionne en particulier “être sur le terrain”. M. Fontemaggi précise que l’intérêt de ce métier est de “rencontrer des personnes dans des situations aussi différentes”. Il sait que dans une vie ordinaire il n’aurait très certainement pas été amené à les rencontrer. Cela le fascine.
“Etre journaliste :c’est changer de métier tous les 3 à 5 ans”
Son expérience professionnelle est très longue et variée: six ans en Afrique; d’abord au Rwanda dix ans après le génocide, au Congo puis au Kenya et au Gabon. Il s’ensuit neuf ans à Paris, d’abord à la rubrique économie internationale au moment de la crise de la dette et de l’euro au début des années 2010, puis chef adjoint du service chargé de suivre les attentats de 2015. La violence de l’actualité fait basculer son intérêt sur les attentats. Il dit d’ailleurs qu’ “ ils font partie des événements les plus marquants” de sa carrière. En tant que journaliste à l’AFP, M. Fontemaggi a le sentiment d’avoir un parcours varié à la fois grâce à sa mobilité et ses différents emplois. Il prend le temps de définir sa profession. “Etre journaliste dans un média comme l’AFP, c’est changer de métier tous les 3 à 5 ans”.
Politique américaine et Covid-19
Nous poursuivons l’interview en l’interrogeant sur le poste qu’il occupe depuis trois ans. À Washington, M.Fontemaggi est correspondant diplomatique accrédité au département d’État. Cela lui permet de suivre la politique étrangère du Président américain Donald Trump ; sujet qui le passionne.
En effet , il s’intéresse au système politique américain bien différent du modèle français. Il découvre ici la liberté d’expression à “ l’américaine”. Ce premier amendement inclus dans la Déclaration des Droits des Etats-Unis, lui permet de se questionner , lors de ses Tweets , sur la fermeture des frontières, le système de santé ou encore le fonctionnement des institutions américaines dans une actualité exceptionnelle.
En tant que journaliste responsable, il profite de ce moment privilégié qu’il nous accorde, pour nous expliquer que le Covid 19 ne bouleverse pas son activité. Comme tout bon journaliste, il continue à vérifier ses sources. Ses briefings sont maintenus mais ils se déroulent désormais par téléphone. A l’inverse des journalistes sur le terrain ou de l’audiovisuel, il est beaucoup plus protégé. Pourtant, cela ne simplifie pas son travail.
Fake news
En grand professionnel , ce correspondant prend le temps de nous expliquer le Fact checking. Il rappelle qu’avec l’apparition des médias sociaux, il est plus que nécessaire de vérifier et croiser ses sources avant de les publier. C’est essentiel car il engage sa responsabilité de rédacteur de dépêches c’est-à – dire de journaliste qui informe les journaux abonnés à l’AFP. Ces derniers vont ensuite diffuser ses informations. Il se doit, par conséquent, d’être attentif et précis dans ses dépêches. Il dit d’ailleurs quand on l’interroge “ je n’aime pas l’expression d’objectivité ,je préfère parler de factuel”. Il insiste sur le fait que le journaliste d’agence ne doit jamais exprimer son opinion lorsqu’il informe. Il est un transmetteur de nouvelles. L’analyse et l’enquête doivent être méthodiques de la part du journaliste, s’appuyer sur des experts et des analystes pour permettre aux lecteurs de se faire une opinion.
Cependant, durant l’interview, il nous fait part de son sentiment par rapport à la politique du président Trump. Il nous explique que, même quand le Président prend des décisions justifiées, sa communication est tellement confuse et les divisions politiques tellement exacerbées, les critiques fusent ou les décisions ne sont pas comprises.
Journaliste: lanceur d’alerte
O n peut conclure en disant que Mr Fontemaggi possède un rôle très important en tant que lanceur d’alerte rapportant le plus fidèlement possible l’actualité. A notre époque, où les fake news ainsi que les théories du complot se répandent tous les jours, ce 4eme pouvoir devient de plus en plus pertinent et utile à la société.
Remerciements
Nous tenons à remercier Mr Fontemaggi d’avoir accepté de nous rejoindre dans cette conversation très intéressante portant sur le métier fabuleux de journaliste. Il nous a permis d’éclaircir nos interrogations sur cette profession en répondant chaleureusement sans avoir censuré aucune de nos questions.
