Dossier spécial dixième anniversaire 2009-2018

  Dix ans en Amérique : Mexique 

 

Lucia Amaya, élève de Terminale, Guadalajara

 

Le Mexique se diversifie dans le tourisme !

 

Quand on entend le mot “Mexique” la première chose à laquelle on pense ce sont les problèmes d’insécurité, de pauvreté et de corruption : « un pays qui n’avance pas »! Mais tout n’est pas aussi négatif! Le Mexique a progressé dans de nombreux domaines depuis 10 ans, particulièrement dans le secteur touristique.

En effet, le changement économique a été notable ces dernières années. Depuis 10 ans, le marché mexicain s’est diversifié pour ne pas dépendre uniquement des opportunités américaines. Ainsi, le secteur du tourisme a augmenté de 9,5% en 2015. On a pu observer une croissance spectaculaire de l’arrivée des visiteurs internationaux dans les principales villes comme Guadalajara et Mexico avec des chiffres de 26.6% et 17.7% respectivement selon Rodolfo Lopez Negrete, le Directeur Général de la Promoción Turística en México (CPTM). En même temps, avec l’augmentation du tourisme, plus d’emplois ont été générés. On compte que de 2008 à nos jours, la création d’emplois dans ce secteur était de 5,14% par an,  selon la Secretaria de Turismo (Sectur). C’est grâce à notre culture plurielle, à l’attractivité de nos plages et des lieux culturels que nous pouvons aujourd’hui compter sur ces attraits pour maintenir les flux financiers et la croissance de notre pays.

Ces 10 dernières années le Mexique a connu une vraie croissance économique grâce au tourisme.

 

Dossier spécial dixième anniversaire 2009-2018

  Dix ans en Amérique : Mexique 

 

Barraquet Nadine, élève de Terminale, Guadalajara

 

Recycler pour mieux vivre

 

Le 4 avril de cette année dans la ville de Mexico, un jour de pluie, quelques bouteilles, sacs et verres en plastique ont bloqué une bouche d’égout. Peu à peu, l’eau de pluie s’est accumulée dans la rue. Cela a provoqué une terrible inondation. Les voitures flottaient et les personnes paniquaient. Les hommes désespérés, essayaient de réparer ce désastre et mettre les déchets à leur place. 

Cette catastrophe aurait pu être évitée s’il y avait eu quelques bouteilles et sacs en plastique en moins dans les rues.

En 1950, 2,500 milliards d’habitants ont produit 1,5 million de tonnes de plastique. En 2017, 7 milliards d’habitants ont produit 320 millions de tonnes de plastique.

Dans la dernière décennie, le Mexique a créé plus de plastique que ce qu’il avait créé le  siècle dernier. 50% de ce matériel est jeté et termine au fond de la mer. Il n’y a pas de loi fédérale sur la responsabilité à long terme. Les entreprises ne se préoccupent pas pour récupérer le matériel contaminant qu’elles génèrent.

Greenpeace affirme qu’il y a un manque de responsabilité réel de la part des entreprises.

Pour réussir un changement, les grandes entreprises doivent prendre l’initiative d’innover et de trouver des formes plus efficaces de commercialiser leurs produits sans que les déchets ne deviennent un problème croissant.

Miguel Rivas, un membre de Greenpeace Mexique, a lancé, il y a un an, une campagne globale pour réduire l’utilisation du plastique au Mexique. Maintenant, Coca-Cola a le plus grand centre de recyclage d’Amérique: Petstar, à Guadalajara.

Au Mexique, il y a aujourd’hui, trois états; Querétaro, Veracruz et Baja California Sur, qui interdisent l’utilisation de pailles et sacs en plastique. Cinq autres états; Sonora, Durango, Nuevo León, Jalisco et CDMX sont en cours de ratification de cette loi.

 

Rivas Soutien l’idée que le recyclage n’est pas la solution, il faut consommer moins et donc jeter moins. Il dit qu’il faut changer le modèle de consommation avec des dynamiques nouvelles .

Nous pouvons tous contribuer et construire un futur favorable pour le pays. Maintenant que nous en sommes conscients, prenons les bonnes initiatives!

