Archives de Catégorie: Culture

La New wave de la musique chilienne

Infante Baltazar, Schmauk Lukas, Valparaiso

 

Ces trois dernières années, une nouvelle vague musicale déferle sur le chili, portée par de jeunes talents tels que Paloma Mami, Pablo Chil-e, Polima West Coast, Dref Quilla, au point qu’aujourd’hui, leur popularité déborde largement les frontières du pays.

 

Cette musique chilienne new wave s’inscrit dans différents courants, comme le Raggaeton bien sûr, le Rythm and blues, mais surtout le Trap EDM (un style de musique de dance electro, issu du Dirty South, ayant émergé au début des années 1990 dans le sud des États-Unis).

Les deux emblèmes de cette nouvelle génération sont incontestablement Paloma Mami et Pablito Chill-e.

En effet, Paloma Mami a déjà récolté 90 millions de vues en deux ans sur YouTube avec sa chanson “No te enamores”, et deux autres tubes, 60 millions de vues en seulement une année, notamment pour le populaire ” Not Steady”. Cette américano-chilienne a vécu à New York jusqu’à l’âge de 16 ans où elle a fait ses premiers pas au piano électrique dès l’âge de huit ans. Elle s’est aussi essayée à la peinture et au dessin. De retour au Chili à 16 ans, elle s’est vite illustrée dans une émission de télé « Rojo, el color del talento ». Aujourd’hui âgée de seulement 19 ans, elle a connu un succès foudroyant auprès des jeunes, avec des airs qui restent dans la tête.

Paloma Mami au festival musical “Lollapalooza”, mars 2019

Pablo Chill-e est un jeune “trapero”  , devenu populaire en participant à plusieurs « Freestyle ». Avec des rythmes résolument urbains, imprégnés de rap, mélodieux et contagieux, ils accrochent aussi avec des textes forts pour leurs critiques de la société traditionnelle, des inégalités ou de la pauvreté, des réalités dans lesquelles beaucoup de jeunes chiliens se reconnaissent. Leurs meilleurs morceaux musicaux  comme « My blood » enregistrent déjà 12 millions de vues sur You Tube, plus de 3 pour « Facts ».

Ainsi, cette New Wave est en train de faire sa place dans l’industrie musicale en Amérique latine, certes encore loin des artistes reconnus mondialement comme Luis Fonsi, Bad Bunny Daddy Yankee, Paulo Londra, par exemple ou des Thalia, Natti Natasha qui peuvent dépasser le milliard de vues sur YouTube.

Mais Paloma Mami, après sa sortie de « Fingias », a été remarquée par Spotify qui l’a mis en couverture de « Viva Latino », une play liste avec le meilleur de la musique de ce côté du monde. Sony Music Latin a signé un contrat avec  Paloma Mami et le producteur VH “El Virus” a enregistré les premières chansons de Pablo Chill-e, qui sont  rapidement parvenues à l’oreille des espagnols Yung Beef et Kaydy Cain.

Cela montre que le Chili est en train de réduire la distance avec les gros pourvoyeurs de l’industrie musicale latino que sont le Mexique, Porto Rico ou la Colombie, même s’il reste beaucoup à faire. Affaire à suivre…

 

Sources:https://publimetro.pe/entretenimiento/espectaculos/lollapalooza-2019-paloma-mami-colapso-lotus-stage-cerca-10-mil-personas-104836-noticia/

La escuelita de los Llanos

Colegio Francia, Caracas,

 

L’école a été construite en 2003, à Bruzual, dans l’Etat de Apure, à deux heures de distance

de la ville la plus proche, à l’initiative d’enseignants du lycée français de Caracas

 

Pour visionner la vidéo, cliquer sur la photo

 

C’est une petite école au milieu d’un hato
Où se rencontrent les enfants des plaines.
Un lieu de connaissance, de musique, de vie,
Dans cette nature féconde,
Malgré l’usure des eaux,
L’accablement de la chaleur,
La beauté et la rugosité des bêtes,
C’est le cœur du Venezuela qui bat.
Et j’ai été fier d’en surprendre la profondeur et la subtilité
Dans les regards.
Le mien,
Les leurs.
Et le Colegio Francia comme un trait d’union entre nos vies.
Chritophe Boulet

Reggaeton !

