Au nom des censurés, au nom de la démocratie!

Lia Bosquet et Gabriela Portillo, Mexico 

 

32! C’est le nombre de journalistes assassinés au Mexique sous le gouvernement de Peña Nieto, depuis 2012. Du moins, c’est le chiffre officiel… un chiffre qui ne semble pas inclure tous les disparus. Il va sans dire que la liberté de presse au Mexique n’est qu’un idéal qui masque une vérité obscure. On en vient à douter de l’information qui circule dans le pays et on ne sait pas toujours avec certitude si on peut lui faire confiance. Aujourd’hui, Internet et les réseaux sociaux ont acquis une suprématie sans commune mesure. Les jeunes s’informent en cherchant sur Wikipédia ou en suivant les médias qui semblent répéter en boucle les mêmes informations. En ouvrant nos réseaux sociaux, on se cache derrière l’humour du 21e siècle, fait de blagues et de parodie, on se distrait puis on oublie. On oublie la disparition des 43 étudiants. On oublie les manifestations réprimées de manière violente. Par contre, on est capable de se souvenir des derniers mots de Spider-Man dans Infinity Wars. Et, dans toute cette foulée, on oublie de s’informer.

 

N’est-on pas face à un grand paradoxe? Les instruments développés pour nous informer nous désinforment davantage ! Nous vivons dans un pays où certains journaux fonctionnent grâce aux subsides des élites qui exercent  un important contrôle sur ce qui se publie. Les citoyens doivent apprendre à lire entre les lignes mais beaucoup n’ont pas la capacité de le faire et se font donc trop facilement manipuler.

 

Pour augmenter la conscience des individus, il faudrait non seulement que le public fasse attention à l’information qui circule dans les médias traditionnels mais il faudrait aussi que les citoyens cherchent de l’information dans d’autres journaux plus indépendants pour faire augmenter leur influence. Ainsi ils pourront mieux se rendre compte s’ils sont manipulés et pointer du doigt les fausses nouvelles. Tant qu’il existera la manipulation de l’information et  la volonté d’orienter  l’opinion  publique, les démocraties se résumeront à  de simples caricatures qui ne révèlent pas la volonté citoyenne.

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