 

 

 

 

 

 

 

Dossier spécial dixième anniversaire 2009-2018

  Dix ans en Amérique : Colombie 

 

Santiago Lopez A., élève de Première, Bogotá

 

La Tragédie de Mocoa en 2017

 

Dans la nuit du 1er Avril 2017, Mocoa, la capitale du département de Putumayo, a subi une tragédie sans précédent. A la suite d’une avalanche, provoquée par des pluies diluviennes et au débordement des rivières (Mocoa, Mulato et Sancoyaco), la ville de Mocoa, située au confluent des trois rivières a été détruit par la force de l’eau. Au total, on a dénombré 330 morts, 76 personnes disparues et plus de 1000 victimes.

 

Au-delà de l’effroi, la catastrophe a mis en évidence l’incapacité des autorités locales de Mocoa et de Putumayo, à la prévenir. Pourtant, le 26 août 2016, l’entreprise Biomad avait publié une étude de risques, alertant des dangers liés aux phénomènes naturels sur ce site. Mais la ville est située dans une des régions les plus périphériques et les plus pauvres de Colombie. Les autorités locales sont restées très démunies, et n’ont pas obtenu l’attention suffisante du gouvernement à Bogota.

 

Cependant, le gouvernement de l’ex président Juan  Manuel Santos, a prouvé sa capacité à réagir au tragique événement, avec le déploiement de secouristes, de forces de police et de l’armée qui ont apporté une aide à la hauteur des besoins. Néanmoins, on peut regretter que les pouvoirs publics ne soient pas parvenus à prévenir cette tragédie.

Source: Rfi

Cette catastrophe a bouleversé le pays et restera sans doute l’une des pires de l’histoire de la Colombie. Le drame ayant été largement relayé par les médias du monde entier, l’aide internationale s’est rapidement mobilisée, provenant de Chine, des Émirats Arabes ou d’Espagne. Les fonds ont servi pour aider à la reconstruction de la ville et aider les victimes de Mocoa.

 

Aujourd’hui, un an après la tragédie, Mocoa poursuit ses efforts de reconstruction, mais les habitants continuent à subir le traumatisme et les pénuries. Malgré tout, les gens gardent espoir pour l’avenir de leur ville en observant les travaux de reconstruction des infrastructures, des ponts, et des aménagements pour prévenir de nouveaux phénomènes climatiques.

Dossier spécial dixième anniversaire 2009-2018

  Dix ans en Amérique : Colombie  

 

Suani Lefèvre et Pierre Pulido, élèves de Première, Bogotá

 

Expédition Antarctique

 

La première expédition colombienne en Antarctique a eu lieu en 2014, même si des initiatives remontent assez loin dans l’histoire (voir le schéma des différentes étapes). Cette expédition nous montre que la Colombie, qui a vécu 50 années de guerre civile, en conflit avec les FARC, commence à rayonner à l’échelle internationale dans le cadre scientifique et environnemental.

Ce projet mis en œuvre par l’Etat colombien montre que le pays a progressé dans les domaines technologique et scientifique durant les dernières années. Ces progrès remarquables font apparaître la Colombie comme un pays en développement avec un fort potentiel économique et scientifique. Ces actions constituent une belle vitrine pour la Colombie qui cherche à attirer des investisseurs internationaux, à tourner la page de la guerre, mais aussi d’une certaine façon, que le pays  veut prendre toute sa place dans la lutte contre le réchauffement climatique.

On peut bien se demander si de tels projets auront une visibilité suffisante à l’international pour proposer une autre vision de la Colombie que celle, très vivace, de son passé.

Dossier spécial dixième anniversaire 2009-2018

  Dix ans en Amérique : Colombie 

 

Darius Harnisch, élève de Première, Bogotá

 

La crise diplomatique “des Andes” de 2008 entre la Colombie, l’Équateur et le Venezuela

 

Le 1er mars 2008, l’armée colombienne a lancé une attaque contre les FARC , organisation révolutionnaire terroriste d’origine colombienne qui luttait contre son gouvernement, dans la région frontalière entre la Colombie et l’Équateur, et qui s’est soldée par la mort de quelques 19 guérilleros, dont le commandant en second du groupe, Raul Reyes, et un soldat colombien. L’attaque visait un camp de guérilla situé à 1,8 km à l’intérieur du territoire équatorien.