Juan Soto, Bogotá 

 

Il y a quelques jours, la plateforme internet Youtube a publié la liste des 10 vidéoclips avec le plus de vues en 2018. Parmi ces vidéoclips, 8 chansons sont chantées en espagnol et “Te Boté remix”, interprétée par les portoricains Nio Garcia, Darell, Bad Bunny et Ozuna occupe la première place avec près d’un milliard et demi de vues, 400 millions de “J’aime” et plus de 400 000 commentaires.

 

Même si  des chansons comme “La Tortura” de Shakira ou “La Macarena” de Los del Rio, qualifiée selon Forbes comme la sixième chanson la plus célèbre de l’histoire, ont été écoutées partout quand elles sont sorties, c’est avec l’arrivée du Reggaeton que la musique en espagnol a connu son essor dans un monde qui aime de plus en plus le “Fast Food” musical.  Mais ce n’est pas seulement à travers la beauté du langage ou à l’accent « séducteur » des interprètes  que les chansons de reggaeton sont parmi les plus écoutées actuellement.

Le reggaeton, né à Panama dans les années 70, et adopté par les portoricains dans les années 90, inspiré d’un mélange entre le reggae, le rap et le dance hall, a été considéré pendant longtemps par la plupart des gens comme une musique vulgaire et peu élaborée. On pensait que ce genre interprété par des chanteurs sans aucun type de formation musicale et produit de manière rudimentaire allait disparaitre très rapidement. Cependant, au-delà d’une adaptation dans son contenu, qui devient de moins en moins vulgaire,  c’est grâce à sa simplicité musicale que le reggaeton a réussi à s’imposer et à attirer de plus en plus de public.

Tout d’abord, la base utilisée par le reggaeton, un “tresillo 3-3-2”, répété dans toutes les chansons, donne à la musique un rythme contagieux. Le fait que ce rythme n’a jamais changé à la base a fait qu’au cours du temps, à force de l’entendre une et autre fois, le public se soit habitué de plus en plus. Les chansons sont donc devenues plus faciles à assimiler et elles plaisent plus facilement. De plus, le mélange de cette base du reggaeton avec plusieurs styles musicaux peut plaire aux personnes qui sont fans d’autres genres : la bachata, le mambo ou le pop, par exemple.  La chanson la plus écoutée de l’histoire de youtube, « Despacito » de Luis Fonsi, qui a presque 6 milliards de vues sur cette plateforme, est un mélange entre du reggaeton et du pop, mais elle incorpore des instruments musicaux populaires comme le cuatro cubain.

La plupart du reggaeton est produit en Colombie et à Puerto Rico. Cependant, selon la plateforme Spotify, seulement 5% des écoutes de reggaeton proviennent de ces deux pays. Cela veut dire que 95% du reggaeton est exporté  et que le genre a conquis un marché  global. Ce rayonnement mondial du reggaeton est dû aussi, en partie, aux collaborations des interprètes de reggaeton avec d’autres artistes appartenant à un genre musical différent. Justin Bieber, Drake, Becky G : tous ces artistes ont participé à des chansons de reggaeton et plusieurs d’entre eux ont décidé de chanter en espagnol, une langue qui n’est pas la leur. Anitta, la chanteuse brésilienne la plus connue actuellement  assure que : « Chanter en espagnol m’a ouvert à plus de gens. Je pense que le langage reste encore une barrière. » La collaboration entre le rappeur américain Drake et le portoricain Bad Bunny, chantée entièrement en espagnol, est la troisième chanson la plus écoutée sur Deezer actuellement.

Le reggaeton a donc réussi à présenter une culture latine qu’une grande partie de la population refuse d’accepter, mais qui existe quand même, dans un monde dominé auparavant par la musique provenant des pays anglo-saxons.  Peut-être que le contenu de ses lettres reste simple et parfois vulgaire, que le rythme est monotone et qu’une grande partie des interprètes n’ont pas de formation musicale, mais le reggaeton a le mérite d’avoir fait de l’espagnol la langue avec laquelle tout le monde danse. La preuve : Après le succès de Despacito, certains médias assurent que le nombre de touristes à Porto Rico a  augmenté de 45%. Même si ces chiffres ne sont pas encore vérifiés, il est vrai que ce genre est une grande fenêtre qui fait que les gens, même les moins curieux, se demandent, au moins, «  Qu’y a-t-il à voir en Amérique latine ? »