Hannah Hall, LilyClaire Bolan-Campbell, Charlotte Bastien, et Elias Paris, Washington DC
Portrait d’un journaliste
Richard Latendresse lors de la visioconférence du 16 avril 2020
Nous lisons leurs articles tous les jours, leur parole nous ouvre sur le monde et nous informe sur tout ce qu’il s’y passe, pour le meilleur et pour le pire. Pourtant, nous ne savons rien d’eux. Qui sont les journalistes ? Ils ont le devoir d’être impartiaux … et si on leur demandait leur avis, pour une fois ?
La vie d’un journaliste en temps de confinement
Pour Richard Latendresse, suivre l’actualité à toute heure est une seconde nature, une véritable vocation qui s’est développée avec l’expérience et le temps et qui fait partie de lui, y compris d’un point de vue non professionnel. Il
commence sa journée par la lecture des informations du jour. Il appelle des collègues au sein de l’administration
Trump et des collègues qui travaillent sur les dossiers du moment. Vers midi, il se déplace vers la Maison Blanche. Il y reste jusqu’à 20h. Récemment, avec le bouleversement que crée la pandémie du coronavirus, la Maison Blanche a limité le nombre de journalistes à 1 5 par jour, au lieu de 30 à 40 habituellement. Les journalistes organisent donc une rotation et travaillent à travers leur réseau de communication, ainsi que des studios installés chez eux pour faire les bulletins d’information. Cette situation est contre nature pour Richard Latendresse et ses “vieux réflexes de journaliste de terrain”. Par ailleurs, il nous dévoile un autre effet du confinement – quelque peu surprenant – Trump, ayant perdu sa tribune habituelle, faute de pouvoir rassembler ses supporters, se tourne davantage vers les journalistes comme moyen de se faire entendre.
Ce n’est pas le premier retournement de situation dont Richard Latendresse est témoin : journaliste à la Maison Blanche depuis la fin de l’administration Bush, il a vécu de nombreux changements, notamment entre les administrations Obama et Trump. En particulier sous l’administration actuelle, les questions des journalistes sont souvent entendues comme des attaques, et sont ainsi souvent évitées ou font l’objet de réponses vagues, à la différence d’Obama, qui parlait à la presse moins souvent, mais apportait des réponses plus complètes.
Pendant le mandat de Trump, les journalistes se rassemblent autour de son hélicoptère, certes presque tous les jours, mais dans le bruit et le chaos ! Il nous décrit son cabinet comme celui “d’un seul homme, tout tourne autour de lui”.
Une carrière internationale
Richard Latendresse a couvert plusieurs événements en-dehors des Etats-Unis et du Canada, comme le renversement du régime Saddam Hussein, le conflit en Afghanistan, ou encore les tensions sociales et politiques en Haïti (dont il obtint un retour positif de la part de la communauté Haïtienne après le tremblement de terre) et la guerre civile en Yougoslavie (Bosnie-Herzégovine , Serbie, Croatie, Slovénie, Monténégro, Macédoine).
Mr. Latendresse nous a livré son point de vue en tant que journaliste canadien témoin du conflit dans la région des Balkans dans les années 1990. D’après lui, le conflit peut être caractérisé de guerre civile du fait de la violence exercée contre les civils, lors de cette guerre dont l’horreur ne s’est pas limitée à l’annexion des territoires. Il y a eu une véritable transformation politique et militaire dans le territoire durant la guerre car la Yougoslavie a “[écrasé] les
pulsions nationalistes” pendant plusieurs années jusqu’au commencement de la guerre civile. Cependant, quand le pays a éclaté, les populations se sont divisées (ex: armée Yougoslave contrôlée par le côté Serbe et l’expulsion de populations ethniques par les Croates) et le conflit s’est exacerbé. Il avait alors constaté la radicalisation musulmane de la population bosniaque dans les Balkans qui n’était pas encore prise en compte par l’OTAN dans les années 1990 et qui s’est amplifiée avec le temps, l’influence et le financement du Moyen-Orient dans les années suivantes.
