Guerre civile et Crise des réfugiés : le cas problématique et désespéré de la République du Soudan du Sud
Godefroy Roux de Luze, Washington DC.
Historique
2011, suite à une guerre civile de 20 ans, le Soudan du Sud obtient enfin son indépendance, ce qui semble ouvrir la voie à la paix et à une stabilité tant attendue.
2013, une autre guerre civile déplace 2.2 millions de personnes, à cause des violences.
2017, le Sud Soudan déclare l’état de famine.
Comment ce jeune pays en est-il arrivé là ? Quelles sont les conséquences de ce conflit, et quelles solutions peut-on envisager pour résoudre ce conflit ?
Un conflit politique
Cette guerre civile est issue d’une opposition entre le président Kiir et les partisans de son parti le “South Sudan Liberation Army” (SPLA) et le Vice Président, Machar et les partisans de son parti, le “South Sudan Liberation Army In Opposition” (SPLA-IO). Le vice président a tenté un coup d’état en 2013 ce qui a mené à un conflit direct entre les deux camps. Depuis, les violences ont éclaté et semblent être sans fin. Les deux camps sont soutenus par des milices ayant des intérêts différents ce qui ne fait qu’accentuer ces violences.
Des violences atroces, et des crimes contre l’humanité motivés par un conflit ethnique.
Lors de ce conflit, des massacres ethniques ont été commis par les deux adversaires (principalement chez les Dinkas et chez les Nuers). Selon certains rapports de l’ONU, des milliers de femmes et d’enfants ont été réduits à l’esclavage sexuel, environ 15 000 enfants-soldats ont été enrôlés de force par les belligérants. De plus, des techniques de torture effroyables sont utilisées contre la population. Tous les jours la situation s’aggrave, des villages sont pillés et brûlés, le peuple du Sud Soudan vit un véritable cauchemar. Cette guerre a déjà fait plus de 300 000 morts et des milliers de blessés.
Un jeune homme prend les armes pour se défendre (photo de Steve Evans)
Une crise de réfugiés.
Ce conflit a aussi créé une véritable crise de réfugiés. Les Sud Soudanais n’ont pas eu d’autre choix que de fuir pour essayer d’éviter le chaos. En 2018, 2 millions d’individus ont été déplacés à l’intérieur du pays. On compte aussi 2 millions de personnes qui ont trouvé refuge à l’extérieur, principalement accueillis par des pays limitrophes comme le Kenya et l’Ouganda. Ces chiffres montrent à quel point cette population est véritablement perdue. Il ne faut pas oublier que cette guerre a aussi un impact négatif sur les pays avoisinants. Par exemple, l’Ouganda accueille plus d’un million de réfugiés en 2018, cela représente une lourde charge et une grande responsabilité pour ce pays.
Un petit garçon part chercher de l’eau avec son bidon au centre de réfugiés de Bidi Bidi en Ouganda. C’est le centre de réfugiés le plus grand au monde, accueillant plus de 270 000 réfugiés Sud Soudanais. (photo de Trocaire/Flickr)
Solutions mises en place ou qui devraient l’être.
Un effort international pour la paix a pu être perçu en 2015. En effet, des négociations pour la paix, orchestrées par la communauté internationale, ont eu lieu. Un accord de paix a été signé par les deux camps (Compromise Peace Agreement) en 2015. Malheureusement il n’a jamais été respecté. En 2016 les combats ont repris.
L’ONU tente d’intervenir, mais les casques bleus dépêchés sont aussi victimes de violences. Un budget de 1.7 milliard a été attribué pour une aide humanitaire et l’ONU est “venue en aide à plus de 5.4 millions de Sud Soudanais”, se félicite Jean Pierre Lacroix (le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix).
Pour espérer une amélioration de la situation, il faudrait que la force de protection régionale mandatée par l’ONU continue de se développer et prenne de l’importance. En plus de l’aide humanitaire, les instances régionales (UA – Union Africaine) et sous-régionales (IGAD – Autorité Intergouvernementale pour le développement) devraient poursuivre les efforts politiques pour le règlement du conflit.
To summarize, after finally gaining independence in 2011 South Sudan has been in an ongoing conflict because of a disagreement between two political parties. This war has damages every institution in the country. A peace agreement was signed in 2015, but it never proved effective. In 2018, there have been 300 000 victims and almost 4.5 million displaced people. The United Nations need to continue sending peacekeepers and humanitarian aid. In addition, the African Union must persist in their political effort to find peace if we want to see a peaceful and stable South Sudan one day.