L’histoire de l’Amérique latine est profondément marquée par des conflits territoriaux entre états souverains, c’est une histoire confuse,, marquée par des guerres et la formation d’empires, comme la “Gran Colombia” de Simon Bolivar qui réunissait ces trois patries fraternelles. Aujourd’hui, il y a toujours des tensions frontalières, idéologiques, politiques et militaires entre chacun de ces trois pays aux couleurs jaune, bleue et rouge.

Le gouvernement de l’Equateur, à l’époque, représenté par Rafael Correa et son alliance avec différents partis de gauche était fortement opposé au gouvernement colombien de droite, voire de droite radicale d’Alvaro Uribe. Deux pays démocratiques malgré tout, voisins directs ou indirects de la République Bolivarienne Socialiste du Venezuela, moins démocratique et son dirigeant, Hugo Chavez.

La situation était donc déjà fortement problématique par les différentes orientations politiques des gouvernements, mais l’invasion accidentelle des soldats colombiens en territoire équatorien fut, en effet, la goutte qui a fait déborder le vase de la normalité diplomatique du voisinage colombien.

 

Dénommée “Guerre Froide des Andes” par des spécialistes européens, cette crise diplomatique représentait grossièrement une succession de disputes verbales, de malentendus, de menaces et d’exagérations entre chefs d’états. Le président colombien, Álvaro Uribe, a appelé le président équatorien Rafael Correa, comme dans un scénario de type  “téléphone rouge”, affirmant que les forces colombiennes avaient franchi la frontière au cours de combats à la poursuite des soldats de l’organisation “terroriste”, selon Uribe, des FARC (Forces Armées de Révolution Colombienne). Correa, ouvertement opposé au gouvernement d’Uribe et méprisant ses actions en tant que président de droite radicale,  a déclaré qu’il enquêterait sur les événements. Par la suite, il a accusé le président colombien de l’avoir  mal informé ou de lui avoir menti.

 

Mais pourquoi attaquer quelqu’un qui s’excuse déjà formellement auprès de vous? A part l’opposition idéologique apparente entre gouvernements des deux états, Correa avait-il d’autres motivations pour dénoncer les actes de l’armée Colombienne?

 

L’accusation était basée sur les informations fournies par l’armée équatorienne dans la zone bombardée, décrivant ce que Correa a appelé plus tard un « massacre » des soldats révolutionnaires. Selon le président équatorien, des corps vêtus de sous-vêtements ou de pyjamas auraient été retrouvés dans le camp des guérilleros, ce qui indiquait  directement qu’ils dormaient au moment du bombardement aérien (et non lors d’une attaque au sol) et qu’il n’y avait pas eu de « poursuites » comme l’avait informé le président Uribe quelques heures plus tôt.

 

Correa laissait apparaître sa rancune, mais après tout, sa motivation était justifiée,  car son pays avec clairement été attaqué, d’une certaine manière. L’armée colombienne n’avait absolument pas le droit de franchir la frontière.  Normalement, c’était un acte de guerre et une flagrante offense à l’Équateur. Cependant, si cela était  pour défendre sa propre patrie contre une organisation terroriste, les causes et effets de cette attaque colombienne devraient-ils être mis en perspective et reconsidérés par Correa?

 

Les informations autour de cette affaire sont restées confuses. Les reportages à contenu subjectif ont été influencés par les différents pays et selon leurs affiliations politiques. Tout de même, le déroulement de base est connu, ou au moins un scénario de celui-ci: les soldats colombiens ont franchi la frontière de l’Équateur. Ce qui était  une violation de la souveraineté de l’Équateur. Mais le problème n’était pas pour autant  réglé car il fallait s’interroger sur l’essence du groupe révolutionnaire qui était à l’origine de cette guerre et qui a lutté pendant 50 ans contre le gouvernement colombien. Les FARC pouvaient-ils être qualifiés de terroristes et quelles relations ce mouvement communiste entretenait-il avec le gouvernement de gauche de l’Équateur?

 

Après ses accusations et plaintes envers la Colombie, le président équatorien a alors décidé de rappeler son ambassadeur à Bogotá pour des consultations. Le gouvernement colombien a par la suite présenté ses excuses pour ses actes mais a pourtant accusé le gouvernement équatorien de servir de base arrière pour les FARC.