Dossier spécial dixième anniversaire 2009-2018

  L’Amérique dans 10 ans : Mexique

 

Sara Rejon Rios, élève de Terminale, Guadalajara

 

Mon Mexique idéal

Dans dix ans, le Mexique sera un pays très différent de celui d’aujourd’hui.  Mais pour pouvoir le comparer il faut tout d’abord le contextualiser.  Aujourd’hui, mon pays est un pays qui est peint en rouge, en rouge sang. C’est un pays où tous types d’injustices et de corruptions sont présents, où l’inégalité est gigantesque. Selon l’INEGI, 45% de sa population est pauvre et 100% vit entourée de violence, d’insécurité, et de peur ! Le Mexique pleure ses larmes les plus amères et on dit même que ‘‘estamos para llorar’’. Mais dans toutes les mauvaises passes il y a toujours quelque chose de positif. Le Mexique est extrêmement riche en culture, en couleur, dans sa gastronomie, ses traditions, sa nature et, pourquoi pas le dire, ses personnes qui le rendent encore meilleur. Aujourd’hui, et cela depuis toujours, le Mexique est beauté, diversité, amour, fête, et solidarité. Ça marche comme ça, bon et mauvais, bien et mal, donnant-donnant.

Bien sûr dans dix ans, les choses seraient différentes. Le changement commence déjà. Les nouvelles générations participent chaque fois plus, on se bat pour remettre à flot le Mexique. Je vois un pays avec une société plus juste, égalitaire, intégrée, et moins pauvre. Une société scolarisée et bien préparée. Le pays que je veux voir dans dix ans respectera la nature et l’environnement. Je vois un Mexique rose, un Mexique plus sûr, moins violent avec une politique respectable. Je vois des mexicaines confiantes et mises en avant. Je vois un pays avec plus de bien que de mal parce que, Mexique, je te veux grand, vivant, je te veux prêt, préparé, fort et courageux. Je te veux vert, joli, et heureux. Mexique, je t’aime.

Dossier spécial dixième anniversaire 2009-2018

L’Amérique dans 10 ans : Colombie

 

Daniela Ardila – Gabriela Gómez – Maria Jose Forero, élèves de Seconde, Bogotá

Colombie 2028:   Les progrès du système national de santé publique

 

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ; la santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, qui ne consiste pas seulement en l’absence de maladies.  La santé a connu beaucoup de progrès aux cours du temps grâce aux nouvelles technologies et aux progrès de la médecine, mais le système de santé publique est devenu stagnant dans certains pays. Dans cet article, nous allons d’abord vous montrer le fonctionnement du système de santé en Colombie et ensuite, les progrès qui pourraient être réalisés en 10 ans. Seulement imaginez le fait d’avoir un enfant conçu par vous- même ou une infirmière robot!

 

Tout d’abord, le système de santé publique en Colombie est géré par le gouvernement Colombien et fait partie du Système de sécurité publique. Il est réglementé par la loi 100 du 23 décembre 1993. En 2004, la Colombie était au rang 41 sur 191 pays  pour le bon fonctionnement du système de santé.

 

Comment est structuré le système de santé publique en Colombie actuellement?

Il est composé de trois principaux organismes:

D’une part le gouvernement qui se charge de la coordination, de l’organisation et du contrôle. Y participent le ministère de la santé et la protection sociale, la commission de régulation en santé et enfin la superintendance nationale de santé.

D’autre part les entreprises privées d’assurances: celles-ci doivent veiller à ce que les citoyens aient une bonne assurance et elles sont considérées comme intermédiaires pour la bonne gestion des ressources données par l’état. Ici sont présentes les “EPS” qui signifient les Entités Promotrices de Santé auxquelles les citoyens s’affilient pour après recevoir des services médicaux.

Enfin les établissements médicaux: Hôpitaux, Cliniques, laboratoires, etc. Ce sont eux qui assurent directement les soins médicaux pour les patients et se chargent des infrastructures sanitaires.

 

En Colombie, pour s’affilier à une EPS (assurance), il existe deux options différentes :

-le régime contributif; ici sont inclus les travailleurs et employés qui ont la capacité économique pour payer une mensualité d’assurance santé.

-le régime allocataire;  en bénéficient les personnes en difficulté économique. Ceux-ci reçoivent exceptionnellement une aide proportionnée.

