Le mur de la discorde

Les élèves de la classe de Première ES – Dallas International School

 

Source de division, le projet de construction du mur entre le Mexique et les États-Unis continue d’alimenter les débats.

(en attente de réponse pour l’utilisation gracieuse de l’illustration)

Pourquoi les électeurs se sont-ils focalisés sur la lutte contre l’immigration illégale lors de l’élection présidentielle de 2016 ?

Il y a environ 12 millions d’immigrants mexicains aux États-Unis, dont environ 6 millions vivent de façon illégale. Au Texas, on recense 1,68 million d’immigrants “sans-papiers” et le nombre est de plus en plus important. Ils traversent la frontière à la recherche d’une vie meilleure, souvent pour envoyer de l’argent à leur famille. Une fois là, ils sont stigmatisés parce qu’ils travaillent illégalement sans payer d’impôts. Une partie de la population américaine clame que les immigrants “sans-papiers” volent leurs emplois, mais la vérité est que sans la main-d’œuvre à bas prix que représentent ces immigrants, les entreprises seraient obligées de s’automatiser. Pour les membres des classes moyennes et supérieures, les immigrants n’ont que peu d’impact. Pour la classe populaire, l’impact est faible puisqu’on a estimé une baisse de moins de 10% sur les salaires. Cette concurrence sert d’argument principal.

Il existe une autre raison : les trafics de drogues entre le Mexique et les États-Unis. Il est difficile pour les Mexicains d’accéder aux États-Unis. On a découvert des moyens de passages de drogues comme un tunnel de 800 mètres entre Tijuana, une ville du Mexique, et San Diego en Californie. Ce tunnel contenait un ascenseur, des éclairages, des rails et des systèmes de ventilations. Les responsables ont été arrêtés et mis en prison. Les dealers mexicains sont les fournisseurs les plus importants en Amérique. Les drogues produites en Bolivie, en Colombie ou même au Pérou traversent facilement le pays.

Par exemple, “El chapo”, un chef de cartel très puissant, a été incarcéré et extradé en janvier 2017. Néanmoins, il existe encore d’autres réseaux “rivaux” tout aussi puissants. Depuis 2006 la majeure partie des chefs de cartels ont été trouvés et neutralisés. L’état américain ne peut rien faire car les fournisseurs se sont multipliés et sont de plus en plus compliqués à identifier. Auparavant les États-Unis finançaient des organisations pour trouver des trafiquants mais Donald Trump a jugé que les États-Unis ne devaient plus s’occuper de ce problème. Il souhaite protéger sa frontière.

Deux semaines avant son assermentation, Donald Trump reconnaît que le mur, qu’il s’est engagé à construire entre le Mexique et les États-Unis, devra être financé par les Américains. Cependant, il affirme à son électorat que le Mexique remboursera tous les frais, qui furent estimés en février 2018 à 21,6 milliards de dollars.

 

Mais que pense le Mexique ?

Le président Mexicain Peña Nieto répète avoir discuté de ce projet avec M. Trump et lui avoir clairement précisé que “le Mexique ne paiera jamais pour un mur”. L’idée de ce projet de 3200 kilomètres crée de nombreuses tensions entre les deux pays voisins ainsi qu’à l’intérieur même de la population des États-Unis.

 

Et que pense donc la population américaine ?

Il y a de grandes différences de mentalités. En particulier, le premier problème des supporters de M. Trump concerne la façon dont le président envisage de régler la facture. Ce mur qui devrait être agréable à regarder du côté américain est comparé à la Grande Muraille de Chine, “construite pour empêcher les invasions mongoles”. Le projet entraîne des complications pour le président américain face au Congrès qui exige un financement immédiat.

La frontière est composée de plusieurs types de territoires. Au niveau de la frontière au Texas, il y a le Rio Grande mais aussi Big Bend National Park qui s’étend des deux côtés de la frontière.

Comment l’administration Trump compte-t-elle construire le mur sur ces territoires ? Le mur couperait Big Bend en deux et séparerait la faune et la flore de leur habitat. Un mur le long d’un fleuve serait inefficace et encore plus cher.

 

La perméabilité de la frontière pourrait-elle être considérée comme une richesse plutôt que comme une menace ?

Comme nous l’avons vu précédemment le flux d’immigrants illégaux a ses inconvénients. Cependant, contrairement aux revendications du président américain, il a aussi ses avantages : les hispaniques apportent leur culture, leurs traditions, leur langue et les intègrent à la société américaine. On remarque particulièrement ce mélange de cultures dans les états proches de la frontière comme le Texas, où l’on retrouve de nombreux restaurants “tex mex” (une cuisine mexicaine avec des influences texanes) et où l’on fête le Cinco de Mayo, une fête originaire d’une région du Mexique très prisée par les Américains.

Enfin, le marché du travail est un autre exemple de contribution de la communauté hispanique à la société américaine. On constate que les emplois occupés par les hispaniques sont, de manière générale, les plus ingrats, les moins bien payés, en un mot : les emplois délaissés par les américains. Mais les immigrants n’occupent pas seulement les emplois modestes, il y a plusieurs exemples de “success story” d’immigrants hispaniques. Pour exemple : Carlos Castro, président et PDG de Todos Supermarket. Castro avait immigré illégalement du Salvador en 1979. Après avoir été déporté une première fois, il revient aux États-Unis où il fonde cette petite chaîne de supermarché qui commercialise des produits hispaniques. Bien que modeste, il s’agit d’une compagnie très prospère, plusieurs fois reconnue par la chambre de commerce. Il apparaît alors que la population hispanique et sa contribution à l’économie correspondent à une demande sur le marché de travail et entraînent une création d’emplois.

 

En conclusion, il y a plusieurs points de vue, positifs ou négatifs, sur la promesse de campagne du président Donald Trump. Le mur est, d’une part, une nécessité due au trafic de drogue et à l’immigration illégale. Mais d’autre part, en plus d’être au centre d’une discorde diplomatique, le projet serait coûteux, d’un impact majeur sur l’environnement et ne proposerait qu’une solution incomplète.

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