L’Organisation des États américains a autorisé une mission Colombie-Équateur qui proposait ses bons offices pour promouvoir le rétablissement de la confiance entre les deux gouvernements ainsi que la  prévention et la vérification de tout incident frontalier.

 

Alors que l’on pensait la crise résolue, un autre acteur fit son apparition, en la personne du président du Venezuela, Hugo Chavez. Par opportunisme, il vit dans cette affaire une occasion pour dénoncer son “ennemi idéologique”, le président de la Colombie. Hugo Chávez, a déclaré que si la Colombie lançait une opération similaire à l’intérieur des frontières du Venezuela, il la considérerait comme un casus belli, donc un acte qui causerait directement la guerre, et attaquerait en riposte la  Colombie. Dans la foulée, Chávez a envoyé dix bataillons de la garde nationale vénézuélienne à la frontière entre la Colombie et le Venezuela et a fermé son ambassade à Bogotá. Percevant une opportunité d’alliance et d’amitié avec un pays voisin, Chávez a également offert son soutien au président équatorien Correa.

 

Il faut rappeler que tout cela s’est fait en l’espace de deux jours, mais l’affaire était loin d’être finie. Les relations diplomatiques avec les voisins plus proches de la Colombie se sont donc aggravées considérablement par la suite. Mais le gouvernement colombien trouva une manière de se défendre et de retourner le débat contre l’Équateur et le Venezuela.

Lors d’une conférence de presse tenue le 3 mars 2008, le chef de la police nationale colombienne, Oscar Naranjo, a déclaré que leurs services de renseignement avaient retrouvés trois ordinateurs de Raúl Reyes contenant des informations détaillées établissant une relation étroite entre les FARC et les gouvernements de Hugo Chávez et Rafael Correa. Le chef de la police a expliqué que ces documents prouvaient que le gouvernement équatorien avait convenu avec le général des FARC, Reyes, de lui fournir un sauf-conduit sur le territoire équatorien. Il a également accusé le Venezuela d’avoir prévu de déstabiliser le gouvernement colombien et de fournir de l’uranium aux FARC pour produire une bombe.

 

Une grave crise diplomatique entre les trois gouvernements  émergea à la suite de ces évènements.
En réponse à l’attaque très audacieuse du gouvernement colombien, le gouvernement équatorien nia clairement ces affirmations, en dénonçant la méconnaissance du gouvernement colombien sur les relations entretenues avec les FARC, à visée purement humanitaires, selon lui.

Le gouvernement vénézuélien, à son tour, a rejeté les accusations en disant de manière sarcastique que, de ces ordinateurs sortirait chaque document que le gouvernement colombien jugerait nécessaire.

Lors d’une visite au Brésil, Correa essaya de convoquer la scène internationale comme juge, en faisant une comparaison avec la France. Correa souligna que le président de l’époque, Nicolas Sarkozy, était également en contact avec les FARC, sans que personne ne songe à l’accuser d’une quelconque complaisance à leur égard.

Le doute a persisté sur le véritable contenu des ordinateurs, néanmoins certaines informations auraient aidé l’armée colombienne à éliminer deux généraux des FARC.

 

En réponse à la crise, le gouvernement équatorien de Rafael Correa a décidé de mettre fin à toute relation diplomatique avec la Colombie. Il ordonna la fermeture de l’ambassade équatorienne en Colombie l’expulsion de l’ambassadeur de Colombie. L’équateur a porté plainte contre la Colombie devant les instances juridiques de l’organisation des états américains, ainsi que des familles équatoriennes, qui accusaient l’armée colombienne d’avoir assassiné des équatoriens.

 

Cet événement fut désastreux pour les relations bilatérales des deux pays. La Colombie et sa politique extérieure sont restées marquées par le scepticisme vis à vis des informations et des motivations des gouvernements alentours. Avec une relation déjà difficile avec ses voisins à l’est, le gouvernement d’Uribe subit encore la perte de confiance d’un allié historique au Sud, et cela a plombé les relations régionales pendant une dizaine d’année Ces évènements ont également eu des répercussions internes en aggravant les tensions et la guerre civile.

 

La crise diplomatique des Andes fut réglée par l’administration du président Santos, et l’année dernière, la plainte équatorienne a été retirée de la cour inter-américaine de justice. Cependant, les relations sont restées tendues entre la Colombie et le Venezuela.