 

A quoi ressemblera le système de santé en Colombie en 2028?

 

  • Le système public:

En Colombie le système de santé est un système qui favorise les privilégiés qui peuvent payer un système complémentaire à un plan obligatoire de santé. Dans le futur on espère que la qualité du service de santé soit la même pour tous les affiliés.

 

Meilleure espérance de vie, traitement des maladies chroniques:

Selon les résultats du dernier recensement effectué dans les pays, le nombre de personnes âgées a augmenté.  En effet,  grâce aux différents progrès médicaux, entre autres il y a une hausse dans l’espérance de vie. Par conséquent, les maladies chroniques (non mortelles mais qui affectent la qualité de vie d’une personne) vont augmenter. On peut déduire que le traitement de ce type de maladies va être un des défis du XXIe siècle, parce que rien n’indique encore que dans les pays comme la Colombie, ces maladies puissent être traitées en masse.

 

– Évolution dans l’éducation sexuelle:

L’évolution de l’éducation pour les jeunes permettra une meilleure prise de conscience sur l’usage des contraceptifs et sur la protection des rapports sexuels: les décès post-partum et ceux dus aux maladies sexuellement transmissibles comme le virus VIH diminueraient énormément.

 

  • Médicaments personnalisés:

La production d’antibiotiques massifs s’arrête. Le médicament devient  personnalisé pour chaque patient, la formule est adaptée aux caractéristiques et spécificité de chacun. Le médecin établit le diagnostic,  formule ce dont a besoin le patient, puis on se charge de produire les médicaments personnalisés pour ce patient. Par exemple, si un patient a de l’hypotiroïdysme et de l’hypertension au lieu d’avoir deux médicaments, il n’en aurait qu’un.

 

  • Nano médecine:

La nano médecine est l’application de la nanotechnologie (dispositifs technologiques en miniature) dans la médecine. En théorie, nous pourrions construire de petits nano robots qui pourraient être ingérés par l’humain pour visualiser notre organisme, détecter des anomalies… L’objectif c’est qu’ils soient programmés  pour effectuer presque toutes les activités possibles. Ils pourraient même être utilisés pour identifier et détruire des cellules cancéreuses ce qui préviendrait des millions de morts à cause du cancer.

 

  • Données cliniques accessibles:

Les données cliniques vont être accessibles à travers un site web, il y aura de nouveaux systèmes qui vont nous aider à mémoriser nos données médicales, ce qui aura pour effet l’abolition de l’étape dans laquelle une infirmière nous évalue avant d’aller chez le médecin en urgence. Par conséquent, les infirmières vont être remplacées par des robots, ce qui génèrera du chômage.

 

  • Impression d’organes:

Plusieurs scientifiques sont convaincus que les  progrès de la science et des technologies permettront un jour de remplacer les organes défaillants, voire d’en produire des plus performants. Des prototypes d’organes sont déjà en cours d’impression et en 2025 le prototype d’un cœur sera imprimé. Les hommes auraient des organes synthétiques!

 

  • Manipulation génétique:

Une manipulation génétique, c’est le fait d’avoir un changement de la composition de nos gènes. Ces manipulations permettent de modifier l’apparence ou le comportement d’un être vivant lorsqu’ils sont héréditaires. Par exemple, la couleur des yeux. C’est à dire que dans un futur proche on pourra concevoir nos propres enfants. Ce qui laisse présager  beaucoup de débats sur les questions éthiques.

Les progrès pourraient nous apporter le pire ou le meilleur.Lesquels de ces changements auront le plus d’impact dans notre société ?

 

Sources:

 

Dossier spécial dixième anniversaire 2009-2018

L’Amérique dans 10 ans : Colombie  

 

Élève de Seconde, Bogotá

Le Venezuela 2028 : espoir de réunification

 

Aujourd’hui le Venezuela est un pays dont 46% de la population est pauvre et ses principaux  problèmes sont dus à de graves conflits internes, survenus 10 ans auparavant.

 

Tout d’abord, le pays s’est divisé politiquement, d’une part le nord, dirigé par un dictateur qui impose un régime “socialiste”. D’autre part, le sud qui est gouverné par un État multiethnique, égalitaire et légitime, qui a pu s’en sortir grâce aux réunions secrètes des vénézuéliens qui s’opposaient au régime du nord et  qui cherchaient une manière pour que le pays finalement sorte de la tyrannie.