Les Fake News, un fléau international
E n tant que journaliste international qui couvre notamment la scène politique américaine et la Maison Blanche, Richard Latendresse doit faire face aux rumeurs et aux fake news qui circulent dans les médias. C’est pour cela qu’il filtre toutes ces informations afin d’en vérifier la fiabilité. Il cible les sources d’information qui sont crédibles, celles qui le sont un peu moins et celles qui méritent plus de recherches, afin de les distinguer les unes des autres.
Son premier réflexe est alors de consulter les plus grands médias comme, par exemple le New York Times ou ABC
News comme repères pour croiser ses sources.
Professionnellement, Richard Latendresse a appris à cerner ces sources d’informations et les compare régulièrement
pour repérer des informations ou des irrégularités dans l’information. En ce qui concerne les médias sociaux, Richard Latendresse ne les considère pas comme des sources crédibles d’information en raison de la multiplication de fausses informations en permanence sur ces plateformes. Il résume ainsi l’évolution de l’information : premièrement avec le journalisme de presse écrite; ensuite avec l’arrivée des chaînes d’information câblées qui avaient “semé le trouble dans l’information” à cause de la nature du métier de commentateur de l’actualité qui exprime une information qui est rarement neutre et qui renvoie la plupart du temps à la spéculation ou l’opinion,
accordant donc beaucoup d’espace et d’importance aux opinions qui sont basées sur des “impulsions et rien de concret”. Cependant avec l’arrivée des médias sociaux ‘’le fléau des fléaux’’ selon lui, cette spéculation s’est multipliée et la circulation de fausses informations est devenue plus importante.
Cette manipulation prend plusieurs formes et concerne plusieurs acteurs qui peuvent être de simples individus ou
même des pays ou des organes nationaux de propagande. La naissance des médias sociaux et leur omniprésence dans le monde d’aujourd’hui représente un bouleversement dans la manière dont les journalistes traitent leurs informations.
Son conseil ? Il faut être prudent avec les réseaux sociaux. Seul Twitter trouve grâce à ses yeux et il reconnaît son utilité pour les journalistes, c’est même devenu un outil indispensable.
Une passion communicative
“On me paie pour faire ce que j’aurais fait gratuitement, c’est à dire lire, écrire, interroger, me questionner, découvrir… et cela peut se trouver dans tous les domaines” conclut Richard Latendresse, tellement passionné par son métier qu’il est devenu comme une seconde nature.
Intarissable sur notre monde actuel, la politique et la diplomatie, les médias et l’information, le message fondamental qu’il souhaite nous adresser, en tant qu’élèves, repose sur l’importance de l’éducation et de rester informé :
“L’apprentissage fait partie de qui vous êtes comme individu, comme femme et comme homme, pour le restant de votre vie.”
Ce portrait a été réalisé à partir d’une interview menée dans le cadre de l’étude de l’information et des médias. Nous voulons remercier nos professeurs Magali Viens Kolb, enseignante de la spécialité Histoire/Géographie – géopolitique – sciences politiques et Amélie Gouyette, professeure documentaliste, et surtout Monsieur Latendresse, pour cette opportunité fascinante.
Propos recueillis par Ramata Keita, Rokia Konate, Mathilde Owusu-Ansah, Washington D.C
« SI JE N’AVAIS PAS ÉTÉ JOURNALISTE, JE NE SERAIS PAS CAPABLE D’ÉCOUTER »
Durant l’interview, elle nous a fait part de son parcours de journaliste ainsi que ses réflexions personnelles sur l’actualité. Lors de cette rencontre, Mme Simonet était ouverte, vive et articulée dans ses réponses. De questions en réponses, un climat de confiance s’est installé et nous avons pu discuter dans un environnement confortable.
En toute confidentialité, Mme Simonet affirme avoir choisi le journalisme dans le but de connaître et chercher la vérité.
L’événement déclencheur de sa passion s’est déroulé au Congo, après avoir assisté à l’éruption volcanique du Nyiragongo où elle était la seule journaliste française sur place.
“Cette expérience marquante m’a fait prendre conscience du métier que je voulais exercer”.