Dossier spécial dixième anniversaire 2009-2018

   Dix ans en Amérique : Colombie 

 

Natalia Ortiz Betancourt, élève de Première, Bogotá

Crónica de una crisis anunciada

Chronique d’une crise annoncée

 

Selon les chiffres du service de l’immigration colombien, 935 593 Vénézuéliens sont aujourd’hui dans le pays. Cette migration en provenance du Venezuela a augmenté considérablement les dernières années de la présidence d’Hugo Chavez. A partir de 2005, 18 000 travailleurs dans le secteur pétrolier ont été licencié, et  la politique de forte  redistribution de la richesse aux pauvres, a fait que dans ces deux cas, la classe moyenne et la classe aisée ont été les plus affectées. C’est à ce moment-là que la présence de vénézuéliens en Colombie a commencé à grandir.

 

Mais aujourd’hui, la majorité des personnes touchées sont issues de la classe moyenne et la classe défavorisée: crise économique, instabilité politique, pénurie de produits de base et hyperinflation ont poussé le peuple à  migrer vers les pays voisins, provoquant une émigration massive.

L’inflation au Venezuela pourrait atteindre 1 000 000% à la fin de 2018. Un kilo de viande coûte 9 500 000 bolivars sur un marché de Caracas, alors que le salaire minimum est de 3 000 000  de bolivars, soit environ 0,89 USD.

C’est pourquoi, cette crise Vénézuélienne oblige des milliers de citoyens à partir à la recherche de nouveaux horizons et, à trouver en Colombie une première destination ou un pont pour aller s’installer dans d’autres pays. Mais à cause de cela, aujourd’hui, la Colombie souffre des conséquences tant économiques que sociales.

Le nombre de Vénézuéliens à la recherche de travail est en hausse chaque jour, de sorte que l’offre des citoyens vénézuéliens sur le marché légal ainsi qu’illégal se répercute sur la société Colombienne. L’une des premières conséquences est la détérioration des salaires des Colombiens, en particulier dans les tâches agricoles et dans les zones frontalières. Une autre conséquence de cette immigration massive est la détérioration de la sécurité des citoyens.

 

En effet, la pression sur le système de santé s’accroît. Nombre de migrants arrivent dans des conditions déplorables, souffrant de malnutrition, principalement chez les enfants. Par ailleurs, des maladies telles que le paludisme, la dengue, la tuberculose, la leishmaniose et la rougeole ont déjà fait leur apparition dans les zones frontalières du pays. Ces maladies, dont beaucoup sont épidémiques représentent un risque pour la population colombienne mais aussi, engendre une hausse des dépenses et une détérioration des services.

 

Mais même si cette immigration vénézuélienne à des conséquences sur le plan social et économique, une grande partie de la population colombienne refuse l’idée de fermer la frontière ou l’idée de renvoyer les migrants chez eux. Les colombiens se souviennent que dans un passé récent, le Venezuela avait  aussi ouvert ses portes aux migrants colombiens, aux prises avec la guerre civile et la misère. Le fait que les migrants n’aient  pas d’emplois, ni de nourriture ni des médicaments, n’est pas raison pour les marginaliser. Au contraire, un récent sondage (source: Reportero24) indique que la population souhaite majoritairement que le gouvernement colombien mette en œuvre un plan d’aide spécifique pour les vénézuéliens, et pour un tiers des sondés, un programme d’aide humanitaire. Ces deux dispositifs ont déjà été engagés par les pouvoirs publics.

Dossier spécial dixième anniversaire 2009-2018

  Dix ans en Amérique : Colombie  

 

Mariana Marquez, Emanuel Morales, Maria Paz Rodriguez , élèves de Première, Bogotá

 

Los falsos positivos, l’affaire des “faux positifs”

 

La Colombie garde encore une image de pays violent, à cause d’une guérilla menée pendant plus de cinquante ans. Ce que l’on ignore souvent c’est que la violence n’était pas seulement unilatérale, puisqu’elle a aussi été mise en œuvre par l’État colombien et la force publique.