 

Ensuite, les réserves pétrolières, une aide économique pour le pays, ont été  prises par l’État du nord, donc le sud est très affecté économiquement. Une ONG appelée PSAV (PorterSecoursAuVenezuela) a été créée par L’Union Européenne pour aider économiquement la partie du sud, en assurant la promotion des produits artisanaux confectionnés par les vénézuéliens, et en distribuant de la nourriture provenant des pays du monde entier.

 

Puis, le pays a beaucoup évolué  sur le plan social. Depuis 2018 la population souffrait des graves conditions de vie, par manque de soins et de nourriture et, chaque jour, il y avait  89 morts pour 100 000 habitants. Mais ces deux dernières année, la situation sanitaire et alimentaire s’est considérablement améliorée, grâce au travail formidable des bénévoles de  l’ ONG PSAV  , parmi lesquels on compte beaucoup de vénézuéliens qui avaient fui le pays.

 

Finalement, on peut conclure que le Venezuela a connu ces dix dernières années un  changement radical et une fracture interne. Mais l’espoir est revenu dans le sud du pays grâce à la solidarité internationale. Maintenant le peuple veut voir plus loin et rêve, avec le temps, de la fin du despotisme, avec une réunification du nord et du sud, comme en Corée il y a tout juste deux ans.

Amazonie, 25 novembre 2028

Dossier spécial dixième anniversaire 2009-2018

L’Amerique dans dix ans : Colombie

 

Élève de Seconde, Bogotá

L’agonie du vivant

21 Mai 2028

De tous les pays d’Amérique Latine, le Venezuela est sûrement celui qui a connu la crise la plus grave, la pauvreté la plus importante et un nombre effrayant d’émigrants. Dix ans plus tôt, M. a été réélu et cela n’a fait qu’accélérer la destruction du pays. Certes, il a été assassiné il y a sept ans, mais cela n’a pas eu l’effet que nous espérions. Un autre homme, dont j’ignore le nom, s’est emparé du pouvoir immédiatement après pour continuer l’ancienne dictature et depuis, tout est pire. En effet, une grande partie du pays a été détruite à cause des catastrophes naturelles et des nombreuses guerres dans lesquelles le pays était engagé, notamment contre la Colombie. Des tas de raisons expliquent ces faits, cependant la seule chose que j’arrive à comprendre est que le pays s’est considérablement endetté. Pendant la dernière guerre, nous avons connu une importante perte; plus de la moitié des habitants sont morts à cause d’une bombe dont l’origine reste inconnue. Non seulement on a perdu des milliers de frères et sœurs, mais aussi un énorme territoire. La carte du pays a été modifiée trois fois ces dix dernières années, il n’a plus du tout la même forme. C’est un miracle que je ne sois pas morte pendant cette explosion, je vis à Valencia, juste à côté de toute la zone qui a été perdue.

À cause de la chasse, des bombes, de l’abattage des forêts, entre autres raisons, beaucoup d’espèces ont disparus du pays. Et ce n’est pas tout, le réchauffement climatique reste une réalité qui nous menace, plusieurs villes d’Amérique ne sont plus habitables à cause de cela, puis l’oxygène manque dans quelques zones du continent. Les zones habitables sont désormais limitées, l’électricité et l’eau ne sont accessibles que pour les plus riches, amis du dictateur ou membres de sa famille.

Malgré les efforts de mes parents pour sortir du pays, toutes nos tentatives ont échoué. De toute façon, la Colombie a fermé la frontière et n’accepte plus de migrants vénézuéliens. Mes parents étaient tous deux des opposants au gouvernement et parlaient pour le peuple vénézuélien dans l’espoir de répandre l’espoir. Pourtant, le jour est venu où ils ont été assassinés à cause de leur idéologie, leur manière de penser. Plusieurs personnes honorables comme eux ont souffert le même sort. Depuis, je me cache pour fuir la violence et combat la peur. La pollution a atteint un niveau terrifiant. Le ciel, même pendant le jour, est gris et sombre et les arbres, qui ne sont pas nombreux, sont tous secs et sans feuilles. Je vis dans un paysage apocalyptique, on dirait un cauchemar duquel je ne pourrais jamais m’échapper. C’est pour tous une ténébreuse réalité.