Rapporté par Ramata Keïta
LE DIFFICILE MÉTIER DE REPORTER
Ouverture d’esprit et objectivité sont les caractéristiques de tout journaliste habile en face de n’importe quelle circonstance. Remplie de détermination, Pauline Simonet parcourt le monde afin de comprendre comment certains
individus virent dans l’extrême droite ou ont des convictions différentes de la plupart des individus. En exerçant sa fonction, le filtre est l’unique issue qui fait en sorte d’avoir le recul, et par conséquent les émotions sont sous contrôle. Avec cette méthode, elle a pu écouter et interviewer stoïquement celui qui a tué un nombre important des membres de sa famille pendant le génocide du Rwanda. Cette interview est également l’une des expériences la
plus marquante de sa carrière de journaliste, car par déduction, elle s’est rendue compte qu’elle était en face du meurtrier de sa famille. Pendant cet instant exceptionnel, elle eut les réponses aux questions qu’elle n’osait pas poser à sa mère ou à sa famille touchée par le génocide.
Rapporté par Rokia Konaté et Ramata Keïta
L’EFFET DU JOURNALISTE SUR LE MONDE
En 2002, pendant qu’elle était correspondante à RFI au Rwanda, Mme Simonet a fait un reportage sur les témoignages des femmes d’Afrique noire qui émigrent vers l’Europe. Ces histoires sont celles que des milliers de femmes ont vécu, mais qui sont rarement représentées dans les médias. Le journalisme est supposé nous confronter à notre ignorance ou biais, mais aussi à nous informer sur l’actualité mondiale. Cela ne se produit pas si on n’est pas prêt à être inconfortable ou à sortir de notre zone de confort.
Lors de l’interview, Madame Simonet nous a expliqué que son travail a changé le regard qu’elle porte sur le monde : « Lorsque j’étais au Rwanda pour parler des victimes et des rescapés de génocide, parfois, c’est dur, et dans
l’empathie, on a envie d’écouter. Parfois, il y a des reportages où on ne partage pas forcément les mêmes avis. J’ai dû faire des reportages avec des gens de l’extrême droite, des gens racistes et c’est ce qui change la perspective du monde et le regard que tu portes sur les gens. On passe un moment à comprendre des gens qui ont une vision du monde complètement différente». Nous pouvons dire que pour travailler dans le journalisme, il faut être ouvert aux autres perspectives pour reporter et informer le public.
Rapporté par Mathilde Owusu-Ansah et Ramata Keïta
LE RÔLE DU JOURNALISME DANS UNE PANDÉMIE
En pleine pandémie de COVID-19, le métier de journaliste est celui qui permet de relater les faits comme les chiffres
du nombre de personnes contaminées. Elle a des conséquences majeures qui débouchent sur une crise sociale. Néanmoins ce métier est tel un instrument de la démocratie.
Il se trouve en difficulté, notamment avec la
disparition de la petite presse. Aujourd’hui, nous observons une crise de la démocratie et par ricochet, un déficit de la liberté d’expression attribuable à une interdiction : on ne peut plus tenir des rassemblements de plus de 10 personnes. D’où la raison de faire appel à la vigilance pour conserver la presse. Ce dernier est indispensable pour couvrir la crise et protéger la démocratie. C’est un lanceur d’alerte. Cette pandémie risque de faire reculer la démocratie partout dans le monde, et encore plus dans les endroits oú elle est en danger, notamment en Afrique. Les journalistes sont des lanceurs d’alerte qui doivent nous en informer car les Africains souhaitent se démocratiser. Ils veulent obtenir un accès à la liberté d’expression.
La corruption est l’un des maux de la politique. Elle s’ accompagne d’une tension ethnique et économique parfois. Tous ont contribué au génocide rwandais de 1994.
Ce quatrième pouvoir a décidément une lourde responsabilité. Il nous tient informé sur des sujets variés et nous rappelle les valeurs citoyennes. Certains paient le prix du sang pour nous tenir informer.
Charge à nous d’être vigilant!
L’enquête Covid 19 a été réalisée en ligne, dans la première quinzaine de juin 2020, auprès d’un échantillon de 546 élèves, âgés de 16 à 18 ans, scolarisés principalement dans les lycées français du réseau AEFE en Amérique (Washington, Mexico, Guadalajara, Bogota, Brasília, Santiago et Valparaiso), mais aussi en France dans la région Grand Est (Strasbourg), durement éprouvée par la crise sanitaire, dont elle fut le premier foyer épidémique en métropole.