En 2006, Colombie ressemblait à une dystopie avec un conflit qui ne paraissait jamais finir. Le narcotrafic était présent dans nombreuses zones du pays, le conflit armé s’aggrava entre groupes de la guérilla tels que l’ELN et la FARC, puis, le pays connut une recrudescence des massacres et des violations des droits de l’homme de la part de ces groupes armés. Avec un tel niveau de tension, le président Alvaro Uribe fit promulguer un décret qui consistait à rétribuer financièrement, ou par divers avantages, la force publique et le Département Administratif de Sécurité (DAS) pour capturer ou tuer ou des membres de la guérilla. Ce “Décret de Boina”, adopté le 5 mai 2006, avait un double objectif: Celui de motiver les forces armées colombiennes, et produire des chiffres pour montrer aux Colombiens les progrès dans la lutte contre la guérilla. Un an plus tard, le 12 mai 2007, ce décret a été aboli, car il fit l’objet d’une importante controverse.

En effet, peu après sa mise en place, les habitants des régions rurales se sont inquiétés du nombre anormal de disparitions de personnes. Des signalements ont été effectués auprès des pouvoirs publics, mais sont restés sans réponse.  Les régions les plus touchées étaient les départements d’Antioquia et de Cundinamarca, plus précisément dans la municipalité de Soacha, une des plus peuplées où l’insécurité, les échanges illégaux et la pauvreté sont importants et  mettent en danger leurs habitants. Environ 12 jeunes issus d’un quartier miné par la drogue, la prostitution, l’alcool, la famine… décident pour sortir de cette misère, de s’enrôler dans l’armée. Mais quelques jours plus tard, ces jeunes sont retrouvés morts et déguisés en guérilleros.

Selon la version du Palais de Justice de Soacha où ont eu lieu les procès contre les recruteurs, ces jeunes ont probablement été abattus par des soldats pour récupérer une prime au titre de l’élimination de guérilleros (d’où le nom de faux positifs) et non pas lors d’un affrontement contre la guérilla.  Aujourd’hui, les mères de ces jeunes, appelées les mères de Soacha, essayent de maintenir le souvenir de leurs fils, et demandent toujours que toute la lumière soit faite sur ces disparitions, dans lesquelles la hiérarchie militaire nie toute responsabilité.

 

Dossier spécial dixième anniversaire 2009-2018

  L’Amérique dans 10 ans : Edito

 

Imaginez l’avenir, même proche, reste un exercice difficile. Pour célébrer le dixième anniversaire de l’Écho des Amériques, nos lycéens ont tenté, chacun à leur manière, de se projeter dans une dizaine d’années, ce qui représente pour eux plus de la moitié de leur vie !

 Dans cette petite compilation, ils livrent une belle palette de talents, de journaliste, d’écrivain, de dessinateur ou de peintre. Leurs productions expriment leurs rêves, leur angoisse aussi parfois face à l’avenir, leur optimisme ou leur pessimisme, mais aucun ne laisse indifférent. Bonne lecture !

Dossier spécial dixième anniversaire 2009-2018

  L’Amérique dans 10 ans : Mexique 

 

Sofía Cuazitl, María Garcin, et Camila Palomar, élèves de Terminale, Guadalajara

 

The lake Chapala society

 

Le Mexique est aujourd’hui la 15éme puissance économique mondiale, c’est un pays en plein développement économique ce qui attire beaucoup de migrants des quatre coins du monde, pauvres ou riches. On  aimerait estimer que dans dix ans, en 2028, le Mexique serait la 10ème puissance économique mondiale. Le territoire mexicain d’aujourd’hui serait très divers. De même, on pourrait trouver la culture mexicaine de plus en plus présente ailleurs. 10 ans c’est une période de temps suffisante pendant laquelle de grands changements pourraient être effectués.

 

Un des avantages que possède le pays est une attraction pour d’autres cultures, et, depuis des siècles, le Mexique a été un pays qui ouvre facilement ses frontières. Un des exemples pour illustrer cela serait la vague d’espagnols accueillis au Mexique lors de la Guerre Civile Espagnole (1936-1939) sous le pouvoir du président Lázaro Cárdenas (1936-1940).  Notre pays a ouvert ses portes aux réfugiés qui comprenaient notamment des artistes, des scientifiques et des intellectuels espagnols, ce qui a été une source importante pour le développement du pays. Diego Martinez Barrio, président de la République espagnole pendant l’exil a dit: “Los emigrados amamos a este país con el caudaloso y violento amor con que amamos al nuestro propio, sin distingos ya entre uno y otro”, ce qui veut dire; “Les immigrés, nous aimons ce pays d’un amour puissant et violent avec lequel on aime le nôtre, sans aujourd’hui faire la différence entre l’un ou l’autre”. Nous estimons alors que dans dix ans, ces types de migrations et cette manière d’accueillir les étrangers continuera et contribuera notamment à la croissance de notre pays et à sa diversification.