 

22 Mai 2028

Après avoir vécu un an seule, un groupe de personnes qui se cachent également m’ont accueillie dans leur refuge construit avec des cartons, des plastiques et autres matériaux pas très résistants mais qui nous protègent néanmoins de la pluie. J’ai compris que je n’étais pas la seule à devoir voler pour manger au moins une fois par jour, que des milliers de personnes avaient perdu leur foyer et famille, et que je devais les aider.

J’ai également appris que des soldats cherchaient certains habitants du pays, des personnes qui ont réalisé des actions révolutionnaires ou qui simplement sont pauvres et n’ont rien á donner au pays. Puis ils les tuent ou les font disparaître. Pour éviter cela, nous devons bien nous cacher.

 

12 août 2028

Les derniers mois, des tremblements de terre ont arraché une autre partie de notre pays et les habitants vivant dans des conditions déplorables sont chaque fois plus nombreux. Nous avons accueilli des enfants, même plus jeunes que moi (de 3 à 11 ans), tous orphelins. Je me demande s’il y a d’autres communautés comme celle-ci partout dans le pays.

 

15 août 2028

Les dernières semaines nous avons appris des nouvelles décourageantes. De nombreuses épidémies qui étaient jusque-là contrôlées se propagent à nouveau, tuant nos plus chers amis. L’accès à la médecine est totalement réservé aux classes favorisées, nous ne pouvons donc pas éviter tous ces morts. Et les zones toxiques s’étendant, il n’y aura bientôt plus de place pour nous dans ce monde.

 

Voilà le problème, le pays (ou au moins la ville que j’habite) est divisé en deux parties. Les pauvres n’ont même pas le droit de mettre les pieds dans certaines zones. L’accès à la nourriture est quasiment impossible vu que notre zone ne possède rien et il est très dangereux d’aller chercher ailleurs. De fait, le quart de notre petite communauté est morte. Les habitants appelés “riches” n’ont pas seulement tous les éléments nécessaires pour une vie confortable, ils possèdent en outre, des machines et objets très modernes. Ils n’en ont pas besoin et pourraient utiliser les revenus du pays pour nous alimenter au lieu de les gâcher pour créer ces machines, mais c’est impossible qu’ils comprennent cela.

 

10 septembre 2028

Aujourd’hui j’ai dû couper totalement mes cheveux. Nous avons volé une radio et on a failli être vus puisque mes cheveux se sont emmêlés avec des fils de fer barbelé. Nous ne pouvons plus prendre ces risques, tout le monde s’est fait couper les cheveux.

En effet, le dictateur a décidé de capturer tous ceux qui franchissent les limites des “zones privilégiées” pour les exploiter dans des travaux inhumains. Rien que penser à ça me rend nauséeuse.

Néanmoins, cette radio nous a été très utile. Mais les nouvelles ailleurs ne sont pas terribles. Les difficultés environnementales s’aggravent, la violence et la guerre occupent une place importante, tristement. Les inégalités ne se réduisent jamais, sauf au Brésil qui est devenu un pays riche. Il est en train d’éliminer complètement les inégalités sociales et économiques, et pourrait être un plan parfait pour nous si nous pouvions le rejoindre . Grâce à un appareil pour transmettre des messages en morse, que nous avons également volé, nous pourrons peut-être chercher de l’aide ailleurs.

 

6 décembre 2028

L’aide extérieure n’a pas été une solution, malheureusement. Nous ne sommes pas parvenus à établir un contact avec les autres pays. Nous allons alors agir depuis l’intérieur, en rejoignant toutes les personnes qui tentent de survivre et de changer cette réalité.

 

24 décembre 2028

Aujourd’hui c’est Noël, et nous n’avons même pas à manger. Je semble être la seule qui se rappelle encore des dates importantes. Nous sommes tous mourants, sous alimentés ou malades. Avec l’énergie du désespoir, des protestations ont éclaté. Demain, nous continuerons les protestations. Le président  acceptera-t-il sous la pression de nous parler ou de recevoir chez-lui des “pestiférés” comme nous?

 

27 décembre 2028

Ça fait trois semaines que nous protestons. Pas de résultat. Que des morts. J’ai pensé à mes parents, j’ai fait beaucoup de cauchemars, et j’ai du mal à me rappeler comment était le pays il y a dix ans. La situation était bien meilleure quand même, malgré les difficultés.