Dans cette période tout à fait exceptionnelle de pandémie mondiale, qui a brutalement bouleversé les modes de vie habituels, quel rapport les jeunes entretiennent-ils avec l’information ? Comment ont-ils vécus (ou vivent-ils encore) leur confinement et l’expérience de la classe à distance ? Comment appréhendent-ils la sortie de crise et le monde de demain ? Voici quelques questions auxquelles l’enquête a tenté de répondre.
A. La crise sanitaire et l’information
1. Quels médias utilisez vous pour vous tenir informé(e) de la crise sanitaire?
2. Avec quelle fréquence consultez-vous l’information sur la crise sanitaire?
Concernant l’information délivrée sur la pandémie, faites-vous confiance aux informations du gouvernement?
Concernant l’information délivrée sur la pandémie, faites-vous confiance aux informations des élus ou responsables locaux (Maire de la ville…)?
Concernant l’information délivrée sur la pandémie, faites-vous confiance aux informations fournies par les scientifiques et professionnels de santé?
Concernant l’information délivrée sur la pandémie, faites-vous confiance aux informations des médias (TV, radio, journaux)?
Concernant l’information délivrée sur la pandémie, faites-vous confiance aux informations trouvées sur Internet?
Concernant l’information délivrée sur la pandémie, faites-vous confiance aux informations fournies par les réseaux sociaux?
Pensez-vous avoir eu les symptômes du virus ?
B. La vie en confinement
10.De quoi avez-vous peur ?
11. Comment êtes-vous affecté(e) par la crise sanitaire? : Affecté(e) par le manque de liberté
Comment êtes-vous affecté(e) par la crise sanitaire? : Affecté(e) par la privation de vie sociale (voir sa famille, ses amis…)
Comment êtes-vous affecté(e) par la crise sanitaire? : Affecté(e) physiquement (manque d’activité, prise de poids…)
Comment êtes-vous affecté(e) par la crise sanitaire? : Affecté(e) par des troubles du sommeil
Comment êtes-vous affecté(e) par la crise sanitaire? : Affecté(e) par des états d’anxiété, des états dépressifs…
Quels sont les effets de la classe à distance sur votre travail scolaire?
Quels sont les effets de la classe à distance sur votre travail scolaire ?
C. La sortie de crise
Concernant la sortie de crise et la fin des restrictions :
Que va changer la crise dans votre vie ?
D. Sociographie
Genre :
Age :
Pays de résidence :
Enquête réalisée sur EUSurvey (Commission européenne) du 25 mai au 15 juin 2020
Pour 300.000 familles colombiennes, les déchets représentent une des seules possibilités de survivre. La mise en place d’une filière de tri sélectif moderne menace de disparition l’activité des « recicladores » traditionnels.
En effet, en triant et ramassant les déchets, ils peuvent gagner quelques pièces par jour. Ce travail se fait en famille et il n’est pas rare que les plus jeunes enfants y participent. Les “recicladores” doivent fouiller à la main en ouvrant les poubelles, parmi les déchets ordinaires ce qui est recyclable et pourrait être revendu. Cependant, c’est un travail dangereux et qui peut avoir de graves conséquences pour la santé, comme des risques de coupure, ou d’infection, mais aussi un risque d’accident de la route en tirant leurs charrettes à bras au milieu des voitures.
En parallèle, le gouvernement commence à mettre en place un recyclage organisé en disposant des bacs de collecte dans les rues et en affectant des équipes professionnelles pour le ramassage. La modernisation arrive donc à grand pas, mais que vont alors devenir les familles de « recicladores » traditionnels ?
Bien que la Colombie soit l’un des pays d’Amérique latine où le recyclage des déchets a le plus progressé, le travail du “reciclador” n’est toujours pas suffisamment reconnu. En effet, depuis des années le mot de “reciclador” est associé, de manière réductrice, à une personne indigente, qui vit exclusivement des déchets.
Or le travail des “recicladores” ne doit pas être sous estimé. Ils ramassent environ 1 200 tonnes de déchets par jour, ce qui représente une activité d’une valeur supérieure à 354 millions de pesos par an. Le recyclage représente plus de 50% de la matière première utilisée dans certaines productions industrielles (plastiques, cartons), selon les chiffres l’Association nationale des Recicladores de Bogotá. Ils fournissent un flux constant de matériaux aux entreprises colombiennes de recyclage. Par exemple, les bouteilles en plastique peuvent servir à fabriquer des produits similaires, ou bien des vêtements.