D’autre part au XXème siècle notre pays a accueilli de nombreux réfugiés politiques des pays sud-américains notamment par la présence des dictatures. Ces flux migratoires latino-américains sont toujours présents même si les causes sont autres. Le Mexique est considéré comme un pays de passage pour les migrants souhaitant entrer aux États-Unis (ex : la caravane des migrants de provenance hondurienne en 2018). Le pouvoir du Président Donald Trump, qui souhaite fermer complètement les portes à ces vagues migratoires, fait que le Mexique soit de plus en plus considéré comme pays d’accueil. On estime que cela va s’accroître dans les années à venir, à la suite du développement économique qui attirera davantage de personnes en quête d’opportunités. Le Mexique prendra donc une position cohérente; ne pas discriminer ou exclure les migrants, une position qui devrait être évidente pour tous dans un monde qui se diversifie de plus en plus.

 

On doit savoir que le Mexique est considéré comme un pays « mégadivers ». Il fait partie du groupe des nations qui ont la plus grande variété de faune et de flore: 70% de la diversité mondiale. La déclaration de Cancún (2002), a créé le “Groupe des pays Mégadivers” pour coopérer sur les priorités de préservation et d’utilisation durable de la diversité biologique.

D’ailleurs on peut s’imaginer que les étrangers sont attirés par cette biodiversité et profitent du climat et de la nature exceptionnels du pays. Des communautés étrangères installées au Mexique existent déjà; comme au lac de Chapala à Jalisco, où se trouve la plus grande communauté états-unienne du monde en dehors de leur pays. Selon “The Lake Chapala Society”, aux alentours de 10 000 étrangers résident auprès du lac et le nombre va s’accroître encore les années à venir par le “boom” des personnes retraitées qui cherchent un exil calme et chaleureux. Cette communauté regroupe un grand nombre d’étrangers (surtout américains et canadiens) et se situe à 50km, et près de 40 minutes de trajet en voiture de la ville de Guadalajara. Le mélange entre la culture mexicaine et les cultures étrangères, notamment américaine, est très présent. La plupart des affiches, des publicités, des noms de restaurants sont écrits en espagnol comme en anglais et il existe même des magasins remplis de produits importés pour assurer qu’ils puissent trouver presque les mêmes choses que chez eux. Ces personnes sont notamment attirées par la différence de pouvoir d’achat entre le Mexique et les États-Unis puisqu’ils obtiennent leurs pensions en dollars. De même, par le climat (température moyenne de 19 degrés), les fêtes traditionnelles, la gastronomie, les services médicaux et dentaires qui sont moins chers et la communauté internationale qui existe déjà, les américains profitent pleinement de ce lieu. Il est intéressant de voir comment ces personnes sont attirées par le Mexique pour des raisons économiques comme le sont les mexicains qui partent aux États-Unis.

 

Selon International Community Foundation (ICF), il n’est pas insensé d’estimer à environ 2 millions d’expatriés à l’intérieur de notre pays. Ils estiment aussi qu’ils contribuent avec 15 à 18 milliards de dollars annuels à l’économie où ils s’installent. Les plus attirés par le pays sont les retraités. On les trouve principalement à Los Cabos, en Basse Californie, à Mazatlan, à San Miguel de Allende, Guanajuato mais principalement à Chapala, Jalisco.