 

27 février 2029

Toutes les personnes que j’ai connues au cours de ma vie sont mortes. Le dictateur a déclaré une autre guerre à la Colombie, et nous avons dû fuir notre ville, mais vu que la Colombie n’allait pas nous accueillir, nous avons vécu dans les bois pendant un mois. Suite à notre tentative de rentrer en Colombie, tous mes compagnons ont été chassés. Seule moi et un enfant de 4 ans nous sommes échappés.

 

 

23 mars 2029

Après un très très long périple et mille dangers, nous sommes arrivés dans un petit village appelé Curiapo, près de l’océan, où nous avons rencontré des personnes très gentilles qui nous ont aidé dans notre fuite. Elles nous ont embarqué vers des Îles proches du pays: Trinidad et Tobago. Nous mangeons encore très peu, mais c’est beaucoup mieux que de rester où nous étions. Mon pays n’avait presque plus d’arbres, presque plus d’animaux, presque plus d’habitants, presque plus de vie.

Je ne peux plus rien pour le sauver, mais je suis certaine qu’un jour tout changera, si les humains acceptent leurs erreurs et oublient leur égoïsme.

Dossier spécial dixième anniversaire 2009-2018

L’Amérique dans 10 ans: Colombie

 

Remolina Casalprim, élève de Seconde, Bogotá

L’Amérique, un continent détruit par les drogues

 

2028 : le continent américain est dévasté par les drogues et la Colombie est devenue un pays extrêmement riche grâce aux revenus considérables du trafic de drogue à l’échelle mondiale, juste avant que la guerre n’éclate.  Mais comment expliquer ce fléau mondial?

Tout commença avec un homme, que tout le monde connaissait sous le nom de Pablo Escobar. Dans les années 90, Pablo Escobar contrôlait, avec ses partenaires, les frères Ochoa,  le cartel de Medellin, l’empire de la drogue le plus puissant au monde. L’empire était en train de faiblir et donc les frères Ochoa se rendirent pour ne pas être extradés vers les  Etats Unis. Quelques temps après, Mr Escobar fut abattu. Le cartel disparut.

Puis à partir de 2016, la production de drogue fit un bond de 35% en seulement deux années, comme au temps du cartel.  Cette augmentation a été rendue possible grâce à la main d’œuvre abondante venue de l’Ex Venezuela (aujourd’hui Venezolie). Chassés par la misère, ils traversaient la frontière et cherchaient du travail, ce qui était très difficile du fait de leur statut de  migrants illégaux, sans avoir des papiers en règles. Ces travailleurs ont représenté une manne pour les plantations de cocaïne proches de la frontière. Ils gagnaient une somme ridicule, environ 15 dollars par jour, mais cela représentaient plus d’un mois de salaire dans l’ex Venezuela.

En 2022, la production avait presque triplé depuis 2016, ce qui a mené à une rivalité entre le cartel de Medellin reconstitué et le cartel de Sinaloa. Cette rivalité a occasionné des pertes économiques des deux côtés et aussi une flambée de la criminalité, due aux règlements de compte.

Les drogues colombiennes transitaient par l’Amérique centrale, notamment le Honduras, l’un des pays les plus pauvres et un des principaux consommateurs de cocaïne du monde entier. Mais surtout la Venezolie était devenue à partir de 2022 la principale plaque tournante du trafic. Après 10 ans de crise, le pays s’était vidé de sa population et les anciens militaires ont transformé le pays en un gigantesque entrepôt où l’on trouvait de tout: cocaïne,  méthamphétamines, ecstasy et héroïne.

En 2026, la situation aux Etats Unis était devenue catastrophique. Le pays était ruiné économiquement après la présidence de T. et 80% de la population était devenue toxicomane. T. avant de laisser la présidence avait décidé la mise en place de sanctions en décrétant un embargo envers l’Amérique latine et un blocus total de la Colombie.

Evidemment, cela n’a pas empêché le commerce illégal et les trafics, vu la puissance des cartels de la drogue.

2028 : En conséquence les Etats Unis ont déclaré la guerre à l’Amérique latine. Mais l’issue du conflit reste incertaine, car les cartels disposent d’un armement ultra moderne et ont infiltré, par la corruption toute l’administration américaine…

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