Pour Silvio Ruiz, délégué de l’Association Nationale des “Recicladores”, même si la Colombie a progressé dans la politique sociale du “reciclador”, ils ne sont toujours pas suffisamment protégés. Les rémunérations au poids de déchets, versées par les entreprises de recyclage ne permettent pas des conditions de vie décentes pour les « recicladores ». C’est tout le problème d’une activité à faible valeur ajoutée.
D’un autre côté, Yadira Vivanco, coordinatrice de l’Initiative régionale pour le recyclage inclusif (IRR), a expliqué qu’il devrait exister une politique publique sur le recyclage inclusif: « Les politiques publiques doivent permettre l’inclusion des acteurs sociaux de cette activité, que sont les “recicladores” de base », car leur activité est très utile pour la société et pour l’environnement.
En 1991, la famille Padilla a décidé de créer une association de “recicladores” à Bogota. L’Association de “Recicladores” de Bogotá (ARB) a convaincu le gouvernement colombien d’adopter un système de gestion des déchets, mis en œuvre dans 12 villes colombiennes, et qui inclut des « recicladores », par exemple en les employant dans la filière institutionnalisée de collecte des déchets.
Cette initiative a également inspiré des mouvements de ramasseurs de déchets dans des pays comme l’Équateur, l’Argentine et l’Afrique du Sud.
Dans cette période de transition, les plus miséreux continuent de sillonner les rues en fouillant les poubelles, ou même en vidant les conteneurs de collecte mis en place par la ville.
Le dialogue de Trianon est un forum franco-russe qui a pour but de permettre et de faciliter le dialogue entre les jeunesses russes et françaises, les acteurs économiques ainsi que culturels, mais également les personnalités politiques. L’intérêt pour ses organisateurs est qu’il permet un rapprochement entre les deux pays. Le Dialogue comme forum de coopération a l’avantage majeur pour ses membres de permettre de surmonter les incompréhensions qui existent entre les deux nations et ,qu’en quelque sorte, ces échanges permettent de faire progresser une amitié Franco-Russe plus forte. Le dialogue de Trianon ou forum de coopération franco-russe est né le 29 mai 2017 à Versailles lors d’une visite présidentielle de Vladimir Poutine. C’est pendant celle-ci qu’il rencontra le président Emmanuel Macron. A l’origine une initiative de la France, la Russie a très rapidement accepté d’être partie prenante de cette organisation.
Les objectifs principaux sont donc de permettre aux sociétés civiles Françaises et Russes de s’ouvrir l’une à l’autre et dans ce but, chaque année, les jeunes des différents pays sont invités à s’entretenir et à échanger sur une thématique choisie par un conseil binational de coordination du dialogue. Le thème actuel est celui de la « ville du futur ».
Présidé à part égale par un co-président russe, Anatoly TORKUNOV et un co-président français Pierre MOREL le conseil de coordination du dialogue est composé de trente membres. 15 membres pour chaque nationalité et parmi elle, on y retrouve des personnalités françaises de renom comme Claudie Haigneré ancienne spationaute et actuelle ministre de la recherche ou le directeur général de Total, Patrick Pouyanne. Du côté russe, il y a également des personnalités comme la directrice du musée Pouchkine, Marina D. Lochak ou le directeur du conseil d’administration du groupe ADV (groupe spécialisé dans l’audiovisuel – au chiffre d’affaires de 500 millions de dollars en 2016).
L’objectif majeur est de représenter les différentes composantes de la société civile des deux pays : professeurs, ingénieurs, entrepreneurs, diplomates, artistes et personnalité du monde de la culture…
A la fin de l’année dernière, la crédibilité du dialogue de Trianon a été fortement renforcée par une déclaration commune datée du 27 novembre 2018. Les deux ministres des affaires étrangères Français, Jean Yves le Drian et Russe, Sergeï Lavrov ont réitéré leur attachement à ce forum et leur volonté commune d’accentuer les échanges de toute sorte entre les deux pays.