 

D’autre part,  on peut expliquer cette augmentation de migrants par la bienveillance des habitants mexicains, qui créent une ambiance agréable pour les étrangers. On observe que les européens sont de plus en plus attirés par ce pays: les immigrés espagnols, sont le groupe le plus important, suivi par les français, les allemands, et les italiens. Les asiatiques, notamment les chinois, ont triplé leur présence et il y a 12 fois plus de coréens qu’avant. On illustre ainsi la diversité et le multiculturalisme qui caractérise la société et la nation mexicaine. En général les jeunes préfèrent les grandes villes comme la Ciudad de Mexico, Guadalajara, Monterrey, Veracruz… On imagine que dans 10 ans avec l’amélioration de notre économie, l’immigration doublera et notre culture continuera à avoir les portes ouvertes pour le monde. Il ne faut pas oublier que la migration s’accompagne toujours des échanges entre connaissances, cultures et opinions quelles que soient leurs origines.

 

 

Dans 10 ans, on espère pouvoir voir un Mexique dans une meilleure situation économique, et qui grâce aux vagues migratoires, pourrait évoluer positivement.

Les frontières deviendront floues, et les déplacements d’un lieu à un autre seront de plus en plus nombreux. Le Mexique aura un impact plus important sur l’ensemble de la planète. Le phénomène de la migration est  probablement aussi ancien que l’humanité elle-même, ce qui nous montre que ceci va avec la nature humaine. Le Mexique aura l’opportunité d’exploiter tous les aspects positifs que la migration et la mondialisation ont, comme il le fait déjà à Chapala, lieu de plus en plus internationalisé. Et comme s’exprime Diego Martinez Barrio, cité préalablement, les sentiments d’appartenance vont aller au-delà des frontières et de l’origine de chaque personne.

Dossier spécial dixième anniversaire 2009-2018

  L’Amérique dans 10 ans : Mexique 

 

Renata Mayorquin, élève de terminale, Guadalajara

 

L´OMNIPRÉSENCE DE « SARGASSE » AU MEXIQUE

 

Selon le WTTC (World Travel and Tourism Council), en 2017 le secteur touristique représentait 16% du Produit Intérieur Brut Mexicain.  En augmentation de 2,8% par rapport à l´année antérieure, cette croissance n´est pas nouvelle : de 1977 à 2016, la production touristique a progressé de 77,3%, quand le PIB, lui, n’a augmenté que de 58,5%.

Chaque année, le secteur touristique est confronté à diverses problématiques, souvent d´origine naturelles telles que : la perte ou la disparition progressive des côtes maritimes, l´érosion qui dévore les plages et dernièrement, la présence massive d´algues brunes appelées « Sargasse ». Localisés sur toutes les plages des Caraïbes, elles sont devenues un désastre écologique et économique. Selon l´agence de presse espagnole EFE, les dépenses pour nettoyer les plages des hôtels de Cancún, Playa del Carmen et Tulum étaient de  1 million de pesos par mois (soit 43 000 euros).

Selon la chercheure titulaire de l´Institut des Sciences de la Mer et Limnologie, Brigitta Van Tussenbroek, l´algue brune vient de la mer des Sargasses située au nord-ouest de l´océan Atlantique. Celle-ci double sa biomasse en 18 jours et elle se reproduit plus rapidement avec le réchauffement climatique et la contamination de la mer (pesticides, déchets en plastique…). L´algue a commencé à apparaître sur les plages Caraïbes mexicaines dès 2015 mais les autorités l´ont cataloguée comme un événement atypique et n´ont rien fait. Cependant en 2018, la quantité d´algues a triplé en comparaison à celle de 2015.

Les autorités ont essayé de les combattre de diverses manières. Selon le Secrétaire de l´environnement de Quintana Roo, des activités de nettoyage des plages ont commencé en juin 2018 et aujourd’hui on estime que plus de 140 000 tonnes de sargasses ont été collectées. De plus, les camions de transport ne peuvent pas entrer sur les plages pour ramasser l´algue à cause des initiatives réalisées pour la protection des tortues. En 2018, une barrière de 8,3 km a été mise en place à Cancún pour essayer de retenir les algues avant leur arrivée sur les côtes. Plusieurs personnes ont essayé d´enterrer les algues dans le sable mais ils n´ont pas eu le résultat escomptés. Les algues ne se transforment pas en sable mais en matière organique, reviennent dans la mer et se multiplient.

Si les autorités mexicaines avaient pris les initiatives à temps  en 2015, le problème aurait pu être évité aujourd’hui ? Toujours est-il qu’aujourd’hui, le phénomène fait peser une réelle menace pour le tourisme, attiré par les côtes Caraïbes et ses eaux turquoises.

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